Rétro : DFCO – Le Mans (2011), une remuntada signée Ribas

Saison 2010/2011, 26ème journée. Après une première partie de saison mitigée, le DFCO se retrouve à la 7ème place grâce à une petite série de bons résultats. Ce samedi-là, il reçoit Le Mans, co-leader et plus gros budget de Ligue 2. Avec l’occasion de grimper à la 4ème place, au contact du podium, en cas de succès…

Sebastian Ribas

Pour cette affiche, c’est un Gaston-Gérard assez bien rempli – pour l’époque – qui attend de voir les Rouges créer un petit exploit. Car il est vrai que le DFCO, pas programmé à jouer le haut de tableau, connait des résultats en dent de scie depuis le début de saison et que Le Mans semble bien mieux armé. Mais les résultats récents laissent de l’espoir. Un maintien déjà presque acquis, et pourquoi pas viser plus haut ? En face, Le Mans FC se présente avec quelques « cadors » de Ligue 2 comme le buteur norvégien Thorstein Helstad mais aussi des bons joueurs en devenir tels que Sébastien Corchia, Ludovic Baal ou même Joffrey Cuffaut.

Sebastian Ribas

Ribas avait marqué 23 buts cette saison-là

Les Manceaux viennent donc dans la peau de favoris, et l’assument avec une première mi-temps réussie. À la pause, ils mènent logiquement 0-1 sur un but de Khaled Adenon (qui joue désormais en Ligue 1 du côté d’Amiens). Ils enfoncent le clou par l’inévitable Thorstein Helstad peu avant l’heure de jeu et doivent même mener 0-3… mais voient leur troisième but refusé pour un hors-jeu bien douteux. Probablement le tournant du match. Au bon souvenir du match aller, où ils menaient 2-0 avant de se faire rejoindre 2-2, les Sarthois vont se mettre à paniquer un peu bêtement. Ils concèdent d’abord un pénalty à la 66ème minute pour une main, que Sebastián Ribas convertit en force avec son habituel flow. 1-2, et voilà que Didier Ovono, l’expérimenté portier gabonais, se met à faire dans son froc sur chacune de ses interventions tel un Baba Tchagouni des grands soirs. Pas de quoi rassurer la défense des visiteurs… À dix minutes du terme, Ribas égalise d’une étrange madjer sur laquelle Ovono n’est pas très clair. Le speaker attribue le but à Isabey, mais c’est bien le buteur uruguayen de légende qui a planté.

Un scénario improbable semble se dessiner et voilà le public dijonnais qui pousse son équipe comme jamais. Personne ne comprend ce qui se passe mais peu importe, on sent que l’on peut gagner après avoir été médiocre pendant les deux tiers du match. Pour Le Mans, la défaite parait tellement impossible qu’elle devient finalement inévitable. 84ème minute, Ovono offre un nouveau cadeau au DFCO avec une sortie mal assurée sur Younousse Sankharé, et M. Husset n’hésite pas à désigner de nouveau le point de pénalty. Dans ces moments-là, le public est assez serein. Pour cause, Ribas est à la tâche.

Sebastian Ribas, Florin Bérenguer et Eric Bauthéac

Il ne valait mieux pas offrir de pénalty à Ribas

Le capitaine ne se fait pas prier et transforme l’offrande, toujours dans son style caractéristique, s’offrant ainsi un triplé. Le DFCO a renversé la situation en même pas 20 minutes et mène 3-2 ! C’est l’euphorie dans les gradins. En Est, des anciens qui demandaient la démission de Carteron une demi-heure auparavant se prennent alors à scander « Carteron t’es un champion ! » (véridique). Les deux équipes connaissent ensuite des trajectoires opposées : après une défaite à Troyes, le DFCO termine en trombe avec 10 matchs consécutifs sans défaite (dont 7 victoires) qui lui ouvrent la voie vers une insensée première montée dans l’élite. À l’inverse, Le Mans fait une série noire avec une seule victoire en 10 matchs et voit s’échapper une remontée immédiate en Ligue 1 qui semblait pourtant lui être promise.

À l’arrivée, Dijon est promu à la faveur d’un meilleur goal-average sur Le Mans… De quoi rendre fou Arnaud Cormier, le technicien manceau de l’époque (dorénavant adjoint de Frédéric Hantz à Metz), qui parlera longtemps de ce troisième but refusé tout en remettant en cause le « mérite » de la montée du DFCO. Oubliant un peu vite que son équipe aurait peut-être dû faire mieux que de perdre 4-3 contre Vannes, condamné à la relégation, lors de l’avant-dernière journée. Peu importe : aujourd’hui un club est en train de s’installer en Ligue 1, tandis que l’autre végète dans des divisions inférieures sans parvenir à retrouver le niveau professionnel…

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