DFCO 0-2 Caen : Un jour sans pour le DFCO

Le DFCO ne pouvait rêver meilleure entame en Ligue 1 : 3 matchs, 3 victoires, 8 buts marqués, un seul encaissé. Au moment de recevoir à Gaston Gérard des Caennais bien moins fringuant et en quête de leur première victoire, les Dijonnais faisaient donc figure de favoris. Et s’attendaient sûrement à un match piège. Une prescience qui n’a malheureusement pas permis aux Rouges de se sortir du traquenard. Une première défaite rageante, frustrante, mais qui servira pour la suite du championnat.

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Enzo Loiodice face à Baïssama Sankoh lors du match Dijon FCO et le SM Caen

Les joueurs :

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L’homme du match : le duo Amalfitano (6) / Loiodice (5,5) : difficile de distinguer l’un plutôt que l’autre tant la doublette dijonnaise au milieu de terrain a été complémentaire. Parfois en léger déficit d’agressivité et d’impact physique, les deux compères ont en revanche régné en maîtres dans la création du jeu. Bien plus en jambes que lors de ses premières sorties, Romain Amalfitano a fait parlé sa qualité de relance, en particulier par le jeu long, et a également proposé beaucoup de solutions dans l’entrejeu, pas toujours exploitées. Propre à la récupération également, tout comme Enzo Loiodice, qui a notamment fait preuve d’autorité par moment et d’un brin de roublardise, comme sur ces fautes à l’entrée de la surface caennaise pour tuer dans l’œuf des contre-attaques. Avec un jeu plus varié qu’à l’ordinaire (mais aussi quelques pertes de balles, forcément), il a été très intéressant lorsqu’il s’est projeté vers l’avant. A un rôle de pur relayeur dans un milieu à trois, il pourrait faire très mal. Il a joué tout le match tandis qu’Amalfitano est sorti à quelques minutes de la fin.

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Remplacé à la 86e minute par Gourcuff (non noté), auteur de deux passes en profondeur chirurgicales, dont la première, à peine deux minutes après son entrée en jeu, aurait pu aboutir à l’égalisation dijonnaise, si Tavares n’avait pas été trop court de quelques centimètres sur le centre de Saïd. De quoi avoir envie d’en voir plus.

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Rúnarsson (5) : des sorties à la Manuel Neuer à 25 mètres de ses cages, une belle horizontale pour sortir la frappe de Fajr (83e), un premier but sur lequel il ne peut rien, un second anecdotique où il sort peut-être un peu vite. Un peu de tout finalement dans le match de l’Islandais. Et pas grand chose à lui reprocher, à part quelques relances au pied hasardeuses, son principal axe de travail.

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Rosier (3) : le même mal récurrent depuis plusieurs mois : après deux prestations abouties, il a réalisé un match très médiocre. Fautif (et un peu malchanceux) sur l’ouverture du score caennaise, il s’est montré fébrile défensivement, avec parfois de bonnes récupérations mais aussi de grosses erreurs de placement. Même inconstance offensivement, où il a alterné mouvements intéressants et pertes de balles inutiles. Le niveau, il l’a. La régularité et la prise de recul, il va falloir encore bosser.

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Yambéré (4,5) : impliqué comme l’ensemble de la défense sur le but de Crivelli, il s’est ensuite montré très solide dans le boulot défensif et n’a laissé que très peu d’espace aux attaquants normands. En revanche, il a failli à la relance. Ses quelques longs ballons ont été imprécis mais surtout il a quasi systématiquement remis en retrait à son gardien, même quand il était couvert par un coéquipier. On l’a connu plus vif ! Où sont passés les rush de Magic Yambi ?

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Lautoa (4) : un match moyen défensivement, où il n’a pas commis d’erreur majeure mais a eu, étonnement, beaucoup de mal à prendre le dessus sur Crivelli, qui ne brille pourtant que par son gabarit. Mais le pire a de loin été, comme pour son acolyte de la charnière, ses relances. A part une longue ouverture pour Tavares en début de match, le reste a systématiquement été loupé. Un gros travail à faire sur cet aspect, primordial dans une équipe qui cherche à construire en repartant de l’arrière.

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Haddadi (5) : très en jambes, le tunisien n’a pas ménagé ses efforts. Relativement peu inquiété sur le plan défensif, où il a fait le boulot sérieusement, il a beaucoup cherché à apporter offensivement. Il a multiplié les courses et les centres, qui n’ont malheureusement pas été décisifs. Pas franchement sa faute la plupart du temps. Peu soutenu par un Sammaritano pas dans le coup, il a juste manqué de lucidité les quelques fois où il s’est retrouvé dans la surface. Satisfaisant.

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Sammaritano (3,5) : des erreurs techniques, des appels pas dans le tempo, un jeu ralenti malgré quelques bonnes projections et une belle frappe à la 66e. Bref, le Sammaritano des mauvais jours. Pas forcément inquiétant en soit quand on connait son jeu. Par contre, physiquement, il y a un vrai sujet. La vivacité et l’explosivité sont ses principaux atouts, or là, on a l’impression qu’il tracte une Caravelair 5 places, double essieux central, et avec la remorque à vélos en prime. Un petit régime pendant la trêve Fred ?

