Rennes 2-0 DFCO : pas récompensés

Faire un match moisi et gagner, ou faire un match abouti et perdre ? Il est clair que dans la situation actuelle du DFCO, le choix est normalement vite fait. Malheureusement, c’est le deuxième scénario auquel nous avons eu droit à Rennes. Le résultat et le score sont sévères mais matérialisent néanmoins le manque d’application des Dijonnais dans les deux surfaces, malgré une partie très satisfaisante dans le jeu.

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Bobby Allain DFCO

Les joueurs :

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L’homme du match : Allain (7,5) : homme du match deux fois d’affilée et pour ses deux premiers matchs en Ligue 1, c’est une première dans l’histoire de ces debriefs. Mais Bobby Allain ne fait rien comme les autres, alors est-ce si étonnant ? Des parades, oui, encore. Mais surtout, il rassure. Dans la communication, dans les sorties, dans l’attitude générale. Bref, de là à ce qu’il prenne définitivement la place de numéro 1, il y a un pas qu’il est sûrement prématuré de franchir. Mais en tout cas il est là, et bien là. Et puis il a appris à ses dépends que le danger ne venait pas toujours de là où l’on pense…

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Yambéré (6) : c’est un roc, c’est un pic, c’est un cap. Enfin, un roc surtout. Inébranlable face aux attaques rennaises comme le granit breton face aux vagues. Certes, pendant 45 minutes, ce n’était qu’un léger clapotis. Mais même ensuite, il a tenu le choc. On déconne mais avec le recul, on tient sûrement là le joueur le plus régulier du début de saison.

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Ciman (2) : 60 minutes plutôt propres, où il n’a certes pas été énormément sollicité, mais avec notamment une qualité intéressante dans les relances longues. Et puis après… les images parlent d’elles-mêmes, inutile d’en rajouter. Inutile d’ailleurs, la frustration passée, d’accabler davantage le joueur. Très clairement, Laurent Ciman a été une erreur de casting et, une fois ce fait accepté, il vaut mieux mettre fin à l’aventure au plus vite. Ce sera plus sain pour tout le monde, y compris pour le joueur lui-même.

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Haddadi (2,5) : certainement l’un de ses pires matchs sous les couleurs dijonnaises. Enrhumé à de multiples reprises par un Ismaïla Sarr qui, même en jouant avec le frein à main, a réussi l’envoyer sur les fesses. Mais surtout, le Tunisien a été l’auteur d’un nombre incalculable de relances qui, en d’autres temps, lui aurait valu un aller simple pour Cayenne. Un truc à vous filer des cauchemars.

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Chafik (4) : à force de jouer 10 minutes tous les deux mois, y’a forcément un moment où ça finit par se ressentir. Clairement, il est en total manque de rythme. Derrière, il a tenu la baraque mais il n’est quasiment jamais monté, avec au bout du compte un apport offensif famélique. Dommage dans un système où c’est justement le rôle premier des latéraux.

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Rosier (5) : le genre de mec qui, en boîte, gère une jeune fille comme un dieu pendant trois heures et qui, au moment de conclure, lui lâche un vieux rôt à la gueule. Défensivement, il a fait le taff et même quelques très beaux retours (sur Ben Arfa notamment). Offensivement, il a mené ou relayé de très bons mouvements dijonnais. Avant de finalement foirer le dernière geste. Franchement rageant. Autrement, il tenait peut-être son match référence cette saison.

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Balmont (6) : inoxydable. A la récupération et dans l’orientation du jeu, il a été partout. Alors, d’accord, quand Ben Arfa accélérait dans sa zone, fallait pas non plus lui demander de le marquer à la culotte sur 30 mètres. Mais à part ça, il a abattu un boulot énorme. Au point de manquer un peu de souffle au bout d’un moment. Normal.

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Remplacé à la 69e minute par Sliti (non noté), qui a tout de suite apporté de la vitesse mais qui doit, encore, réellement travailler sur ses choix, notamment entre quand faire la passe et quand dribbler.

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Abeid (5) : un peu à l’image de ses deux coéquipiers de l’entre-jeu. Du bon, voir même du très bon, pendant quasiment une heure. Et puis un coup de pompe. Assez compréhensible finalement. Beaucoup d’efforts consentis et finalement réduits à néant sur un fait de jeu évitable. Ça peut peser lourd dans la caboche. Et dans les jambes.

