Désireux de se racheter après une piètre prestation à Villefranche mais également au match aller à Marcel-Picot, les hommes de Benoît Tavenot – qui n’a pas caché sa colère il y a une dizaine de jours – ont foulé la pelouse de Gaston-Gérard avec l’ambition de rassurer tout le monde en allant empocher une première victoire à domicile depuis près de 3 mois. Un pari loin d’être joué d’avance face à une formation nancéienne ressuscitée depuis l’arrivée de Pablo Correa. Mais à l’arrivée c’est une opération réussie pour nos Rouges, et d’une très belle manière.
LE MATCH
Dijon FCO – AS Nancy Lorraine : 3-1 (0-0)
Au Parc des Sports Gaston-Gérard (Dijon), le 26 Février 2024, coup d’envoi à 18h30
Buts : Marié (73e), Fdaouch (82e), Irié (90e+3) pour le DFCO / Rivas (90e) pour l’ASNL.
Avertissements : Makutungu (58e) pour le DFCO / Bussmann (69e) pour l’ASNL.
- 9e : Fdaouch parvient à glisser le ballon à hauteur de Schur qui ne peut tromper la vigilance de Sourzac alors que Moco, peu habitué aux avants-postes, ne peut suivre.
- 11e : encore après une récupération de Temanfo, Fdaouch va jouer avec Marié sur le côté gauche, qui distille un merveilleux centre pour Schur qui n’accroche pas le cadre
- 25e : alors que Nancy a rééquilibré les débats, Fdaouch parvient à trouver Schur d’un ballon piqué, celui-ci ne parvient toujours pas à franchir le portier.
- 34e : le triangle Fdaouch Marié Schur continue de faire frissonner la défense lorraine après une belle récupération de ce dernier, mais le centre de Marié est sans succès.
- 39e : depuis son camp, Marié s’extrait pour passer le ballon à Etoga, qui casse toutes les lignes en direction de Schur qui voit son tir être contré de justesse par Pellegrini, revenu à sa hauteur.
- 53e : la poudre vient toujours du côté gauche dans ce match. Fdaouch parvient à centrer au sol vers Schur qui, dos au but, parvient à se retourner mais pas à frapper correctement et n’accroche toujours pas le cadre…
- 57e : Nancy réussit enfin à se mettre en situation de tir mais ce n’est pas assez convaincant pour battre un Risser qui se détend bien sur une frappe à mi-distance.
- 73e : Soumaré se déchire (presque littéralement) sur le côté gauche pour centrer le ballon. Schur ne pouvant le rattraper, c’est Jordan Marié qui va venir jusque devant les cages placer ce ballon pour tromper le portier lorrain. Il est à l’origine et à la conclusion de l’action, 1-0 pour Dijon !
- 77e : Irié, nouvel entrant, décoche une puissante frappe du gauche qui est repoussée tant bien que mal par Sourzac. Dijon n’a pas dans l’intention de se reposer sur ce score.
- 82e : malgré une mésentente du trio d’attaquants et une éternité avant de frapper, Dijon va faire le break grâce à Irié, qui remet le ballon à un Zakaria Fdaouch qui s’adjuge un nouveau but dans ce championnat (2-0) tout en finesse !
- 90e : alors que la défense peine à se dégager, Souici ne parvient pas à conserver ni à dégager le ballon, profitant ainsi à Jonathan Rivas qui vient réduire la marque d’une belle frappe depuis l’extérieur de la surface. 2-1.
- 90e+2 : le sauvetage de Cédric Makutungu, taclant en dernier défenseur un visiteur qui aller marquer à coup sûr, vaut très certainement deux points pour le DFCO qui a eu chaud !
- 90e+4 : incroyable action signée Cyriaque Irié, qui vient récupérer un ballon haut à lui seul et lober le portier lorrain depuis la ligne médiane du mauvais pied, en déséquilibre. 3-1 et victoire pour Dijon !
La tempête Tavenot
Il y a quelques jours, nous quittions nos bourguignons en terres rhodaniennes dans une ambiance délétère, avec un coach qui ne manquait pas de fustiger la performance du soir, à juste titre. La nécessité d’un changement radical d’attitude vis-à-vis des prochaines échéances était criante, promise, mais logiquement crainte lorsque l’on est un supporter du DFCO ces dernières années : il suffit de se remémorer les discours de nos précédents entraîneurs pour savoir que se réfugier dans le travail n’a pas toujours été suffisant pour relever la tête.
Mais cette année, exit la langue de bois : Benoît Tavenot nous propose une concurrence plus rude, plus ferme, n’hésitant pas à sortir des joueurs cadres ou au moins réguliers du groupe tels que Ben Fredj ou Chahid, permettant à Hamada et Duville-Parsemain de faire leurs premières apparitions dans le groupe pro. Un message fort envoyé par le technicien qui n’hésite pas à se passer d’un vrai numéro 9 dans sa composition de départ, traduisant très certainement ce qui a pu se dérouler durant les entraînements de la semaine passée. Toutefois, même si cet écart pourrait être vu comme une punition, il reste bon de noter que le coach n’a certainement pas baissé les bras concernant le cas de l’ancien attaquant du Puy, lui qui est toujours « convaincu que c’est un bon joueur », et qui ne semble pas être un homme qui abandonne ceux qui ont confiance en lui.
