A deux doigts de battre un record, Dijon s’effondre au finish et manque l’occasion d’entrer dans les livres d’histoire. A l’inverse, le nom de Fouad Chafik devrait quant à lui résonner longtemps dans les mémoires des Côte-d’oriens.
Sans surprise, David Linarès reconduit son 5-3-2, Panzo et Chafik remplaçant Lautoa et Boey dans le 11 de départ. Kamara est épaulé par Assalé aux avant-postes, le milieu de terrain est identique à celui aligné à Monaco. Toujours pas de Chouiar, qui a trouvé le moyen de se blesser à nouveau à l’entraînement. Ngonda aussi est encore absent, un mal pour un bien ?
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LE MATCH
La partie débute sur un coup d’envoi de l’OGC Nice, et est ponctuée de quelques coups-de-pied arrêtés dès l’entame. On tente de trouver Kamara dans la profondeur côté Dijonnais, d’abord avec un succès relatif via Celina, puis de façon plus approximative avec Coulibaly. La possession est dijonnaise dans les 10 premières minutes, avant que cette tendance ne s’inverse dans les dix qui suivent. Chafik est averti assez tôt après avoir tenté de rattraper une très mauvaise sortie de balle de Senou Coulibaly, mais le coup-franc qui suit ne donne rien (20e).
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Il faut attendre la trentième minute pour voir la première tentative dangereuse, action à mettre à l’actif des visiteurs. Maolida fait un petit numéro pour effacer Chafik dans la surface et servir son coéquipier, heureusement Bruno Écuélé-Manga dévie le tir en corner.
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C’est ensuite au tour de Rony Lopes de tenter une frappe à l’entrée de la surface sur son pied gauche, mais le ballon est effleuré par le gardien du DFCO et fuit le cadre. La défense dijonnaise est complètement désorganisée. Sur le corner qui suit, Lees-Melou s’essaye à l’exercice mais rate la cible. Une domination des Aiglons commence à se faire sentir, Allagbé est forcé à boxer des deux poings un ballon flottant provenant d’un corner, et la frappe qui s’ensuit est dévissée par le Niçois.
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Une première mi-temps insipide, assez similaire à tout ce que l’on a pu voir depuis le début de l’année, se déroule sous nos yeux de supporters endormis. L’arbitre siffle la mi-temps pour interrompre ce spectacle désolant, dans un match qui n’a pas encore échappé à Dijon, un peu par miracle.
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Coachings payants ?
C’est ce moment. L’instant tant redouté du retour des vestiaires, au cours duquel le DFCO a tendance à prendre l’eau par manque de concentration. Nous sommes en droit de nous attendre à 15 minutes d’apnée tant cette équipe nous a habitués à couler. Mais c’est dans les moments où l’on s’y attend le moins que les miracles se produisent.
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Cette fois-ci, les Dijonnais reviennent avec les meilleures intentions. Un pressing plus haut, des velléités offensives, Assalé voit une première frappe contrée pour mieux laisser Chafik nous gratifier d’un GOLAZO ! Une frappe instantanée aux 22 mètres, de l’extérieur du droit, qui vient nettoyer la lucarne de Benitez, surpris par tant de puissance ! Le ballon était revenu sur lui avec un peu de réussite, et il vient inscrire son premier but en Ligue 1 de la plus belle des manières (1-0, 50e).
Cet événement marque la résurrection d’un homme mis au placard pendant si longtemps, alors que l’équipe toute entière sombrait. Alors qu’un seul de nos défenseurs latéraux était à peu près performant, il était grand temps que la vérité éclate au grand jour, que l’injustice ne soit résolue. Fouad à nouveau, centre fort devant la cage et Celina reprend juste devant le premier poteau, manquant le but de justesse (54e).
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Mais Nice ne va pas rester les bras croisés, et un centre venu de la droite trouve Dolberg dans la surface, forçant Allagbé à un arrêt réflexe à bout portant. Puis la tête de Scheiderlin à la suite d’un corner n’est pas cadrée, heureusement car Saturnin avait raté sa sortie aérienne (64e). BEM dégage un énième centre du Gym, la pression commence à monter sur les cages du DFCO. Un tir de Todibo sur la seconde phase d’un corner frôle le poteau et fait passer un frisson dans le dos de la défense (70e).
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C’est alors que vient à Linarès une idée de génie : et si je faisais entrer en jeu un paria, un joueur en qui plus personne ne croit? Qu’est ce qui pourrait mal tourner? C’est alors que Roger Assalé sort pour Dobre, qui va jouer pendant un quart d’heure le rôle d’un avant-centre. Et être décisif dans la minute qui suit !
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Alex abat à lui seul le travail de toute une équipe, en récupérant le ballon dans la moitié azuréenne, dribblant son vis à vis côté droit et centrant vers son coéquipier. William Saliba touche le ballon du bras par mégarde, et offre un penalty au DFCO ! Yassine Benzia se charge de le transformer, au milieu des cages (2-0, 77e). L’équipe qui n’avait plus marqué depuis 315 minutes vient d’inscrire deux buts en l’espace d’une demi-heure.
