Puisque Dijon ne fait rien comme les autres, il paraissait évident qu’il allait enchaîner un troisième succès de suite alors que ses chances d’être promu sont proches du néant. Mais les supporters pourront se satisfaire d’une nouvelle prestation aboutie avec un groupe toujours aussi jeune, contre une équipe qui joue pourtant sa peau en National.
Le match
Dijon FCO – GOAL FC : 3-0 (1-0)
Au stade Gaston-Gérard (Dijon), le 26 avril 2024, coup d’envoi à 19h30
Buts : Fdaouch (24e, 84e), Irié (72e) pour le DFCO.
Avertissements : Ariss (54e) pour le DFCO / Mambu (56e) pour GOALFC.
- 1e : première opportunité d’entrée de jeu, le bon centre d’Ariss trouve Hamada dans la surface, qui ne parvient pas à reprendre correctement. La défense se dégage.
- 5e : suite à un retour défensif en bout de course, Temanfo reste au sol et ne parvient pas à repartir. Cela ressemble à claquage. Le capitaine dijonnais est obligé de céder sa place à Adama Fofana, Ariss glisse en défense centrale.
- 8e : bon pressing de Fdaouch et Irié qui récupèrent le ballon. L’ailier gauche dijonnais file au but et adresse une frappe croisée que le gardien adverse détourne du bout des doigts.
- 17e : frappe en force de Fdaouch à la conclusion d’une belle action dijonnaise. Ce n’est pas cadré, il y avait sans doute la possibilité de tenter un centre à la place.
- 19e : première opportunité pour le GOAL FC, Raspentino est trouvé en profondeur dans la surface mais il lui manque heureusement quelques centimètres pour reprendre à bout portant.
- 24e : Hamada coupe de la tête une offensive adverse. Le ballon file jusqu’à Irié qui lance parfaitement Zakaria Fdaouch dans l’intervalle. Le meilleur passeur de N1 se présente à l’entrée de la surface et remporte son duel face au portier mal sorti d’un ballon idéal qui termine au fond des filets, 1-0 !
- 41e : double occasion énorme pour le DFCO ! Un bon ballon en profondeur d’Ariss trouve Fdaouch, l’ailier décale Fofana qui déboule côté gauche et centre au premier poteau. Messi effleure le ballon puis Irié reprend à bout portant mais Philippon repousse ! Le ballon revient dans les pieds d’Irié qui parvient à se retourner et à frapper au but mais cette fois c’est un défenseur qui s’interpose sur sa ligne !
- 72e : lancé côté droit, Cyriaque Irié repique dans l’axe, feinte la frappe, évite le tacle de son vis-à-vis et déclenche un tir rasant. Le cuir passe par un trou de souris entre le gardien adverse et son premier poteau, 2-0 !
- 78e : Fdaouch trouve N’Chobi dans la surface, qui est obligé de s’excentrer mais parvient à centrer en retrait. À l’entrée de la surface, Schur reprend de volée. Le ballon, contré, passe au-dessus des cages.
- 83e : Zakaria Fdaouch, pour une fois côté droit, efface son vis-à-vis d’un petit pont et prend toute la défense de vitesse mais est accroché en entrant dans la surface. Penalty ! Le numéro 20 dijonnais se fait justice lui-même et transforme en force sous la barre de Philippon, ça fait 3-0 !
- 90e+1 : Schur décale idéalement N’Chobi côté droit. L’attaquant dijonnais repique dans l’axe et frappe mais son tir à ras de terre manque de puissance et de précision pour tromper Philippon.
- 90e+4 : coup de sifflet final ! Le DFCO enchaîne un troisième succès de rang (3-0), officialise son maintien en N1 et revient à 6 points de la 2e place.
Pour vibrer jusqu’au bout !
Si cela ne faisait plus guère de doute après la victoire face au Red Star, ça va mieux en le disant maintenant que c’est officiel : le DFCO est maintenu en National 1. Mais mieux, avec ces trois victoires d’affilée et des résultats favorables sur les autres pelouses, le DFCO revient à un petit point de la 4e place et à 6 points de la 2e place. Autrement, aussi irréel que cela puisse paraître et à trois journées de la fin, les hommes de Benoît Tavenot peuvent encore théoriquement être promus en Ligue 2 !