La reconstruction du club est nécessairement un processus long, mais il est impossible d’en parler sans saluer véritablement Benoît Tavenot et son staff, et le souffle nouveau qu’ils parviennent à insuffler au club, à leur échelle. Impossible pour nous de continuer ce debrief sans vous renvoyer à cet article que nous écrivions sur l’homme, lui qui est loin de tout reproche mais en est toujours conscient et travaille constamment dans l’optique d’améliorer l’équipe. Après tout, comme il disait en début de saison, une grande saison s’effectue avec une implication de tout le club. La méthode Lasso.
Au final, est-ce que ces simples changements évoqués, bien que nous ne pouvons savoir tout ce qu’il se passe en interne, peuvent transformer une équipe si apathique il y a de cela une dizaine de jours ? La réponse semble être oui, même si nous ne saurons pas quelle part de cette réussite est due à une remise en question personnelle de la part des joueurs eux-mêmes. S’il est déjà arrivé cette saison de voir le DFCO passer à côté d’un match puis montrer un bien meilleur visage au suivant, rarement nous aurons pu observer un Dijon aussi uni, aussi consistant. Le collectif a brillé et, même si l’on retiendra forcément certaines individualités, chaque joueur a pu se démarquer par son volume de jeu et par son engagement dans la rencontre. Quelques points si cruciaux qui nous en rapportent trois.
Une belle victoire du DFCO à tempérer
Renouer avec la victoire, qui plus est avec une belle prestation, est un excellent motif de satisfaction pour la semaine à venir, toutefois si le principal a été acquis, certains points un peu plus négatifs restent à souligner. Si la première mi-temps du match a été globalement maîtrisée par le DFCO dans tous les compartiments du jeu, on ne peut que regretter l’absence de confirmation de cette domination, symbolisée par les manqués de Kévin Schur, auteur d’une bonne prestation et qui aurait dû être récompensé avec un peu plus de réussite, de justesse, ou les deux. Jouer sans véritable n°9 a été un frein pour les conditions de victoire du club bourguignon, qui amène à se questionner sur le chantier à ce poste, entre le rendement de Ben Fredj, décevant jusqu’ici, et les indisponibilités à répétition de Mendes.
De la même manière, si la brillante inspiration d’Irié fait relativiser ce point, il est impossible de ne pas repenser à ces quelques minutes très stressantes, après la réduction du score lorraine. Si Dijon ne s’est pas montré amorphe après avoir inscrit le but du break, et semblait se diriger vers une victoire logique 2-0, la défense – pourtant solide tout au long du match – a semblé manquer de lucidité dans les derniers instants et a parfois eu du mal à dégager correctement les ballons, entraînant cette malheureuse perte de balle de Souici à l’entrée de la surface. Fort heureusement, Dijon a plus que relevé la tête, mais l’espace de quelques instants, une certaine fébrilité s’est faite ressentir. Fébrilité l’on peut comprendre, en encaissant un tel but dans un timing abominable.
Enfin, la dernière chose à tempérer est la quatrième place du DFCO. Car numériquement, le club semble proche de l’accession en Ligue 2, mais factuellement, nous en restons à 8 unités. Les mêmes 8 unités qui nous séparent du premier relégable, les mêmes huit longueurs qu’avant les matchs de la 22e journée disputés vendredi. Nous savons et répétons que ce championnat est difficile et même si la montée reste mathématiquement jouable, le maintien de notre club n’est toujours pas acquis. Pour jouer ces objectifs, tout va passer par la construction d’une stabilité et d’une régularité dans les matchs, à commencer par le déplacement à Cholet dans trois jours. L’occasion de prendre notre revanche et de continuer à engranger de la confiance.
@CM_Tadryel
Quel boulot titanesque de cet homme à la tête du DFCO depuis son arrivée…
— Le Dijon Show (@LeDijonShow) February 26, 2024
Des choix audacieux et respectés, des jeunes joueurs qui obtiennent le temps de jeu qu'ils méritent, et surtout, enfin : on reprend du plaisir en regardant jouer notre équipe. pic.twitter.com/LjWekw6WHX
LES NOTES :
Homme du match : Marié (8,7) :
Dans la grande tradition de vista du Dijon Show, on l’a taillé la veille en live dans le Micro Show et le lendemain il nous sort un match de patron. Très en jambes dès le début du match, il s’est distingué par cette finesse technique dont on le sait capable, qu’on regrette souvent de ne pas voir à chaque match. Efficace tant à la récupération que dans l’orientation du jeu, il a réalisé un gros travail pour venir chercher les deuxièmes ballons. Une volonté récompensée par ce but… justement sur un ballon récupéré en deuxième rideau. Le Marié qu’on aime voir !
