Sans gloire, Dijon a subi les assauts du club ajaccien. Sans arme, nous n’avons pas su riposter. Sans caractère, l’équipe a craqué dans les arrêts de jeu. Sans point, elle rentre en métropole. Sans vrai motif de satisfaction non plus.
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Après une défaite frustrante à domicile face au Paris FC, les Dijonnais avaient pourtant à cœur d’inverser la tendance. Mais un déplacement en Corse, ce n’est jamais une sinécure. Garande reconduit pour l’occasion son désormais traditionnel 4-2-3-1, avec trois changements par rapport au week-end dernier. En effet, Younoussa est de retour de suspension et retrouve sa place de titulaire, tandis que sur l’aile, Christopher Rocchia, auteur d’une bonne entrée contre le PFC, est préféré à Valentin Jacob. Enfin, Anthony Racioppi remplace Baptiste Reynet, blessé pour plusieurs semaines, pour son premier match en Ligue 2 et sous les ordres de Patrice Garande.
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LE MATCH
L’entame de match est clairement en faveur des Corses, qui monopolisent le ballon, sans toutefois se créer d’occasion franche. Les débats s’équilibrent au bout de 5 minutes mais le jeu devient haché, alors que les fautes se multiplient, notamment du côté de l’ACA. La menace est toutefois vite présente, avec des locaux qui se projettent très vite vers l’avant, en témoigne cette grosse opportunité à la 10e minute, heureusement très mal négociée par Courtet.
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Ce jeu de duels, âpre, heurté et, disons-le, guère plaisant à regarder, se poursuit jusqu’à la 21e minute, où l’on assiste enfin à une belle action construite côté dijonnais, conclu par un bon centre de Fofana, sorti en corner par la défense corse. Sur le corner, le ballon, dévié dans l’axe par un défenseur, atterrit sur la tête de Le Bihan qui marque dans le but vide… mais M. Varela avait au préalable sifflé une faute (peu évidente…) de Rocchia dans la surface.
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Buts refusés et match heurté
Le match s’anime enfin et, dans la foulée, Traoré se manque et permet à Cimignani d’ajuster Racioppi, qui se fend d’une belle parade. L’ACA va s’offrir une deuxième occasion dans la foulée mais Courtet, bien trouvé par dessus la défense dijonnaise, manque son contrôle. Les Corses s’enhardissent et tentent, à l’image de cette frappe lointaine de Laçi qui frôle le poteau de Racioppi (26e).
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A l’approche de la demi-heure de jeu, le DFCO parvient peu à peu à sortir la tête de l’eau après ce temps fort ajaccien… pour peu de temps, car faute de parvenir à installer leur jeu, les Dijonnais se mettent en danger, et les Acéistes se créent une nouvelle bonne opportunité à la 33e minute, mais pèche à nouveau dans le dernier geste.
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Les débats s’équilibrent de nouveau, alors que les deux équipes multiplient les fautes techniques. À la 43e minute, Benzia obtient un bon coup-franc aux abords de la surface ajaccienne. Il se charge de la frapper et dépose le ballon sur la tête de Coulibaly qui place le ballon hors de portée de Leroy… mais son but est – logiquement cette fois – refusé pour un hors-jeu au départ de l’action.
La mi-temps s’achève dans autre acte majeur. Dominé, le DFCO a bénéficié du manque de réalisme des Corses et a démontré, avec ses deux buts refusés, qu’il y avait la place pour faire un hold-up.
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Auteur d’une première période décevante, même si son but sur corner a sans doute été injustement refusé, Le Bihan cède sa place au retour des vestiaires à Aurélien Scheidler. Comme en première période, on assiste à un match assez haché, entre fautes et erreurs techniques de part et d’autre. A la 52e minute, Younoussa fauche Courtet aux abords de la surface. L’attaquant de l’ACA se charge du coup-franc et enroule sa frappe mais Racioppi s’envole magnifiquement et détourne en corner !