Un sourire au lèvre, le buteur Benzia cède sa place à Sammaritano, et Kamara, légèrement touché aux côtes, laisse la sienne à Jacques-Julien Siwe pour une deuxième apparition en Ligue 1. Deux entrées correctes, éclipsées par la prestation XXL de Mihai-Alexandru Dobre, qui va frapper au but par deux fois dans les arrêts de jeu. Son entrée fracassante dans la surface sur son pied droit lui permet d’éliminer deux défenseurs et de frapper, mais il ne trouve que le petit filet (90+2). Et alors que Nice poussait pour sauver l’honneur, Celina sert Dobre sur un plateau, et l’attaquant roumain bute sur le pied de Benitez (90+3).
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Peu importe. Johan Hamel donne les trois coups de sifflet, synonyme de victoire de Dijon. C’est la première fois en 2021 que les Bourguignons s’imposent, la première fois depuis plus d’un an que Gaston-Gérard est témoin d’un succès Dijonnais, la première fois depuis 12 journées de championnat qu’un autre mot que « Défaite » est associé au nom de notre ville. Et plutôt qu’une effusion de joie, c’est un soulagement qui se lit sur les visages de tous, à commencer par Jordan Marié. Un poids en moins sur les épaules. Nous sommes désormais en droit d’attendre des rouges encore quelques résultats réjouissants avant d’être confrontés à l’inévitable. Et pourquoi pas se donner quelques motifs d’espoirs à l’aube de la prochaine saison?
LES NOTES
L’Homme du Match : Chafik (8.1)
Une première mi-temps moyenne, et une seconde stratosphérique. Fouad n’en finit plus de nous surprendre, et mérite lui aussi d’être considéré comme l’un des grands noms du Dijon FCO, d’inscrire le sien au panthéon du club. Personne ne mérite plus que lui une prolongation de contrat.
Allagbé (7) : Ce bon match à Monaco n’était donc pas un coup de chance mais bel et bien le signe que sous toutes ces erreurs et ces difficultés à s’adapter se cachent peut-être un joyau. Certains aspects de son jeu restent à perfectionner, mais il a prouvé qu’il était capable de sauver les meubles à plusieurs reprises.
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Coulibaly (4.4) : Moins en vue que le reste de l’équipe, il s’est surtout montré fébrile dans ses relances. Sa conduite de balle rappelle celle de l’oncle qui essaye de jouer avec la balle des enfants à 2 grammes 5 pendant les repas de famille.
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Écuélé-Manga (5.4) : BEM a saisi cette occasion pour montrer qu’il pouvait encore se rendre utile. Le meilleur des trois centraux.
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Panzo (5) : Ni bon, ni mauvais. On a pu avoir quelques frayeurs sur les incursions d’Atal ou Sellouki en fin de match, mais il a tout de même fait ce qui était attendu de lui.
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Chala (5.4) : Très actif dans son couloir, comme l’exige le système du coach, il s’est parfois retrouvé très haut pour apporter le danger dans la moitié des visiteurs. Bien plus assuré dans ses gestes défensifs, surtout les dégagements.
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Marié (5.3) : Match correct et une tête très importante pour empêcher une égalisation qui semblait inévitable à un moment. On voit que contrairement à certains (suivez mon regard…), Jordan est resté impliqué jusqu’au bout de la campagne.
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Benzia (7.3) : Un premier but qui va lui faire un bien fou pour la confiance, mais surtout un match de haut niveau couronné par ce penalty de daron. Où en serions-nous si Benzia avait été disponible dès le mois d’Août? Remplacé par Sammaritano (81e), qui avait la lourde tâche de le suppléer, mais n’a pas été décevant.
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Celina (5.8) : Comme à son habitude, il excelle dans les situations de contre-attaque et sait trouver cette passes millimétrée qui va offrir une fenêtre de tir. Dommage qu’il s’efface un peu quand l’adversaire est bien placé…
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Kamara (5.8) : Il a prouvé ses qualités, même par intermittence. On ne fait pas mieux que lui dans le jeu dos au but à Dijon, depuis le départ de Tavares. Il offre ce relais pour permettre au milieu de terrain d’avancer. Remplacé par Siwe (88e), qui a failli surprendre tout le monde sur l’une de ses accélérations. A surveiller.
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Assalé (5.1) : A clairement manqué de lucidité par moments. Comme dirait Thierry Henry, « T’es professionnel et tu sais pas faire un 2 contre 1? C’est chaud… ». Remplace par Dobre (75e), qui a été la plus grosse surprise du match. Ses appels intelligents, sa hargne et ses frappes pleines d’envie sont à prendre en compte pour les 5 derniers matchs.
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MOYENNE : 5.9
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