MHSC 4-2 DFCO : La Bérézina

Pourtant sur la voie de la victoire et très confiant pendant tout le premier acte, Dijon se sabote et reçoit une véritable correction à Montpellier, digne d’un livre d’Histoire. Récit d’une après-midi fiasco.

En termes de composition d’équipe, le 4-2-3-1 est de nouveau de sortie. Chouiar est la plus grosse surprise de ce XI, en débutant dans l’axe derrière Baldé qui occupe le poste d’avant-centre. Celina aura pour mission de le servir depuis la gauche, contrairement à ce qui est annoncé sur le visuel du club. Le reste est somme toute classique pour le DFCO.

LE MATCH

Après une entame plutôt en faveur du MHSC, Dijon réagit pourtant de la plus belle des manières avec l’ouverture du score de Coulibaly sur un corner magistral de Bersant Celina. Une tête puissante, qui vient se loger dans la lucarne d’Omlin. Imparable (0-1, 5e). Senou avait auparavant bien bloqué une tentative de frappe de Mollet, et rentre parfaitement dans son match.

La mi-temps qui suit le but est de fort belle facture pour Dijon : un pressing haut et intense qui force de nombreuses erreurs de relance et précipitations, ce à quoi nous pouvons ajouter un bloc équipe cohérent lorsque Montpellier dépasse le milieu de terrain, comme face aux deux titans du championnat que nous avions affronté la semaine dernière.

Les défenseurs tiennent bien la baraque, et de l’autre côté, des possibilités émergent :

Dina-Ébimbé se retrouve bien lancé dans la profondeur après avoir profité du décalage créé par Chouiar, entre autres. En duel face à Hilton, il l’efface pour ensuite frapper de son pied gauche, le portier évite le but de justesse avec un beau plongeon (32e).

Baldé se trouve à son tour en bonne position dans la surface, côté gauche. Une tentative de centre se mue en lob au-dessus du gardien héraultais, mais ce dernier reste vigilant (42e).

Le match de Coulibaly est exceptionnel jusque là, enchaînant les interventions défensives de grande classe. Même si les locaux ont des occasions, le défenseur autoritaire ne laisse rien au hasard, BEM et lui sont intraitables. Malgré deux occasions de la tête du capitaine de Montpellier sur corner, Ngonda sauve les meubles et les Rouges rentrent aux vestiaires le sourire aux lèvres, sans se douter de ce qu’il pourrait arriver…

A la pause, c’est Wesley Lautoa qui est interrogé aux micros de Telefoot. Ce dernier est alors auteur de sa meilleure mi-temps de la saison, lui aussi.

Une catastrophe prévisible…

Mais un match, cela dure 90 minutes. Et si l’égalisation montpelliéraine au retour des vestiaires (1-1, 47e) semble très chanceuse, (cafouillages dans la surface qui offrent le ballon sur un plateau pour Laborde, par deux fois), la réalisation suivante n’a rien d’un hasard.

D’un crochet somptueux, que tous les attaquants rêvent de réaliser un jour, le même Gaëtan part à l’abordage (vous savez, quand on supporte Dijon, on s’amuse comme on peut…) et laisse sur place 3 défenseurs de Dijon, dont le pauvre Coulibaly qui y a perdu ses chevilles. Il finit plein de sang-froid face à Racioppi, et d’un coup, on ne rigole plus du tout (2-1, 55e).

D’autant plus que le pire reste à venir ! Si vous croyiez que le DFCO allait s’arrêter là dans le ridicule, vous vous fourrez le doigt dans l’œil. Le Cirque Pinder a encore plus d’un tour dans son sac, quand Ngonda rate totalement son dégagement dans notre propre surface à l’heure de jeu, pour offrir gentiment la balle à Savanier qui ne se fait pas prier pour nous allumer (3-1, 60e).

La masterclass tactique à suivre est tout aussi incroyable que le revirement de situation des Sudistes : d’un seul coup, Celina et Chouiar se font sortir pour être remplacés par Sammaritano (soit…) et Dobre (hein ?), alors qu’ils étaient nos deux meilleurs créateurs, les plus à même de nous mener vers une égalisation. Ngonda cède aussi sa place à Chafik, qui nous prouve par la suite que savoir jouer au football quand on fait partie d’un effectif de Ligue 1, c’est un petit «+» qui se voit immédiatement sur le terrain.

Mais le cauchemar ne fait que se poursuivre, et Coulibaly concède une nouvelle faute, cette fois sur Mavididi qui l’avait grillé sur une accélération, pour écoper d’un second carton jaune synonyme d’exclusion. Logique. Le franco-malien sera suspendu pour la réception de Nîmes dimanche prochain (on a hâte…).

Dina-Ébimbé, un des seuls à sembler insatisfait de la performance de l’équipe, est bien servi par Baldé dans l’axe et se procure une occasion de frapper au but, mais son tir fuit le cadre.

Pour bien être sûr d’annihiler nos chances de revenir, David Linarès le fait immédiatement sortir pour Pape Cheikh Diop en guise de sanction… Dijon évolue en 4-3-3.

Un très mince espoir pourtant ravive le cœur des supporters quand Konaté, tout juste entré à la 84e en lieu et place de Baldé, frappe et trouve la main de Ristic. L’arbitre désigne le point de penalty, et l’avant-centre du DFCO transforme lui même à contre-pied pour sa 4e réalisation de la saison. (87e, 3-2).

