Metz 1-1 DFCO : Presque une renaissance

Un retour de nos artistes, un beau jeu en passe d'être retrouvé : malgré un partage des points en Moselle, Dijon peut se féliciter de son œuvre ce week-end.

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LE MATCH

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Pour son premier match à la tête de l’équipe (le second de sa carrière), David Linarès aligne un 4-2-4 avec un quatuor Assalé, Celina, Chouiar et Baldé sur le front de l’attaque. Coulibaly est de retour en défense, comblant la suspension de Panzo, et le jeune suisse Anthony Racioppi est choisi pour commencer le match dans les cages.

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La rencontre commence sur des chapeaux de roue et le portier de 21 ans va très vite s’illustrer en arrêtant un penalty après sept minutes de jeu. Péno généreux, obtenu par Boulaya après un léger contact avec Boey. Nguette s’avance et frappe à ras-de-terre, Racioppi choisit le bon côté et galvanise toute l’équipe. Il faut dire qu’un but encaissé aussi tôt dans la partie aurait mis à mal les Dijonnais, qui ont très bien débuté le match. Depuis le coup d’envoi, c’était bien les Rouges qui dominaient le ballon.

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Tout de suite derrière le penalty sauvé, le DFCO repart à l’assaut. Assalé hérite du ballon au milieu de terrain, les appels des attaquants autour lui permettent d’avoir assez d’espace pour une frappe trop axiale directement sur le gardien messin (10e). Quelques minutes plus tard, les Dijonnais ouvrent le score : Lautoa réussit une superbe ouverture en profondeur (!) pour Chouiar, qui temporise et attend l’arrivée d’Assalé. L’attaquant ivoirien lui remet et Chouiar centre au sol au premier poteau sur Baldé qui expédie le ballon au fond (0-1, 13e).

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Directement après l’ouverture du score à Saint-Symphorien, tous les joueurs se dirigent vers le banc. Joueurs et staff célèbrent le but ensemble, affichant leur unité dans cette période difficile traversée par le club.

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Le début de match est enjoué, emballant, et ce de la part des deux équipes. Si les Dijonnais affichent leur meilleur visage depuis le début de saison, les Messins ne sont pas en reste et vont aller chercher l’égalisation peu de temps après. Gueye est lancé en profondeur sur notre côté gauche, Boey veut anticiper mais se troue complètement. Derrière, ni Ndong ni Coulibaly ne peuvent rattraper le coup, le déséquilibre créé : Gueye centre en retrait sur Yadé qui croise sa frappe. Racioppi n’est pas loin d'un deuxième exploit puisqu'il effleure le ballon du bout des doigts… pour la dévier dans son petit filet intérieur (1-1, 21e).

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Un match emballant, des occasions et des penaltys

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Encore une fois, les Dijonnais se remobilisent directement, faisant preuve d’un état d’esprit combatif et d’une volonté rarement aussi flagrante. Les Rouges ont installé un siège autour de la surface messine. Sur une merveille de passe en travers des lignes de Celina, Baldé peut frapper mais croise trop son tir. Plus tard, Ndong hérite du ballon en retrait, il feinte et sert Baldé dans l’axe à l’entrée de la surface. L’attaquant s’effondre, le pied d’appui décroché du sol par Bronn. Malheureusement, Chouiar ne fera pas mieux que son homologue messin dans l’exercice : Oukidja arrête son tir des genoux et bien que Baldé arrive en premier au rebond, le numéro 17 s’emmêle et rate sa reprise.

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Un partout : c’est le score à la pause mais aussi le nombre de penalty raté de chaque côté. La confrontation est très équilibrée, les deux adversaires essayent d'imposer leur jeu à l'autre, à prendre le temps de poser leurs attaques et à jouer vite dans les derniers mètres. Côté Dijon, la défense a du mal à contenir les montées de Centonze et Gueye, surtout avec Boey, toujours en retard dans cette première mi-temps. On sent aussi une certaine fébrilité sur coup de pied arrêté, même si Racioppi s’en sort très bien dans les airs.

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Coup pour coup, pas de K-O

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La deuxième mi-temps a beau commencer sur le même rythme endiablé que la précédente, l'enthousiasme va vite retomber. L’intensité est clairement un cran en dessous, et aucune des deux équipes n’arrive vraiment à prendre le dessus, même si ce sont cette fois les Grenats qui mettent le pied sur le ballon. Dijon tient bon et obtient quand même quelques coups à jouer. Chouiar et Celina combinent pour une frappe du kosovar, Oukidja doit s’interposer (57e), puis Chouiar fait son show : dribble, passement de jambe, crochet et frappe qui prenait chemin dans la lucarne sans une belle parade du gardien adverse (59e).