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Racioppi en sauveur… ou presque
Deux minutes plus tard, les Corses récupèrent le ballon dans l’entre-jeu. M. Varela, dans ses œuvres, laisse l’action se poursuivre malgré une faute évidente au départ sur Coulibaly. En surnombre, les Ajacciens progressent, Cimignani est bien décalé sur la gauche mais Racioppi sort parfaitement dans ses pieds ! En trois minutes, le jeune gardien suisse vient de sauver les siens à deux reprises.
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Le DFCO va enfin se créer une occasion à la 58e minute. Dobre reprend de la tête un bon centre de Rocchia et oblige Leroy à la parade. Le corner qui suit ne donnera malheureusement rien. On dépasse l’heure de jeu dans une partie où la tension est palpable, en bonne partie à cause de l’attitude pitoyablement agressive (envers les deux camps) de M. Varela, qui n’a décidément pas le niveau pour arbitrer des matchs professionnels, même en Ligue 2.
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Auteur de trois belles parades dans ce match, Anthony Racioppi va s’illustrer une nouvelle fois à la 67e minute. Courtet reprend à bout portant un centre fuyant de Cimignani mais le portier dijonnais a bien suivi et s’interpose au second poteau. Ajaccio pousse et Patrice Garande décide de renforcer les capacités défensives de son milieu de terrain, en faisant rentrer Lucas Deaux à la place de Younoussa (70e). Dernier changement 5 minutes après avec la sortie d’Alex Dobre et l’entrée de Valentin Jacob.
Déjà peu emballant, le match s’enlise dans un faux rythme, sans qu’aucune des deux équipes ne paraisse en mesure d’accélérer pour emporter la décision. A la 85e minute néanmoins, l’ACA est tout proche d’ouvrir le score. Le ballon navigue dans la surface jusqu’à Courtet, dont la reprise est déviée par Jessy Pi… et s’écrase sur le poteau ! Cette fois, Racioppi était battu. Dans un match de plus en plus haché, le DFCO va s’offrir une dernière situation à la 91e minute. Lancé sur le côté droit, Rocchia centre à destination de Scheidler, qui ne parvient pas à cadrer sa reprise.
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Puis c’est au tour de l’ACA de bénéficier d’une balle de match. Congré fait faute sur Marchetti aux abords de la surface. Courtet se charge à nouveau du coup-franc et Racioppi se charge à nouveau de détourner en corner. Mais cette fois, les Corses concrétisent enfin leurs nombreuses occasions. Tiré par Nouri, le corner est repris au premier poteau par El Idrissy, dont la tête décroisée trompe le portier dijonnais (1-0, 90+4).
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Au bout du suspense, mais assez logiquement au vu du match, le DFCO s’incline au terme d’une partie médiocre, où la faiblesse de l’animation offensive a été criante de bout en bout, malgré le changement d’attaquant à la pause. Les Dijonnais vont devoir se reprendre rapidement, pour ne pas laisser le doute s’installer de nouveau.
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@Gus21
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Le détour tactique
Pourquoi tant de difficultés dans le jeu sur ce match (et d’autres auparavant) ? Le principal problème se trouve dans l’animation de l’équipe, que l’on peut étudier sur ces visuels :
L’équipe attaque exclusivement par les côtés sans pour autant y mettre des joueurs pour combiner ou varier les attaques. Il est impossible de créer de bonnes situations pour les latéraux dijonnais si les latéraux adverses ne sont pas fixés par d’autres joueurs proposant des solutions à l’intérieur du jeu.
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Ces défenseurs peuvent se permettre d’attendre dans le couloir et sont toujours en bonne position face au jeu pour défendre. A l’inverse les dijonnais sont la plupart du temps trouvés dos au jeu et forcés au retour vers l’arrière.