Mais tempérons tout de suite ce constat mathématique. Rattraper 6 points de retard, voire même 7 (pour s’épargner les nombreux cas de figures en cas d’égalité de points) en seulement 3 matchs, ça relève du miracle absolu. D’autant que les deux clubs qui luttent vraiment pour cette place synonyme de montée, Niort et Martigues, ont chacun au moins un match « facile » à jouer d’ici la fin de saison : Niort en se déplaçant à Avranches lors de la dernière journée et plus encore Martigues qui, dès la semaine prochaine, recevra son voisin Marignane pour un derby qui vaudra cher. Tout cela relève donc essentiellement du vœu pieu et du fantasme. Il n’empêche que tant que la possibilité existe, il faut la jouer à fond. Parce qu’au regret d’avoir abandonné en route des points précieux dans des matchs plus qu’accessibles, il ne faudra pas ajouter celui d’avoir laissé filé une opportunité inespérée offerte par un concours de circonstances, aussi improbable soit-il.
Par ailleurs, nombre de joueurs ont tout intérêt à finir la saison en trombe. Avec 9 buts et 8 passes décisives au compteur, on imagine bien que Zakaria Fdaouch caresse l’espoir – réaliste – d’atteindre le « double 10 ». Des jeunes pousses comme Etoga, Hamada ou Ariss doivent continuer à prouver qu’ils ont leur place à part entière pour la saison prochaine. Axel Drouhin, qui a pris le brassard de capitaine après la blessure de Temanfo, à l’occasion d’assoir un peu plus ce statut de leader que son coach lui-même le pense capable d’assurer. À l’autre bout de la pelouse, Irié a encore quelques matchs pour s’installer définitivement dans le fauteuil d’avant-centre titulaire (même si le risque est grand de le voir quitter le club cet été). On pourrait égrainer encore les exemples mais en somme, chacun, individuellement comme collectivement, a tout intérêt à donner le maximum sur les trois matchs qui restent.
Sans doute plus important encore, terminer la saison sur une dynamique très positive est crucial pour redémarrer la saison à venir de la meilleure des façons et également pour que le DFCO s’installe pleinement dans un statut de favori à la montée, statut qu’il devra porter et assumer la saison prochaine. Et enfin, tout simplement, après tant d’années de déprime, au terme d’une saison globalement bonne mais qui nous laissera des regrets, le public dijonnais mérite un peu de légèreté. De voir les victoires s’enchaîner, de prendre plaisir devant un beau spectacle, de s’enthousiasmer pour des jeunes qui se dépouiller comme ces derniers jours. Bref, messieurs, pour ces quelques semaines et quelle que soit la conclusion au bout, continuez à nous faire vibrer !
@Gus21
LES NOTES
L’Homme du match : Cyriaque Irié (8)
Nous sommes en train d’assister à l’éclosion d’un phénomène, d’un joueur qui aura bientôt les épaules trop grandes pour le petit maillot qu’il porte en National. Heureusement, Dijon a à 75% la main sur son l’avenir de son nouveau prodige, encore impliqué sur deux buts ce vendredi soir. 75 seulement, en raison de sa situation économique alarmante, qui le forcera peut-être à s’en séparer, mais pas à n’importe quel prix puisque son contrat professionnel déjà signé ne commence qu’en de dans deux mois. Comme le dit Benoît Tavenot en conférence de presse, plus d’un coachs sont déjà venus aux renseignements. C’est dur, mais on le savait… Remplacé à la 77e par N’Chobi, remuant, dangereux et enthousiaste, qui aurait sans doute dû marquer ce but du 4-0 qui lui aurait fait du bien.
Risser (6,1) : soirée très tranquille pour Robin des bois, qui aurait très bien pu être à Sherwood aujourd’hui, il n’y aurait pas eu beaucoup de différences… Mais il avait bien mérité un match sans rien n’avoir à faire après deux rencontres dans lesquelles il a été nettement décisif.