Risser (5,5) : peu sollicité, il a su répondre présent sur les rares occasions franches des Nancéiens et ne peut pas grand chose sur le but de Rivas. Serein dans ses relances et dans ses prises de balles par ailleurs.
Ariss (6,3) : on pouvait avoir quelques doutes sur sa capacité à jouer à ce poste de central droit, lui le latéral gauche de formation. Mais il a bien vite su les balayer. Très solide au duel, il a également souvent participé à ressortir proprement le ballon. Pas toujours irréprochable dans le placement sur le jeu en profondeur, mais rien de rédhibitoire heureusement.
Temanfo (5,5) : visiblement un peu diminué physiquement, en témoigne sa sortie précoce à cause d’une douleur aux adducteurs, il a néanmoins tenu la baraque, avec certes un peu moins de sérénité que d’habitude. Il faut dire aussi que le duel avec Cheikh Touré n’a pas été de tout repos. Remplacé à la 67e par Cissé, auteur d’une très bonne entrée, qui rattrape un peu sa prestation face à Villefranche.
Drouhin (6,6) : 9×2=18 ; notre numéro 18 était au moins deux fois meilleur que leur numéro 9 ! Seulement sa 5e titularisation en N1 et on a déjà l’impression qu’il a fait ça toute sa vie. Particulièrement serein dans ses interventions, il a su efficacement épauler un Temanfo moins omniprésent qu’à l’accoutumée. Sans fioriture ni coup d’éclat mais avec une constance et un sérieux qui forcent le respect.
Moco (5,9) : étonnamment, lui le milieu de terrain de formation a paru un peu déboussolé d’être soudain déchargé d’une partie de ses tâches défensives. À tel point qu’il a cruellement manqué d’ambition dans le jeu vers l’avant, alors qu’il avait la liberté de se projeter avec plus d’insouciance qu’en jouant latéral. Il n’a pas non plus été aidé par le manque de relai de Soumaré, trop souvent dans l’axe. Un peu trop timide mais une copie néanmoins honorable. Remplacé à la 84e par Hamada, qui retrouvait son club formateur ; peu de ballon touché mais une jolie récompense pour l’un des joueurs les plus en vue de la réserve.
Makutungu (6,3) : bousculé pendant la première demi-heure, sans toutefois être poussé à la faute, il a petit à petit repris le dessus sur ses adversaires. Efficace dans son rôle de rampe de lancement pour les percées de Fdaouch, il aurait pu lui aussi faire preuve d’un peu plus de folie dans ce rôle de piston, mais on ne lui en tiendra pas trop rigueur.
Etoga (8,1) : une double lame à lui tout seul. Pendant tout le match, il abattu un énorme travail à la récupération et s’est montré encore plus impassable quand l’équipe, en fin de partie, avait besoin de ne pas subir après la réduction du score nancéienne. Et le tout en maîtrisant parfaitement ses gestes et ses nerfs. Parfois un peu timide dans l’orientation du jeu, il s’est toutefois distingué à plusieurs reprises par de très bons ballons en profondeur dans le deuxième acte qui ont permis de casser des lignes. Probablement l’un des meilleurs matchs de sa jeune carrière.
Soumaré (5,9) : quand l’équipe va, Bryan va. Cet adage s’est encore vérifié sur ce match. Impliqué et appliqué, il a réalisé de bonnes choses balle au pied et face au jeu et aurait sans doute pu se montrer encore plus dangereux en ayant davantage d’automatismes avec Fdaouch et Schur. On peut seulement lui reprocher d’avoir un peu trop délaissé le côté droit, où il aurait parfois du venir proposer le dédoublement à Moco. Décisif sur l’action du but de Marié, il aurait pu lui-même avoir de grosses opportunités mais a été plusieurs fois oublié par ses coéquipiers. Remplacé à la 84e par Souici, auteur d’une entrée correcte mais pas nécessairement très tranchante.
Fdaouch (8,2) : et quand Zakaria va, l’équipe va ! Ce proverbe s’est lui aussi avéré juste, une nouvelle fois. Une première mi-temps tonitruante, où il n’aura manqué que l’efficacité. Un début de deuxième acte moins convaincant, avec un peu de manque de lucidité et un ballon trop porté. Et puis, comme si souvent, c’est lui qui est venu concrétiser les efforts de l’équipe, avec une action décisive sur le but de Marié puis une précision chirurgicale pour doubler la mise. Une motivation de plus pour tenter jusqu’au bout de croire à la montée, qui apparaît aujourd’hui comme étant notre seul moyen de le garder.
Schur (5,9) : un vrai bon match, qui aurait pu être excellent s’il avait eu plus de réussite dans la finition et avait concrétisé l’une des grosses occasions qu’il a eues au bout du pied. À défaut de se montrer décisif lui-même, il s’est beaucoup démené pour l’équipe, au pressing comme dans les appels et a clairement usé l’arrière-garde nancéienne. Un travail préparatoire important avant d’être remplacé à la 75e par Irié, dont l’entrée en jeu se passe de commentaire. 19 minutes sur le terrain, une passe décisive et un but du rond central. Simple, basique. Il est comme ça Cyriaque.
@Gus21
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