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Face à ce problème, les latéraux dijonnais sont en pilote automatique, cherchant à centrer même sans solution devant le but :
Sans réelle alternative, Dijon multiplie les longs ballons vers Le Bihan dès le coup d’envoi, via Racioppi (qui fera sa première passe courte à la 36eme minute), Congré ou encore Benzia, alors même que des joueurs sont libres à proximité :
Congré dégage fréquemment, sans réel but :
Benzia n’a pas de solution intéressante non plus :
Comme par hasard, le but refusé sur corner viendra d’un décalage de Congré vers Younoussa plein axe, qui va feinter la passe extérieure et attaquer l’espace balle au pied :
Il trouve ensuite Traoré sur l’aile après un relais dans l’axe et celui ci démarqué à le temps d’adresser le centre dangereux menant au corner :
Pour résumer via ce contre-exemple, le plan de jeu dijonnais manque de cohérence et surtout de variété pour déranger des adversaires qui ont bien saisi ce problème. Dès lors l’équipe devient stérile et s’expose aux contres des adversaires.
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@K1ckOF
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LES NOTES
L’Homme du match : Anthony Racioppi (7)
Il a su faire preuve de courage et de détermination là où les autres en ont manqué. Un titre d’homme du match mérité, même si tout l’aspect du jeu au pied est à revoir, dans une tactique plus étudiée pour ses qualités.
Traoré (3.8) : Fautif sur certaines grosses opportunités des Acéistes, il a également fait de mauvais choix en se projetant. Il a tout de même le mérite d’avoir essayé.
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Congré (3.8) : Des erreurs dans l’appréciation et les relances, même sans être particulièrement pressé. C’est ça qu’on retiendra malheureusement de son match, globalement correct défensivement.
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Coulibaly (4.5) : A eu peu de choses à se reprocher, sans être pour autant brillant. Il aurait mérité la moyenne si le clean-sheet avait tenu jusqu’au bout…
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Fofana (3.3) : Est-ce le vrai Fofana ou un Faux-fana ? On ne reconnaît plus exactement le joueur qui nous a tant fait rêver à son arrivée. Comme vu plus haut, c’est difficile d’être un latéral dans ce système bancal.
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Pi (3) : Un match bien en deçà de ses prestations d’octobre, il nous avait habitué à mieux récemment. Une petite défaite, et puis tant Pi.
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Younoussa (3.6) : Willy a été à l’origine d’un des seuls vrais mouvements intéressants. C’est peu, bien peu si c’est la seule chose que l’on a à retenir de lui. Remplacé à la 70e par Deaux, qui n’a guère su faire mieux.
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Dobre (3.3) : Peut-être que la machine AD29 était un peu enrayée aujourd’hui. Peut-être que le faire jouer sur son mauvais pied quand on manque déjà de largeur était une mauvaise idée également. Remplacé par à la 76e par Jacob, sans qu’il ait le temps d’avoir un impact quelconque.
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Benzia (3.3) : Peu inspiré et à la peine dans un milieu de terrain apathique. Yassine a semblé ne pas avoir les clés, cette fois ci. Pourtant, il délivre deux merveilles de passes décisives sur coups-de-pied arrêtés, l’histoire aurait pu être très différente…
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Rocchia (4) : Un match vaillant, mais c’est tout. Il n’a pas encore la palette technique pour être l’ailier qu’il nous faut sur ce flanc gauche. Peut-être un jour, mais pas maintenant.
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Le Bihan (2.5) : Le problème Le Bihan ne date pas d’hier. Il sait que dans cette organisation et animation précise, il est inutile devant car pas assez vif, ni assez grand, alors il dézone. Mais cela semble plus être par défaut que pour vraiment aider l’équipe. Son but aurait dû compter néanmoins. Remplacé à la 46e par Scheidler (3,3), qui n’a pas été meilleur que son prédécesseur. Un tir qui au moins n’a pas été annulé par l’arbitre, ça compte ?
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