Une attaque tranchante et mordeuse a terrassé les visiteurs verts venus s’aventurer sur les terres dijonnaises ! Au terme d’un match paradoxal, au scénario fou alors que le DFCO paraissait le maîtriser, les hommes de Baptiste Ridira s’imposent pour la première fois de la saison à domicile, poursuivent leur série d’invincibilité et grimpent sur le podium. Si le résultat du soir est très satisfaisant et valide le bon début de saison des Dijonnais, il faudra à l’avenir se méfier des passages à vide que l’équipe a encore connus sur ce match.

LE MATCH
Au Stade Gaston Gérard (Dijon), le 29 août 2025, coup d’envoi à 19h30.
Buts : Diallo (10e), Domingues (44e, 90e+2), Lembezat (57e) pour le DFCO / Lasme (82e, 85e) pour Paris 13
Avertissements : Lembezat (45e), Marié (45e+4), Ndezi (51e) pour le DFCO / Diarra (42e), Benardino (52e) pour le Paris 13
L’ANALYSE
Des buts, du spectacle à domicile, un scénario haletant, des rebondissements et, au bout, une victoire. Synonyme de 3e place au classement et de poursuite de la série d’invincibilité. À l’issue du match face aux Gobelins de Paris 13, on ne boudera pas notre plaisir. D’autant qu’au-delà du résultat et du scénario, ces 90 minutes auront été l’occasion de plusieurs satisfactions individuelles, à commencer par la première de Waly Diouf, aussi serein qu’intéressant à la relance. On soulignera également l’excellente prestation de Paul Bellon, qui n’y est sans doute pas pour rien si les offensives dijonnaises se sont montrées nettement plus tranchantes que pendant derniers matchs. On pourra aussi se féliciter de l’attitude très conquérante des joueurs en début de match, indispensable à domicile pour assumer un statut de candidat déclaré à la montée. Enfin, il ne faut pas minimiser les 4 buts inscrits, autant de shots de confiance qui, de plus, valident, la domination tactique imposée par le DFCO à ses adversaires depuis le début du championnat.
Néanmoins, malgré tous ces points positifs, malgré le récital offensif, malgré la victoire, il y a quand même pas mal à redire. En conférence de presse d’avant match, Baptiste Ridira soulignait la capacité de ses joueurs à faire mieux et, surtout, l’impératif d’exigence. De ce point de vue, il y a encore pas mal de boulot. L’exigence, ça passe d’abord par ne pas se mettre à déjouer après l’ouverture du score, au risque de se faire punir ; le scénario de Rouen a en effet bien failli se reproduire face à Paris 13, avec ce penalty concédé à 1-0, par Delecroix (mais heureusement, cette fois, sauvé par le portier dijonnais) et de tels passages à vide ne sont tout simplement pas acceptables. L’exigence, ça passe ensuite par l’attitude des entrants qui ne peuvent pas, à l’image de nouveaux visages comme Barreto et Chouchane, pénétrer sur la pelouse avec désinvolture, quand bien même l’équipe mènerait de trois longueurs.
En quête d’exigence
S’il serait trop facile de leur faire porter la responsabilité du trou d’air qui nous a couté deux buts et pas mal de sueurs froides, leurs entrées ne sont pas moins décevantes (même si évidemment, on ne va pas les juger définitivement sur une première entrée en jeu). Enfin, l’exigence, ça passe peut-être aussi par ne pas céder à l’euphorie et procéder à des changements un peu plus avisés, là aussi même quand le match paraît plié. Etait-il pertinent d’autant chambouler l’entrejeu à peine passé l’heure de jeu ? Peut-être, au regard des avertissements reçus par les trois sortants. Etait-il avisé de sortir dès la 64e minute Yanis Barka, de loin l’offensif le plus dangereux et surtout un joueur extrêmement précieux pour tenir les ballons haut ? D’une manière générale, l’exigence, c’est surtout ne jamais rien considérer comme acquis. Ni le score, ni le résultat. Ni le classement, ni les statuts.
Alors certes, certains diront peut-être que l’on pinaille ou qu’on joue les rabat-joie. C’est possible. Mais cette saison, le DFCO a un objectif très ambitieux à atteindre. Le groupe constitué au cours du mercato d’été, complété par l’arrivée de Lenny Lacroix, présenté à la mi-temps du match, pour compenser le départ d’Elydjah Mendy, semble tout à fait en mesure de l’atteindre. Avec deux points par match depuis le début du championnat, les hommes de Baptiste Ridira sont dans les temps de passage pour valider l’objectif et il faut se féliciter de ce bon début de saison. Il n’en reste pas moins que, pour aller au bout, il faudra élever encore d’un cran l’exigence pour ne pas courir le risque de vivre à nouveau ces relâchements qui, s’ils peuvent se digérer sur un match, nous ont coûté la montée ces deux dernières saisons.
@Gus21
LES NOTES
L’homme du match : Ismaïl Diallo (7,6)
Notre latéral confirme son bon début de saison et est logiquement récompensé avec ce titre d’homme du match ! D’entrée de jeu, lancé comme une fusée dans la profondeur, il résiste parfaitement au duel pour venir s’offrir une merveille de but dans un angle très fermé contre son ancien club. Très entreprenant dans son couloir offensivement et défensivement, il n’a pas non plus hésité à dépasser ses fonctions pour assurer son match. Remplacé à la 81e par Khatir, grattant quelques minutes de temps jeu.
