Deux points pris sur les neuf derniers matchs. Le bilan comptable est implacable : en championnat, le DFCO n’y arrive plus. L’enflammade des premiers matchs a donc laissé place à l’inquiétude, voire l’incompréhension. Alors, faut-il s’alarmer pour le DFCO, qui semble glisser doucement vers la zone rouge ?
Une équipe dans le doute
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Ces derniers temps, le DFCO semblait avoir retrouvé quelques certitudes dans le jeu. Cela a commencé avec une deuxième mi-temps intéressante face à Lille, avant un match correct à Monaco où les Dijonnais ont pris un point. En Coupe de la Ligue, l’impression a été confirmée avec du mieux dans le jeu – sans que ça ne soit flamboyant – et une victoire 3-1. Samedi dernier, contre Nîmes, malgré le score très lourd (0-4), c’était un match étrange mais peut-être pas le plus préoccupant. Le DFCO a eu zéro réalisme, aussi bien défensivement qu’offensivement, mais a montré des intentions de jeu et les joueurs semblaient concernés.
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Cependant, l’équilibre de l’équipe était vite mis à mal. Les Nîmois, eux, ont profité au maximum de grosses erreurs individuelles. Des erreurs qui témoignent probablement d’un manque de confiance ou de forme de certains joueurs. Sur le contenu, le match peut évoquer la défaite 0-4 qu’avait connu le DFCO contre Metz il y a trois ans ; ou encore le match Nice – DFCO du début de saison, mais dans le sens inverse. Voir cette équipe qui souhaite bien faire et aller de l’avant, mais incroyablement fragile et donnant l’impression de pouvoir exploser à tout moment, n’est finalement pas sans rappeler la première saison en Ligue 1 sous Carteron. Il faut espérer que des leaders s’affirment et que l’équipe dispose des ressources mentales pour réagir.
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Des joueurs blessés ou en méforme
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Les absences de certains joueurs n’aident pas non plus. Certes, c’est le lot de toutes les équipes, mais on a pu se rendre compte que le DFCO était limité en solutions ces dernières semaines. Se retrouver avec Romain Amalfitano et Benjamin Jeannot sur les ailes, en terme d’animation offensive, ça fait un peu peur pour la Ligue 1. Maintenant que l’on récupère Julio Tavares de blessure, et que Wesley Saïd semble s’être réveillé avec son match contre Caen, c’est le milieu de terrain qui est dépeuplé. Mehdi Abeid et Romain Amalfitano blessés, et Enzo Loiodice malade le week-end dernier, il a fallu bricoler un milieu « new-look » contre Nîmes. Heureusement, Florent Balmont revient fort. La trêve arrivera à point nommé car Mehdi Abeid puis Romain Amalfitano, élément toujours indispensable, devraient revenir assez rapidement après celle-ci.
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Reste la question des joueurs en méforme. Le cas de Valentin Rosier, très moyen depuis le début de l’exercice, illustre parfaitement le problème. Pourtant, il semble jouir d’une certaine immunité. Derrière, Wesley Lautoa n’est pas au mieux ces derniers temps et même Cédric Yambéré, habituel homme fort de la défense cette saison, s’est raté au dernier match. Pas question de les enterrer certes, mais le DFCO a besoin de constance en défense et pour l’instant ce n’est pas le cas. Au milieu, Mehdi Abeid n’a pas encore retrouvé son meilleur niveau, et devant, Julio Tavares apparaissait en difficulté avant sa blessure. Cela semblait aller mieux pour ces deux-là sur leurs dernières rencontres, à confirmer. Il y a enfin un joueur qui est à la fois en méforme et blessé, Frédéric Sammaritano qui peine à franchement apporter depuis un certain temps et dont le retour sur les terrains prend plus de temps que prévu.
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Un recrutement insuffisant ?
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On peut en outre se demander si le recrutement a été hauteur. Malgré sa boulette contre Nîmes, Alex Rúnarsson n’en reste pas moins un bon gardien avec un réel potentiel. En revanche, la défense a été renforcée quantitativement, mais pas forcément qualitativement. Nayef Aguerd et Senou Coulibaly sont encore inexpérimentés et n’ont pas spécialement brillé lorsqu’ils ont été alignés. Laurent Ciman, après des débuts pas loin d’être catastrophiques, sort de quelques prestations correctes mais on est encore bien loin du défenseur central censé apporter de la sérénité et de la stabilité. Mickaël Alphonse effectue des débuts pas inintéressants, mais apporte-t-il une réelle plus-value par rapport à Fouad Chafik ? À voir.
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L’absence de recrutement d’un véritable ailier droit, pour palier à la blessure de Chang-hoon Kwon qui ne reviendra pas avant janvier, est regrettable. Par conséquent, on se retrouve avec des joueurs qui ne sont clairement pas dans leur position préférentielle (Benjamin Jeannot, Wesley Saïd et même Romain Amalfitano…) Quant à Jules Keita, il demeure à l’heure actuelle un joueur incomplet, avec des qualités mais aussi encore beaucoup de lacunes pour s’imposer en tant que titulaire. La recrue qui parait en mesure d’apporter le plus est Yoann Gourcuff, dont les entrées en jeu étaient souvent très intéressantes, fort d’une qualité de passe rare et capable de débloquer des situations. Malheureusement, sa blessure (heureusement pas très grave) a freiné son intégration, alors que l’on attend toujours avec impatience sa première titularisation.
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En conclusion…
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Les trois premiers matchs ont sans doute fait figure « d’arbre qui cache la forêt » et la suite a agi telle une grosse claque, nous rappelant que le DFCO reste une équipe qui joue avant tout le maintien. Le voir à la 17ème place n’est ainsi ni choquant, ni honteux. En revanche, il est clair que plusieurs signes, et la spirale négative qui s’éternise, peuvent inquiéter. Au vu de certaines échéances qui s’annoncent (Marseille, Bordeaux, Rennes, Paris, Saint-Étienne…), il va falloir trouver des solutions pour gratter des points jusqu’à l’hiver afin d’éviter de se retrouver dans une position plus inconfortable.
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Cela dit, le DFCO est imprévisible, capable de faire déjouer ou de lui-même déjouer contre n’importe qui, son principal adversaire du moment étant sans doute lui-même. Olivier Dall’Oglio détient en partie les clefs avec ses choix, mais c’est aussi et surtout à certains joueurs d’élever leur niveau de jeu et de se remettre la tête à l’endroit. Le mercato d’hiver pourrait aussi être utile, afin de corriger certaines choses en se renforçant intelligemment. Quoiqu’il en soit, notre équipe a les qualités pour se maintenir dans l’élite. Une formation qui réalise une telle saison l’an dernier, en terminant 11ème, ne devient pas nulle du jour au lendemain, en dépit de quelques changements. À elle de le démontrer.
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