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Remplacé à la 75e minute par Saïd (non noté). Une envie évidente, de l’activité mais pas énormément d’inspiration, à part sur ce centre consécutif à une passe lumineuse de Gourcuff qui aurait pu être décisif pour Tavares (87e). Au vu des prestations de certains, il voit néanmoins augmenter ses chances de retrouver le onze pour affronter Angers.

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Jeannot (3) : autant face à Nantes, son énorme loupé pouvait être passé sans commentaire dans les pertes et profits tant il avait été précieux dans le jeu et impliqué défensivement. Autant cette fois, il n’y a pas grand chose à repêcher de la prestation de l’ancien lorientais, qui a paru perdu sur le terrain et n’a jamais réellement constitué une solution pour ses coéquipiers. Il a goinfré les rares occasions qu’il a eu. Comble de malchance, il s’est mué en défenseur du SM Caen en contrant une tête de Tavares qui prenait le chemin des filets (54e) avant de prendre les crampons de Guilbert dans la tronche. Sale soirée.

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Remplacé à la 68e par Keita (non noté). Toujours aussi vif, il a cassé quelques reins caennais, s’est bien projeté dans le surface, mais n’a pas pu sauver la donne. Une bonne entrée encore une fois.

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Sliti (5) : il n’y a plus de doute aujourd’hui, toute la construction offensive du DFCO passe par lui. Impliqué dans une écrasante majorité des bonnes situations dijonnaises, il n’a néanmoins pas été beaucoup épaulé par ses ailiers et a fini par perdre en lucidité et en impact au fur et à mesure du match. Il a la capacité de déstabiliser n’importe quelle défense mais face à un bloc aussi dense que celui de Caen, il aurait eu besoin de plus de soutien pour parvenir à être décisif. Frustrant.

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Tavares (4) : d’une efficacité redoutable sur les premiers matchs, le capitaine dijonnais a été cette fois le symbole du mal de son équipe sur ce match : le manque de réalisme. Plusieurs occasions de la tête, non cadrées ou détournées, un face à face mal négocié face à Samba (26e) et trop court de quelques centimètres sur le centre de Saïd (87e). Bref, il a eu des munitions mais la réussite l’a fui. Et sur l’un de ses rares ballons perdus, il offre la balle du 2-0 aux caennais dans la dernière minute. Décidément, quand ça ne veut pas…

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Julio Tavares face à Brice Samba lors du match Dijon FCO et le SM Caen

Le match :

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Le match piège par excellence. Face à un bloc exceptionnellement dense, hargneux au pressing et puissant physiquement, les Dijonnais ont d’abord manqué cruellement d’agressivité et d’impact pendant la première demi-heure, encaissant logiquement un but sur la seule occasion caennaise. A partir de là, les hommes d’Olivier Dall’Oglio ont montré de meilleures intentions mais ont vécu l’exact opposé du scénario des trois premiers matchs.

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Alors que jusque là, les Rouges n’avaient généralement pas eu la possession de balle mais s’étaient montrés d’une efficacité redoutable en convertissant une large majorité de leurs occasions, ils ont sur ce match au contraire maîtrisé le jeu (62% de possession) et pêché dans le dernier geste, avec seulement 2 tirs cadrés sur 15 tentés. Peu inquiétés défensivement passé la demi-heure de jeu, les Dijonnais ne sont jamais parvenu à forcer le verrou caennais. Avec plusieurs individualités pas dans leur match (Jeannot, Sammaritano, Rosier…), des changements peut-être un peu tardifs et parfois un manque d’impact au milieu de terrain, où l’absence d’un Mehdi Abeid s’est fait sentir, la tâche était trop compliquée.

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Cette défaite sur son terrain est rageante pour le DFCO, d’autant que dans le jeu, tout n’est pas à jeter, loin de là. Mais elle ne doit pas effacer l’excellent début de saison réalisé jusque là. Par ailleurs, ce revers est riche d’enseignements et va permettre à l’équipe de s’améliorer en vue des prochains matchs. Le déficit de vivacité et de solution sur les ailes s’est fait sentir et pourrait pousser à des changements dans le onze de départ. La relance de la charnière centrale, déficiente sur ce match, doit être travaillée et nul doute que l’arrivée de Laurent Ciman va apporter en ce sens. Face à des blocs regroupés et athlétiques, l’impact au milieu de terrain doit être plus important et il est difficilement concevable de se priver d’Abeid sur ce type de match. Enfin, les Dijonnais peuvent s’attendre au même genre d’opposition dans quinze jours en recevant Angers et seront donc mieux préparés.

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Le staff va avoir du pain sur la planche mais cela est positif et va permettre d’avancer, même si la préparation ne sera pas idéale avec tous les joueurs retenus par leurs sélections nationales. Ces constats effectués, il faut maintenant voir le positif. D’abord, le DFCO n’a pas démérité dans le jeu malgré la défaite. Ensuite, les Rouges ne perdront pas deux fois de suite à domicile et auront à cœur de laver l’affront face à des Angevins prenables. Enfin, étant donnés les autres résultats, le DFCO reste sur le 2e marche du podium. Avant le début de saison, nous aurions tous signé pour un tel classement à la trêve internationale.

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