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Certains clichés ont la peau dure dans le foot français : on aurait les meilleurs gardiens, on serait le championnat qui donne le plus leur chance aux jeunes et on posséderait une certaine catégorie d’entraineurs capables de sauver n’importe quel club de la relégation. C’est sur ce dernier point que nous allons nous pencher puisque pour la première fois de son histoire, le DFCO pourrait faire appel à un fameux « pompier » de la Ligue 1.
Dès qu’un entraineur est en difficulté ou perd son poste en Ligue 1, les journalistes et consultants commencent à égrainer les mêmes noms : Dupraz, Baup, Antonetti, Courbis, Girard, Hantz… Eux, ce sont les « pompiers », des hommes à poigne, aux discours quasi militaires, pouvant, selon la légende, sauver n’importe quel club de Ligue 1 à base de footings matinaux et de discours musclés. La trêve est souvent ce moment charnière où un président de club au pied du mur fait appel à l’un de ces hommes comme l’on ferait appel à un sorcier pour nous débarrasser d’un mauvais sort. Oui mais voilà, le DFCO est-il maudit ? René Girard est-il une sorte de prêtre vaudou pouvant nous débarrasser du démon qui nous tire vers la Ligue 2 ? Rien n’est moins sûr.
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Si on se fie à L’Équipe, ils seraient donc encore trois en course : Guy Lacombe, René Girard et Antoine Kombouaré. À ces trois-là pourrait se rajouter Frédéric Hantz. Nous sommes donc en plein dans le « profil recherché » par le club : « un technicien expérimenté et aux méthodes différentes de celles de Dall’Oglio ». Comprendre ici, quelqu’un capable de pousser une bonne gueulante après une mi-temps ratée, histoire de motiver les joueurs sur fond d’esprit commando. Parmi ces quatre noms, on en retrouve deux qui ont déjà eu à jouer les pompiers : Lacombe et Hantz.
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Durant sa carrière, Guy Lacombe a joué une fois les pompiers à la trêve. C’était pour le PSG lors de la saison 2005-2006. Le PSG de Laurent Fournier occupe alors une honorable 6e place mais voit le trio de tête s’échapper et par conséquent l’objectif annoncé, une qualification en Ligue de Champions. Guy Lacombe doit donc relancer la machine parisienne, mais la greffe ne prendra pas. En 19 matchs, Lacombe ne connaitra que 4 victoires, pour 9 nuls et 6 défaites. Le PSG finira 9e, mais tout de même européen. Oui car, malgré une deuxième partie de saison très décevante en championnat, le PSG remportera la Coupe de France. Mais l’image que laissera Lacombe, c’est surtout celle d’un entraineur dont le message ne passera pas auprès de ses cadres, amenant même Dhorasso à se faire licencier.
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Frédéric Hantz est quant à lui ce qu’on pourrait appeler un pompier volontaire, toujours prêt à intervenir. Il a joué ce rôle au Mans en 2004, au Havre en 2008, à Montpellier en 2016 et enfin à Metz en 2017. Il maintiendra le Mans en L2 et emmènera le club en L1 la saison suivante. À Montpellier, il récupère un club relégable qu’il hissera à la 12e place. Ses passages au Havre et à Metz sont par contre des échecs, dans les deux cas les clubs finissent relégués. Hantz a bâti sa légende sur des entrainements qui sortent de l’ordinaire comme des séances à 6 heures du matin, des cours de danse mais aussi des causeries dans le noir pour créer une unité dans le groupe… Des méthodes qui ne fonctionnent pas toujours mais rappelons tout de même que, pour son passage au Havre comme à Metz, à chaque fois le club occupait la dernière place à son arrivée.
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Il reste donc deux noms à évoquer : Girard et Kombouaré. Si on les classe dans la catégorie des entraineurs à poigne, ils n’ont étonnement encore jamais joué le rôle de pompier à la trêve. Girard a pour fait d’armes évidemment son titre de champion de France avec Montpellier mais aussi sa première saison réussie à Lille. Depuis, il n’a plus connu de vrais succès. Son passage à Nantes fût une vraie catastrophe industrielle, dans un club dont l’effectif ressemblait un peu au nôtre…
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Antoine Kombouaré vient lui de connaitre son premier vrai échec. On peut aussi évidemment parler de la saison 2014-2015 de Lens, mais on parle d’une saison chaotique en coulisses, où les Sang et Or ne pouvaient même pas jouer à Bollaert. C’est un entraineur qui a déjà eu affaire à la course au maintien, notamment du côté de Valenciennes. Il a aussi démontré qu’il pouvait tirer un effectif vers le haut lorsqu’il était au PSG pré-Qatari ou lors de ses deux premières saisons à Guingamp. Mais lorsqu’il doit faire face à une crise, il ne trouve pas toujours les solutions. Preuve en est, son licenciement en novembre dernier ou sa saison galère à Lens. Alors, pourrait-il relever Dijon ?
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Mais la vraie question est de savoir si le DFCO a besoin de ce type de profil. Ces entraineurs appuient leurs plans d’action sur des discours forts, des méthodes radicales, censés défier les égos. Les joueurs expérimentés servent alors de relais, les cadres de locomotives. Oui mais voilà, notre vestiaire a-t-il encore ce genre de personnages ? Les départs de Reynet, Varrault sans oublier Jobard ont fait très mal. Plus que d’un entraineur pompier, le DFCO a surement besoin de joueurs moteurs. Alors peu importe l’entraineur, Romain Amalfitano, Florent Balmont, Julio Tavares, trouvez les mots pour que tout l’effectif se batte. Il y a un autre cliché qui a la peau dure dans le foot français : le maintien est une finale chaque weekend. À vous d’en gagner le plus possible.
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