Une joie de courte durée car Skuletic vient parachever le succès du MHSC avec une tête très maîtrisée au second poteau sur un coup-franc à nouveau bien tiré (4-2, 90e). Racioppi a pourtant tout fait pour nous garder dans le match aussi longtemps que possible. Son ultime parade à la 90e+4, face au même adversaire, empêche le score d’être trop humiliant, mais le mal est déjà fait.

Avec 4 buts encaissés en seconde mi-temps contre une équipe qui était en perdition, mais aussi après la déroute subie contre le dernier de Ligue 1, Lorient, en en prenant 3 autres, la muraille dijonnaise semble s’être effondrée pour laisser place à une ruine. Son gardien, à l’abandon, ne peut que constater les dégâts. Prochaine échéance : la Coupe de France face à Lille, leader. On dirait que les choses ne vont pas en s’arrangeant…

«Personnellement, j’ai eu honte» – David Linarès

Nous aussi, David, nous aussi…

LES NOTES

L’Homme du match : Racioppi (7.8)

Même s’il en prend quatre cet après-midi, il a été le meilleur dijonnais sur la pelouse. Toujours une flopée de parades extraordinaires, il a longtemps dégouté Delort et Laborde. Il ne peut rien ou pas grand-chose sur les buts (à bout portant, rebond, flipper dans la surface…) et a évité une débâcle encore plus douloureuse.

Boey (3.1) : Un match plutôt correct d’un point de vue personnel, avec tout de même moins de justesse balle au pied qu’à l’accoutumée. Comme tous ses coéquipiers, il s’est pris le tsunami héraultais et était dépassé par les évènements.

Écuélé-Manga (4) : C’est tout simple. Serein, autoritaire dans les airs, et les attaquants montpelliérains dans sa poche en première période. Puis dépassé, surclassé en deuxième.

Coulibaly (4.4) : Le jour et la nuit entre les deux mi-temps, il illustre le naufrage de l’équipe. Une première période de haute volée, couronnée par un superbe but de la tête et auréolée de sa prestation défensive irréprochable. Son deuxième carton jaune est causé par la frustration, tandis que toute l’équipe était submergée. Même si ce carton pénalise l’équipe, ça n’enlève rien à sa performance ni à sa combativité de tous les instants. Il reviendra plus fort, tous #TeamSenox.

Ngonda (1.7) : L’un des meilleurs montpelliérains sur la pelouse, récompensée par une passe décisive pour Laborde sur une déviation subtile, sur corner. Peu en vue en première mi-temps, sa deuxième est la plus catastrophique de l’équipe. Remplacé par Chafik (63e), probablement jusqu’à la fin de la saison au vu de la bonne entrée du marocain. Il a ramené un minimum de maîtrise en défense et a beaucoup cherché à combiner offensivement, une belle prestation sans être sur son côté naturel.

Lautoa (4.7) : Vous avez compris la musique, il a aussi sombré au retour des vestiaires. Mais on tient à souligner sa première mi-temps exceptionnelle à la récupération. Il parfaitement fait ce qu’on attend de lui, intercepter, orienter, lâcher le ballon sans faire d’erreurs.

Ndong (3.6) : Sa niaque et sa combativité habituelle auraient pu être d’une grande aide pour inverser la tendance quand le MHSC revenait fort, mais impossible de lui imputer la défaite. Il s’est encore montré important à la construction et la remontée de balle.

Dina-Ébimbé (3.9) : Il aurait mérité de planter son but, comme à l’aller, surtout sur sa belle frappe à raz de terre après s’être joué d’Hilton. Invisible en seconde période, il n’a plus été servi dans les bonnes conditions. Remplacé par Diop (74e), dont l’accrochage dans la surface adverse a renforcé la décision de l’arbitre d’accorder le penalty. C’est déjà pas mal, non ?

Chouiar (4.3) : Retour remarqué. Il a fait des petites merveilles, tenté (et souvent réussi) des dribbles audacieux, fait des différences en un-contre-un, servi ses coéquipiers dans le bon tempo… Dommage qu’il n’ait rien eu à se mettre sous la dent ensuite. Remplacé par Sammaritano (63e), qui a fait ce qu’il a pu pour essayer de (re)renverser le match, sans succès.

Celina (4.1) : Entre lui et Chouiar, tout paraît plus facile pour créer des décalages et vite se créer des situations dangereuses. Le Kosovar était précieux en première mi-temps, replacé plus bas que Chouiar pour être face au jeu, où sa vision et sa technique ont brillé. Sevré de ballon en deuxième période. Ses coups de pied arrêtés sont des bonbons. Remplacé par Dobre (63e), une entrée pleine de bonne volonté et… c’est à peu près tout.

Baldé (3.2) : Première mi-temps : actif dans le pressing, il a multiplié les retours sur Savanier et les milieux montpelliérains. Des appels tranchants souvent servis, un centre-tir tout proche de lober Omlin. Deuxième mi-temps : —–. Remplacé par Konaté (84e), entré pour provoquer et transformer le penalty. Histoire de donner un éphémère semblant d’espoir.

MOYENNE : 4.1 (soit une mi-temps à 6/10, l’autre à 2…)

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