Dijon est-il vraiment le PSG de Ligue 2 ?

Par son statut de relégué et avec un mercato remarquable selon les suiveurs du championnat, le DFCO est désigné d’office comme un des favoris à la montée. Pour certains, il est même un « PSG en Ligue 2 » pour reprendre la formule de Bruno Irles. Si cette comparaison de supériorité paraît exagérée (en témoigne la leçon de Sochaux en ouverture), la question se pose : ne pas remonter immédiatement serait-il un échec pour le DFCO ? Rater le top 5 ? On fait le point sur les ambitions du club et les attentes autour de Dijon.

« Dijon en Ligue 2, c’est le PSG en Ligue 1. Ils ne boxent pas dans la même catégorie que les autres ».

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Bruno Irles a le mérite d’être clair : pour lui, le DFCO est LE grand favori pour remporter le titre de Ligue 2 cette saison. Et ce n’est pas le seul. Pêle-mêle, Ouest-France, Maligue2 ou encore l’Equipe placent d’avance notre club sur le trône. Cependant, le club n’ambitionne pas de remonter tout de suite, et entre dans un nouveau cycle à long terme après la saison désastreuse. Pour autant, ne pas finir dans les cinq premiers serait-il une déception ? Terminer la saison en étant au-delà du top 10 serait-il un raté au vu de l’effectif ?

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Un recrutement « hype »

Pour beaucoup de suiveurs du DFCO, le recrutement a été à la hauteur. Pour les habitués de la Ligue 2, c’est carrément une superteam de seconde division. Sont d’abord arrivés Mickaël Le Bihan, deuxième meilleur buteur du championnat avec 19 réalisations, et le meneur de jeu de Niort Valentin Jacob. Des valeurs sûres accompagnées par Soumaré et Scheidler, revenus de prêts convaincants à Sochaux et Nancy. Le retour de Baptiste Reynet et les autres recrues telles que Traoré, Ahlinvi, Congré Rocchia et Pi sont des titulaires en puissance. On l’a déjà vu sur les matchs amicaux et contre Sochaux, ce ne sont pas les recrues qui ont le plus déçu. A l’inverse, il s’agit même plutôt des anciens qui n’ont pas été à la hauteur (Coulibaly, Écuélé-Manga…) mais surtout d’une dynamique collective pas encore construite.

Un groupe renouvelé : un collectif à reconstruire

Même si cette saison, le recrutement a démarré tôt, tout est à refaire pour un effectif qui a changé de physionomie et de figure de proue. On l’a vu sur les matchs amicaux, c’était encore plus flagrant contre Sochaux : le collectif n’est pas rôdé. Au Dijon Show, ce que l’on pointait le plus du doigt était un manque d’automatismes, de « liant », de phases de jeu impliquant des mouvements d’équipe coordonnées. Le DFCO de David Linarès a encore des progrès à faire pour créer une vraie symbiose. « Que les adversaires nous placent en favori, ce n’est pas le plus important, le plus important c’est ce qu’on va dégager sur le terrain » », admet le coach dijonnais auprès de France Bleu. Pour lui, se comparer aux autres formations n’apporte rien. Le technicien préfère parler de « dynamique », de « projet de jeu » et d’une « identité ». Une situation loin d’être anormale à ce stade de la saison, et encore plus à cette entame d’un nouveau cycle. Le club veut surtout prendre le temps de se développer sans se précipiter vers des objectifs prétentieux de résultats immédiats. Mais plutôt installer de la confiance à long terme.

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Un recrutement basé autant sur le sportif que sur la personnalité des joueurs

A la question du Bien Public « jusqu’à présent, êtes-vous satisfait du mercato ? », le prez’ Olivier Delcourt répond : « On s’est beaucoup attaché à la qualité sportive, mais aussi à l’état d’esprit avec des joueurs qui connaissent la Ligue 2 et qui ont envie de se battre pour le maillot ». Alors, dehors les « brebis galeuses ». Bloqués dans le loft, certains ne reviendront pas. Pas la faute à leur niveau (quoi que), mais surtout à leurs relations au groupe et l’encadrement, leur engagement pour la cause du club. Un « bon état d’esprit » est désormais une clause obligatoire du contrat pour être Dijonnais. Si la logique sportive n’est pas oubliée, on comprend qu’elle est désormais rejointe au premier plan par la construction d’un groupe au long cours.

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Un projet sur le long terme, pour ne pas se brûler les ailes

La direction du DFCO le revendique : l’objectif n’est pas la remontée immédiate à tout prix. Au contraire, la volonté évidente est de se construire pour éviter une nouvelle débandade. Olivier Delcourt l’affirme (toujours au BP) : « La Ligue 2, c’est un passage, on espère s’en sortir le plus tôt et le mieux possible. Après, on sait que c’est compliqué. Il y a au moins une dizaine d’équipes de notre niveau. »

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« Cela fera peut-être sourire certaines personnes mais la priorité déjà est de maintenir le club en Ligue 2. L’objectif est de remonter d’ici deux à trois ans. »

Olivier Delcourt au Bien Public

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Prendre le temps de construire un effectif solide et retrouver une culture propre au club, attaché à des valeurs « familiales » depuis ses débuts et qui veut retrouver cette facette. En s’appliquant à bâtir une maison cohérente, avec des fondations solides, des murs porteurs et un bail sur plusieurs années. Les recrues au contrat longue durée savent qu’ils en ont pour deux, trois saisons dans l’antichambre de la Ligue 1, et ne doivent pas s’attendre à évoluer dans l’élite dès l’année prochaine.

Finir hors du top 5, un échec ?

Pour autant, ne pas prendre part aux débats en tête de Ligue 1 serait-il une faute professionnelle ? Ne pas se qualifier pour les play-offs d’accession une déconvenue ? Terminer au-delà du Top 10 un fiasco, une honte au vu de notre effectif sur le papier ? Le président Delcourt n’hésite pas à le répéter : « le DFCO est un club dont la place est entre la 15e de Ligue 1 et la 10e de Ligue 2 ». Cette année, difficile en théorie d’imaginer que ce groupe finira loin du top 5 au classement. A Dijon le contexte est particulier. Les supporters le savent. Même si sur le papier l’équipe peut « rouler sur la Ligue 2 », la réalité nous a frappé contre Sochaux. Une équipe aboutie, qui contrairement à nous sait ce qu’elle fait. Comme évoqué lors de notre live, on ne s’attend pas forcément à accrocher les play-offs, mais plutôt une place confortable dans le top 10. Ce dont beaucoup de supporters pourraient se contenter, du moment que l’on voit un minimum de jeu et de matchs enjoués, à domicile de préférence.

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Le DFCO a choisi la technique des petits pas. Mais des petits pas qui se veulent efficace, sans dévier du chemin et sans trébucher. Après une saison passée au fond du ravin, remonter sur le bas-côté prend déjà du temps. Reste à savoir comment l’effectif va être exploité par l’entraîneur principal et son staff, sur lesquels de grands doutent planent. On peut facilement imaginer que, si les résultats ne sont pas au rendez-vous malgré un effectif que la direction estime fort et complet, le sort de David Linarès dépende largement de ses résultats pendant les premières semaines, lui qui met tant en avant l’importance de cette identité, ce projet de jeu…

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