Delecroix (5,3) : match très contrasté pour notre portier. S’il n’a pas eu grand-chose à faire dans le premier acte, il provoque un pénalty (qu’il sauve par ailleurs) sur un coup-franc qu’il voulait capter en deux temps. Attention à ce que ça ne devienne pas une mauvaise habitude à domicile… Une fin de match bien plus compliquée en revanche : s’il est difficile de lui reprocher le premier but parisien marqué sur corner, il y avait mieux à faire sur le deuxième.
Diaby Malick (6) : sérieux et appliqué, la plus grosse inquiétude le concernant aura été de le voir couché au sol pendant de trop longues secondes avant qu’il ne reprenne sa place. Il ne reste qu’à espérer que ce soit une blessure à chaud et bénigne.
Diouf (6,9) : aligné en défense centrale pour pallier l’absence de Bernard, suspendu après son carton rouge à Saint Brieuc, l’ancien Nîmois n’aura pas tremblé pour sa première sous ses nouvelles couleurs. Bien aidé par ses partenaires pour museler les offensives parisiennes, mais également très autoritaire dans le 1 contre 1. Avec l’arrivée d’une nouvelle recrue dans le secteur défensif, nous voilà un peu plus rassurés concernant l’arrière-garde.
Moco (5,5) : copie honorable rendue par Zoran, évidemment un peu éclipsée par celle de son comparse du couloir gauche. Sans briller, il est resté appliqué de la première à la dernière minute de la rencontre, pour notre plus grand plaisir.
Marié (4,6) : comme à son habitude combatif au milieu de terrain, n’hésitant pas non plus à venir récupérer le ballon sur un corner parisien joué à deux. Sans trop briller sur le rectangle vert, le capitaine dijonnais se sera “contenté de faire le job” avant d’écoper d’un carton jaune handicapant, qui l’empêchera de jouer la J5. Frustrant quand on sait tout ce dont il peut être capable. Remplacé à la 71e par Barreto, qui a timidement fait ses premiers pas au poste de numéro 10.
Bellon (6,9) : Paul s’est battu comme une teigne du début à la fin pour faire régner l’ordre dans son milieu de terrain. Aussi précieux à la récupération que dans son orientation du jeu, le jeune milieu continue de faire parler ses qualités et a su saisir sa chance avec cette première titularisation qui risque bien d’en appeler d’autres.
⚽🦉 🗣️ Paul Bellon : « Gagner chez nous avec un clean-sheet, ça aurait été encore plus beau, mais on ne va pas faire la fine bouche »
📹 Retrouvez les réactions en vidéo après la victoire du DFCO face au Paris 13 Atletico (4-2) #DFCOP13A pic.twitter.com/SH73vuNTX0
— ici Bourgogne (@ici_bourgogne) August 29, 2025
Ndezi (4,6) : encore un match où il est difficile de juger l’ancien de Grasse. Si l’on sent bien son intention de jouer propre et court, il apparaît trop souvent à contretemps dans les phases de transition. On est impatients de le revoir virevoltant, comme lors de sa première apparition chez nous. Remplacé à la 64e par Chouchane, qui a porté la tunique rouge pour la première fois, et a essayé de s’intégrer du mieux possible à l’équipe qui était mise en place.
Lembezat (6,1) : auteur de la première grosse occasion des Rouges sur une tête qui force le portier à s’employer. Moins en vue par la suite dans son rôle de numéro 10, il ne cesse pour autant d’essayer d’orienter le jeu vers l’attaque, et il sera même récompensé en marquant le troisième but dijonnais sur une offrande de Barka. Un schéma qui a par ailleurs failli se répéter peu de temps après. Remplacé à la 64e par Vargas-Rios, qui nous a fait du HVR comme on l’aime tant en se battant sur chaque duel et se projetant toujours vers l’attaque, même lorsque Dijon pensait sombrer.
Domingues (7,4) : il permet au DFCO de faire le break après avoir obtenu un pénalty, consécutif à un contrôle de la main du parisien Écuélé-Manga alors qu’il était seul dans la surface. S’il délivre les siens en inscrivant le but du 4 à 2 sur un service de Ntamack, on notera que Julien manque encore un peu de précision pour être chirurgical, et devenir la bête noire du championnat. On ne crachera pas, en revanche, sur ce premier doublé qui fera beaucoup de bien au moral.
Barka (7,1) : d’entrée, Yanis nous a rappelé à quel point il nous était précieux, entre son excellent pressing et ses récupérations parfois bien plus basses que ce que son poste laisse supposer. Redoublant de créativité et n’hésitant pas à dézoner, il garde parfaitement son calme lorsqu’il est lancé en profondeur pour offrir le but du 3-0 à Lembezat. Un super élément que l’on aimerait voir encore plus longtemps sur le rectangle vert. Remplacé à la 64e par Ntamack, qui aurait pu inscrire un somptueux but sur une longue chevauchée côté gauche… Mais à défaut, c’est une passe décisive ô combien précieuse qu’il est offerte dans les arrêts de jeu, après avoir récupéré lui-même le cuir.
@CM_Tadryel
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