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Si le rythme du match est plus lent, les deux équipes se livrent pour faire mieux qu’un nul qui ne ferait les affaires de personne. Les débats sont indécis, la rencontre peut basculer d’un côté comme de l’autre. Les Messins auraient même pu obtenir un penalty sur une main non-sifflée de Coulibaly. Porté par ses nouveaux entrants et un Boulaya en feu follet, le FCM accélère :

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Centonze centre sur Leya Iseka qui se retrouve seul face au but, mais sa reprise est heureusement trop molle et Racioppi s’empare du ballon (67e). Dans la foulée, le DFCO obtient un corner : la défense du FC Metz dégage et le ballon échoue sur Boey qui frappe de toute ses forces, Konaté surgit et tente la déviation, sans succès (69e)

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Écuélé-Manga en sauveur, Ngonda en détonateur

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Pressés par le temps, les deux équipes sortent leurs derniers atouts et la fin de match s’emballe. Côté DFCO, ces atouts sont Ngonda et Konaté. Auteur d’une très bonne entrée, le latéral maestro n’est pas loin de sortir la passe décisive de l’année : sur une nouvelle ouverture de Lautoa le long de sa ligne de touche, Ngonda reprend sans contrôle et expédie le ballon sur Konaté qui reprend fort de la tête et expédie le ballon sur le poteau (83e). Le gardien était battu. Le score restera le même jusqu’à la fin de la rencontre, malgré les innombrables centres messins et les ultimes mouvements dijonnais.

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Un score nul bien protégé par le fantastique sauvetage d’Écuélé-Manga, qui s’interpose au dernier moment devant Leya Iseka et derrière un Racioppi lobé, sauvant un but tout fait (89e). Le défenseur gabonais est même tout proche d’offrir la victoire aux Rouges avec une dernier coup de casque à la réception d’un coup franc à la 92e, mais le résultat final est bien 1-1 égalité.

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Un premier acte sous le signe du déséquilibre

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Ce match a vu quantité de situations de transitions et situations de but des 2 côtés du terrain, surtout en première MT suite à la mise en place d’une tactique inédite :

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On a vu un bloc médian compact organisé en 442, pour gêner la relance adverse lors des phases de construction.

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En revanche, ce bloc se déformait à la récupération à l’initiative de Chouiar, clé de l'animation offensive dans ses déplacements :

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– soit il fixe des adversaires à gauche pour libérer Celina face au jeu

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– soit il dézone derrière Baldé ou même coté droit pour des surnombres et combinaisons dans l’axe.

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Boey se retrouve haut et seul dans le couloir, ce qui crée des surnombres contre lui en cas de perte de balle et l’équipe est vite en danger notamment sur des initiatives de pressing mal organisées comme sur l’égalisation.

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Exemple de construction d’attaque placée:

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Chafik et Assalé qui mangent la ligne de touche à droite.

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Chouiar et Baldé très axiaux.

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Celina qui décroche pour organiser le jeu.

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Boey seul dans son couloir gauche.

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Double pivot Lautoa et Ndong dans l'axe.

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Défenseurs au rendez-vous

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Comment ne pas reparler de la première très impressionnante d’Anthony Racioppi en Ligue 1? Du haut de ses 21 ans et à la tête d’une défense en manque de confiance malgré le clean-sheet de la semaine précédente, il s’est imposé de main de maître dans les cages dijonnaises. D’abord avec ce penalty sauvé (ou plutôt une frappe ratée par Nguette) qui l’a parfaitement mis dans le bain. Mais son festival ne s’arrête pas là ! Car malgré l’égalisation messine sur laquelle il se couche bien, mais manque de réussite, il a été rassurant sur ses prises de balles et ses sorties.

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On remarque bien une volonté de sa part (ou du duo Coupet/Linarès?) de faire ressortir le ballon proprement par les défenseurs centraux, chose qui était moins évidente lorsque Allagbé et Jobard étaient en place. Ses parades face à Leya Iseka, ou dans les derniers instants devant Ambrose ont très probablement sauvé le point du nul. Il mériterait d’être reconduit, logiquement, contre Lens dans 15 jours.

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A cette solide prestation s’ajoutent celles de nos deux défenseurs centraux. Tandis que Coulibaly était très utile à la relance, se battait comme un beau diable et remportait une part énorme de ses duels, Écuélé-Manga était lui plus en retrait mais ses coups de casque miraculeux empêchent à Metz de mener au score, et aurait pu nous offrir la victoire quelques instants plus tard sur le coup-franc tiré par Chouiar… Ces deux hommes ont permis de compenser les largesses défensives de Boey qui semblait désorienté à gauche, et souffrait dans système qui ne lui convenait pas jusqu’à la sortie de Chafik. Un Fouad Chafik des grands soirs, qui se laissait rarement déborder, anticipait les trajectoires de passe et n’oubliait pas d’apporter sur le front de l’attaque.