Moco (6,2) : peu de choses à reprocher à notre latéral droit, qui a continué dans son registre habituel avec un coffre qui ferait pâlir une Peugeot 3008. S’il pouvait montrer cela sur la pelouse de Bonal, pour rappeler des souvenirs amers aux Sochaliens la semaine prochaine…
Temanfo (non noté) : le sens du sacrifice de l’ancien d’Annecy peut être loué, mais on sait déjà qu’il nous manquera énormément sur les trois matchs restants puisque le coach a confirmé que sa saison était d’ores et déjà terminée. Reviens nous en forme pour la reprise, capitaine. Remplacé à la 5e minute par Fofana (6,3), qui a par conséquent et un peu à la surprise générale un rôle à jouer dans ce final. Et pour l’heure, on ne peut pas dire qu’Adama ait triché, loin de là, même si son apport offensif a été plutôt limité ce 26 avril. Il n’avait pas besoin de le forcer.
Drouhin (7,1) : porteur du symbolique brassard, l’ancien capitaine de la réserve porte désormais de manière officielle le rôle de leader au sein de notre très jeune équipe. Et il le fait de manière admirable, en dernier défenseur central capable de tenir ce rang après les blessures de Congré, Cissé et Temanfo. Plus que jamais, nous avons besoin de lui et une prolongation de contrat paraît plus qu’évidente : elle devient vitale. De son côté, Axel a déjà rempli sa partie du contrat.
Ariss (6,4) : muté en défenseur central de fortune dès la 6e (!) minute à cause de la blessure de son coéquipier, il faut avouer qu’il n’a pas été beaucoup testé par les attaquants de GOAL, peu inspirés. On ne s’en plaindra pas et on déplorera simplement sa suspension à venir contre Martigues, puisqu’il est devenu un élément très sérieux et crédible à gauche de notre onze de départ.
Etoga (7,2) : nous allons arrêter d’asséner chaque semaine les mêmes comparaisons qui, à force, deviendraient une insulte pour le jeune milieu de terrain. Car si nous continuons à essayer de le mesurer à d’autres qui ont pu occuper son poste en Ligue 2, voire même en Ligue 1, nous serons vite embarrassés et nous rendrons compte qu’il n’a pas son équivalent dans l’histoire récente du club.
Hamada (7,3) : frappant par son intelligence et son jeu de corps, qui lui permettent de bien exploiter certains ballons malgré son déficit de taille, le jeune franco-comorien va peut-être commencer à être surveillé de près par la sélection africaine qui pourrait avoir l’un de ses futurs cadres pour les années à venir s’il continue sur cette trajectoire fulgurante. Et oui, nous n’avons pas peur de le dire ! Mais laissez-nous le temps de remonter en Ligue 2 avant de le convoquer, pour que les trêves internationales nous évitent de devoir le laisser partir trop régulièrement en plein milieu de la compétition…
Nassi (5,7) : on a senti que Walid Nassi pouvait avoir une importance dans ce match, et on sortira du stade presque déçus qu’il n’ait pas eu un impact encore plus grand tant il semblait supérieur à son vis à vis à droite. Sa passe décisive n’est pas la meilleure du siècle mais on voyait qu’il avait confiance en Irié pour battre le record d’Usain Bolt au 40m, ce qu’il a fait sans sourciller. Remplacé à la 77e par Schur, qui a continué à apporter régulièrement le danger dans la surface adverse.
Fdaouch (7,9) : belle, très belle réponse du meilleur buteur du DFCO, qui avait légitimement été mis sur le banc lors de la 30e journée dans le match qui était censé être le plus difficile de la saison pour Dijon. Même s’il n’a pas toujours été le plus lucide ce soir encore, ces deux buts bien sentis lui permettent de justifier à nouveau sa titularisation pour la semaine prochaine. Encore un bon coup de Ben’ Tavenot, qui a senti le moment exact où il serait bon de piquer le Montois dans son orgueil.
Messi (5,6) : positionné en attaquant en retrait derrière Irié sur les phases défensives, le plus jeune buteur de l’histoire du DFCO n’a jamais si bien porté son patronyme, même s’il n’était peut-être pas dans les conditions optimales pour briller. C’était très probablement sa dernière apparition avec le maillot dijonnais à Gaston-Gérard puisque dans deux semaines, il sera parti avec la France U17 pour disputer l’Euro. Il lui reste encore un match à Sochaux pour briller, et c’est tout ce qu’on lui souhaite. Remplacé à la 64e par Marié pour un passage en 4-3-3 qui a permis à Dijon de mettre un peu plus le pied sur le ballon à une période cruciale, quand il n’arrivait plus à faire des différences. Changement payant, encore.
@novak
MOYENNE : 6,7
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