Malgré deux buts encaissés, le DFCO a livré une prestation défensive solide à Paris pour aller chercher un 6e match sans défaite. Le duo décisif : Romain Philippoteaux et Aurélien Scheidler, tous les deux à la fois passeur et buteur.
A Charléty, le DFCO arrive avec une composition offensive sur le papier. Certes, Patrice Garande reconduit sa défense à cinq. En dehors de cette dernière ligne, on ne retrouve qu’un seul joueur à vocation défensive au milieu, Jessy Pi. Le numéro 26 est présent pour apporter de la sobriété derrière Jacob et Philippoteaux, tandis que Le Bihan et Scheidler sont tous les deux associés devant. Pourtant, ces choix à vocation offensive ne signifient pas que ce DFCO est monté sur la capitale pour faire le jeu.
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Le match
Dès le début de la rencontre, Dijon installe les barbelés et attend patiemment le contre. De la part des deux équipes, le premier quart d’heure est lent et peu entraînant. A 71% de possession pour le PFC sur les quinze premières minutes de jeu, le DFCO subit mais confirme la solidité de ses bases défensives, face à des Franciliens peu inspirés. Pas grand-chose à se mettre sous la dent sur ce début de match, hormis une légère opportunité sur coup franc de Le Bihan, sans succès.
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Petit à petit, les Parisiens commencent à mieux contourner le bloc dijonnais et trouvent des solutions. Boutaïb adresse une passe qui transperce les lignes, la balle arrive sur Mandouki, Congré s’interpose (15e). Loin de ses buts, le DFCO essaye de profiter au maximum de ses opportunités sur coup de pied arrêté. Quelques corners et coups franc laissent planer le doute, pas assez pour vraiment inquiéter le PFC, qui continue de ronronner balle au pied.
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Sur les contres, on sent que le DFCO peut faire mal, emmené par Jacob et Philippoteaux. C’est d’ailleurs ce dernier qui sera décisif : après une récupération de Fofana, le petit ailier remonte le ballon et fixe la défense. Un bon appel de Scheidler, et hop, le n°21 finit tout en sérénité, du pied gauche (1-0, 27e). C’est dans le petit filet, l’attaquant inscrit son 10e but de la saison (12e toutes compétitions confondues).
Groggy après cette ouverture du score, le PFC accuse le coup. Patients, les Dijonnais ne forcent pas. Mais autour de la demi-heure de jeu, les Franciliens commencent à jouer plus haut. Pi perd un ballon et Boutaïb décoche de loin, c’est un arrêt facile pour Reynet (31e). Le DFCO est en place défensivement et arrive à faire déjouer Paris. Par une mise en place adéquate, à la fois resserrée et mobile, qui laisse assez peu d’espaces à l’adversaire tant sur les côtés qu’entre les lignes, Dijon tient bon, mais n’est pas à l’abri.
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La preuve avec cette grosse occasion : Koré déborde à gauche et sert Mandouki, totalement seul dans la surface entre deux rideaux bourguignons. Fausse alerte pour le DFCO : la frappe passe à côté et un hors-jeu était sifflé sur l’action (44e). A la mi-temps, le match est peu enthousiasmant, mais cet avantage dijonnais est mérité.
Emballement et sérénité
Au retour sur la pelouse, peu d’occasions de nouveau. Le DFCO ne cherche pas tant que ça à construire, capitalisant sur son but d’avance, tandis que Paris pousse mais peine à faire mieux, malgré sa possession toujours aussi élevée. Alfarela et Siby tentent de vaines frappes de loin. Sur une touche anodine dans son camp, Le Bihan perd le ballon : les Franciliens s’engouffrent dans la brèche. Boutaïb circule trop librement, profite d’un rebond favorable et peut servir Lopez en situation idéale devant le but. Reynet plonge, mais ne peut pas faire grand-chose de plus qu’accompagner du regard la balle qui vient percuter ses filets (1-1, 56e).
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Une égalisation pas volée non plus, alors que les Dijonnais manquaient de conviction depuis la reprise, face à la dangerosité des hommes de Thierry Laurey. Plus précis et plus incisifs, ce sont bien les Parisiens qui prennent l’ascendant sur la rencontre. Dijon ne peut qu’essayer de combler les brèches, tandis que tous ses ballons récupérés sont vite gâchés. Évidemment, ça ne tient pas longtemps et le DFCO finit par encaisser un nouveau but. C’est encore Lopez qui double la mise, pour conclure une belle percée parisienne (2-1, 64e).
Très vite cependant, les Dijonnais ont le mérite de se remobiliser et d’aller pousser. Le pressing bourguignon est haut, les joueurs sont engagés dès la récupération de balle, même imparfaits. Une opportunité arrive sur un coup-franc gagné par Le Bihan, qui avait éliminé le défenseur d’une feinte de corps. Jacob tire et trouve le front de Scheidler, la balle se retrouve dans les pieds de Philippoteaux. Dans le scénario inverse de l’ouverture du score, c’est cette fois « Rom’ » qui est la finition : l’ancien Nîmois allume le gardien à bout portant (2-2, 71e).