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Amalfitano (5,5) : même motif, même punition que pour les deux précédents. Une très bonne heure de jeu, avant de progressivement disparaître. Très bon à la récupération et dans le jeu entre les lignes. Par contre, il va impérativement falloir régler ce problème de ballons perdus. Cela fait plusieurs matchs que cela dure et ce n’est pas du tout dans ses habitudes.

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Saïd (5,5) : énormément d’envie, d’audace et d’instinct en début de match. Et puis un effilochement progressif. Dommage, car ses courses et ses prises de balles usaient vraiment la défense rennaise. Symptomatique de son manque de confiance depuis le début de saison : quand ça ne se concrétise pas rapidement, il finit, dirait-on, par baisser les bras. Dans le contenu, il y a pourtant du mieux.

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Remplacé à la 81e par Sammaritano (non noté), qui n’a pas réussi à réellement exister.

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Jeannot (4,5) : match compliqué. Peu cherché, peu trouvé, il a sans doute aussi un peu trop dézoné. Vouloir venir prêter main forte aux petits copains, c’est bien, mais dans un 3-5-2, il aurait été bien plus utile en naviguant à la limite du hors-jeu et en proposant des solutions dans cette zone. Du coup, il s’est souvent retrouvé à contre-temps.

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Replacé à la 72e minute par Tavares (non noté), qui a tenté de servir de point d’appui haut pour éviter au bloc dijonnais de trop reculer, en vain.

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Cédric Yambéré tacle Mbaye Niang

Le match :

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Olivier Dall’Oglio a bien failli réussir son coup. Pendant près d’une heure, son dispositif et ses consignes, parfaitement appliquées par ses joueurs, ont posé beaucoup de problèmes aux Rennais. En première période notamment, le pressing haut et la densité au milieu de terrain ont considérablement gêné des Bretons fébriles et incapables de poser leur jeu, au point de prendre des risques derrière. Des ouvertures que les Dijonnais n’ont malheureusement pas su exploiter, à l’image de Valentin Rosier, auteur de deux mauvais choix flagrants dans le dernier geste.

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Revenu des vestiaires avec de meilleures intentions, le Stade Rennais a poussé et le DFCO s’est rapidement retrouvé davantage sous pression, tout en tenant correctement la baraque. Jusqu’à ce coup du sort et cette frappe de Bourigeaud détournée par Ciman dans ses propres filets. A partir de là, on a senti le moral touché chez les hommes d’Olivier Dall’Oglio. A la limite, le but de Ben Arfa est presque anecdotique tant, malgré une timide réaction, les Dijonnais ne semblaient plus, dès lors, capables de revenir au score. Une défaite difficile à digérer car dans le jeu, on a vu un collectif bien plus abouti que sur la plupart des matchs de la saison, avec une vraie solidarité au sein de l’équipe.

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Seulement, le diable se niche dans les détails et à force de manquer de précision dans les deux surfaces, quand bien même le niveau de jeu global est plus satisfaisant, on ouvre la porte à ce genre de scénario. La fin d’année s’annonce compliquée pour les Rouges. Au regard du calendrier, il n’y aurait rien d’étonnant à voir le DFCO pointer à la 19e place à la veille des Fêtes. A moins d’un miracle face au PSG ou à Saint-Etienne, les Rouges ont toutes les chances de passer la trêve dans la zone rouge. Peut-être cela sera-t-il bénéfique.

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On sait Olivier Dall’Oglio peu fan du mercato hivernal mais il pourrait cette saison revêtir un intérêt crucial pour les Dijonnais. A l’exception de Nayef Aguerd, les recrues du mercato estivales peinent à donner satisfaction, même si des garçons comme Coulibaly et Keita arrivaient de très loin. Le manque d’un ailier supplémentaire, en l’absence de Kwon, s’est fait cruellement sentir. Et défensivement, malgré l’émergence récente d’une intéressante charnière Yalbéré – Aguerd, la stabilité est toujours loin d’être acquise. Autant de situations que quelques départs et arrivées pourraient régler. Avec pour objectif d’insuffler une nouvelle dynamique en vue d’une année 2019 qui sera, avant tout, une course au maintien.

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