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Avec Ndong qui ressemblait à celui de la saison précédente et plus à son sosie à qui on aurait donné les clés du milieu, tout semblait plus simple devant : des transitions plus tranchantes et maîtrisées, des ballons longs millimétrés qui se transformaient souvent en un tir pour Dijon. Voici le genre de choses que l’on attend de nos créateurs !

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Et lorsque ces ballons sont acheminés correctement au quatuor offensif, composé de Baldé, maladroit mais essentiel, Chouiar déterminé et malchanceux, Assalé très remuant et Celina aux inspirations bienvenues, on a pu assister à un tout autre spectacle que contre Lorient. Quel en a été le déclencheur ?

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Les espaces laissés par les Messins ?

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L’électrochoc du licenciement de Jobard et Luyindula ?

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Un état d’esprit collectif retrouvé et programmé pour un potentiel maintien ?

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Quoi qu’il en soit, le visage de l’équipe n’était pas le même ce dimanche après-midi. Et quel que soit le nom du nouveau technicien sur le banc dijonnais, on veut voir plus souvent des matchs de la sorte. Vivement DFCO-Lens !

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LES NOTES :

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L'Homme du match : Écuélé-Manga (7.3)

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Un roc. Depuis quelques matchs, enfin, il fait honneur à son statut de capitaine comme de patron de la défense. A lui de continuer à tenir la barre tant que le navire dijonnaise sera dans la tempête.

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Racioppi (6.8) : un pénalty sorti, une parade décisive… après Reynet et Gomis, encore un numéro 2 prêt à prendre au poing la place de titulaire ? Jamais deux sans trois, dit-on.

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Chafik (6) : il a tellement acquis la culture bourguignonne qu'à l'instar des plus grands crus, il ne cesse de se bonifier avec l'âge. Le centenaire lui va à merveille ! Remplacé à la 68e minute par Ngonda (non noté), autour d'une entrée digne de son surnom de Maestro. Sans blague, cette fois.

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Coulibaly (7.3) : quel retour aux affaires ! Lui qui enchaîne les absences au point d'apparaître sur les terrains moins souvent que Sammaritano chez le diététicien, a rendu une excellente copie. Pourvu que le corps tienne maintenant.

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Boey (4.3) : cataclysmique en première période, bien mieux après la pause et surtout lorsqu'il a pu retrouver son couloir droit. Clairement encore trop tendre pour être polyvalent.

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Ndong (6.4) : au four et au moulin, mais aussi dans les champs à ramasser le blé et au volant de la camionnette pour livrer le pain. Il a joué pour deux au milieu, a énormément couvert les errements de Boey, le tout en créant du jeu. Irréprochable.

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Lautoa (4.7) : quelques très belles ouvertures en profondeur mais à part ça… Bref, Lautoa au milieu quoi.

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Chouiar (6.8) : une passe décisive, des occasions, des dribbles, du total régal… le Mounir qu'on a aime. Il ne lui aura manqué qu'un but (sur penalty, par exemple?) pour parachever sa masterclass.

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Celina (6.3) : alors oui, niveau percussion et puissance athlétique, on a vu mieux. Mais quelle vision ! Et quelle qualité de passe ! Tout devient plus simple quand un tel joueur oriente le jeu. Comment a-t-on fait pour s'en passer ?

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Assalé (5.5) : il a beaucoup couru, partout, parfois nul part. Mais il s'est donné sans compter et est directement impliqué sur l'ouverture du score de Baldé. On en attend encore plus mais ça commence à prendre forme. Remplacé à la 63e minute par Konaté (non noté), dans la même forme physique que Gilles Favard à la fin d'une soirée choucroute à volonté. Moussa Gronaté.

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Baldé (6.2) : un paradoxe sur pattes. Un but plein de sang froid puis un loupé hallucinant. Des gestes inspirés puis des foirages complets. Mais au final, un match plein et une implication dans tous les bons coups. Remplacé à la 82e minute par Diop (non noté), qui a réalisé son meilleur geste du match en n'étant pas titulaire.

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Vous aussi, notez comme nos experts la prestation des Rouges après ce match nul à Metz :

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Si le sondage ne s'affiche pas sur votre smartphone, cliquez sur ce lien : https://forms.gle/XAr494yHeiLN5L3g6

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