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Le match s’anime alors, tant dans les actions que dans l’engagement. Le Bihan adresse un centre bien placé pour Scheidler, sa remise de la tête est dans les gants de Demarconnay (75e). Il y avait certainement mieux à faire pour reprendre les devants. Alors que la fatigue commence à se faire sentir dans les deux camps, le rythme de folie commence à s’effacer petit à petit pour laisser place au statu quo. Quelques occasions surgissent encore par-ci par-là…
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Philippoteaux remonte de nouveau le ballon, sert l’appel à gauche de Fofana qui transmet en première intention vers Le Bihan. Ce dernier se jette un peu, avec espoir d’obtenir le penalty, mais l’arbitre ne siffle rien (79e). Dijon tient le choc en défense : la demi-volée de Guilavogui est au-dessus, Lopez est privé de triplé pour hors-jeu (87e).
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Dans la foulée, ce sont les Dijonnais qui ne sont pas si loin de marquer et de l’emporter. Sur un centre bien adressé de Fofana, Sammaritano feinte de la tête, ça passe 1m50 au-dessus de lui mais Scheidler est à la réception. Bien pris par son vis-à-vis, l’attaquant ne peut ajuster son coup de casque et Demarconnay s’interpose (2-2, 89e). Nouvelle alerte, de l’autre côté du terrain cette fois-ci. Mandouki voit son centre dévié, ça traîne dans la surface dijonnaise et Coulibaly sort vaillamment devant Guilavogui, pour dégager en force (90e+1). On en restera là.
Sur la pelouse d’une équipe bien installée dans le top 5, le DFCO va chercher un bon match nul. En ce lendemain de premier tour, on ne peut pas dire que ce soit un mauvais résultat. Solide tant sur sa droite que sur sa gauche, Dijon a su garder ses principes. Une défense qui tient la route, la base solide d’une reconstruction toujours en cours. Et surtout un vrai atout avant la réception d’Ajaccio (2e) ce week-end, et surtout à l’approche du derby à Auxerre, dans une semaine. Aucune défaite sur les six derniers matchs, ça ressemble à une équipe en forme…
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@EtienneLVK
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LES NOTES
L’Homme du match : Romain Philippoteaux (7.8)
Très adroit dans cette partie et remuant pour créer les décalages, il a été à la fois à l’origine et à la conclusion des buts. Un grand soir pour le presqu’homonyme de Philippe Poutou, suffisant pour convaincre les Dijonnais de lui laisser une chance pour un second tour en 2022-2023 ? Remplacé par Sammaritano (88e), qu’on revoit avec plaisir pour la première fois depuis quelques semaines.
Reynet (4.5) : une partie compliquée, car trois des quatre tirs cadrés du PFC ont finit dans ses cages. Heureusement, l’un deux a été annulé, mais ça n’a pas empêché Baptiste d’aller ronger son frein en engloutissant sa gourde, avec rage. On l’a connu meilleur, même dans les relances et dégagement.
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Traoré (5.3) : beaucoup de bonne volonté, pas forcément l’adresse qui allait avec. On a tout de même l’impression que Cheick est meilleur à ce poste qu’en tant que pur défenseur droit, plus à l’aise et plus entreprenant.
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Coulibaly (5.9) : assez serein quand on a eu besoin de lui. Il a su balancer les ballons bien loin devant quand cela chauffait un peu trop. Mais attention aux sautes de concentration !
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Ecuélé-Manga (5.9) : bon match encore de BEM, qui fait un retour fracassant en équipe première. Il peut encore apporter à cette équipe ci.
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Congré (5.3) : a les jambes un peu trop grandes ouvertes sur le premier but, lorsqu’il essaye de contrer le tir. Une erreur sans en être vraiment une, puisque son enjambée avait pour but de contrer le ballon à la source, en vain.
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Fofana (5.8) : on a revu de beaux gestes et de la roublardise de la part de notre latéral gauche, qui a rendu une copie satisfaisante. Il lui a fallu du temps, mais il va bien mieux quelques semaines après son retour de blessure.
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Pi (5.4) : Jessy a apporté une touche non négligeable de sérénité et de contrôle au milieu, en l’absence du spécialise Deaux. Il ne manque plus qu’un peu de réussite et de qualités athlétiques pour transformer ce joueur en un bon « 6 ». Remplacé par Ngouyamsa (71e), pour un profil différent dans l’entrejeu. Dijon marque dans la foulée, ça ne peVak pas être une coïncidence (bien sûr que si) !
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Jacob (6.1) : c’était typiquement un match où les coups-de-pied arrêtés allaient être décisifs. Jacob l’a compris et a su profiter des occasions données par les Parisiens lors de leurs 17 fautes. Remplacé par Ahlinvi (88e), poste pour poste, mais pas à talent égal.
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Le Bihan (4.6) : on a senti de l’agacement et de l’exaspération de la part de l’attaquant, a qui peu de choses ont réussi. Il a tout de même été important, à sa manière, en l’absence de Dobre et en sachant très bien qu’il devrait jouer 90 minutes.
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Scheidler (7.1) : son entraîneur le pensait trop obnubilé par la fameuse barre des 10 buts. Maintenant qu’elle est atteinte, peut-être qu’Aurélien sera plus libéré et rassuré de savoir qu’il l’a fait. Une prouesse pour l’homme qui a fait un match Tavaresque, avec son but plat du pied, sa tête peu académique qui se mue en passe décisive, et son manqué habituel. De bon augure, donc.
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MOYENNE : 5.8
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