DFCO 2 – 0 Versailles : imprenables

Au lendemain d’une prolongation de l’aventure en Coupe de France, Dijon entamait ce soir la dernière ligne droite de cette année 2024 en Championnat, avec la ferme intention de conclure le mois de novembre par un carton plein. Face à une équipe de Versailles qui venait de changer son coach, les Rouges se sont rapprochés un peu plus du top 1, une fois n’est pas coutume, en offrant une leçon de réalisme et d’efficacité à son adversaire. Parfois au détriment du spectacle.

En prenant le match par le bon bout, Dijon s'est largement simplifié la tâche contre Versailles.
En prenant le match par le bon bout, Dijon s’est largement simplifié la tâche contre Versailles (photo Vincent Poyer/DFCO).

LE MATCH

Dijon FCO – FC Versailles 78 : 2-0 (2-0)
Au Stade Gaston-Gérard (Dijon), le 22 novembre 2024, coup d’envoi à 19h30

Buts : Ikanga (7e), Chahid (31e) pour le DFCO

Avertissements : Mendes (25e), Baghdadi (34e) pour le FCV / Chahid (39e), Vargas-Rios (61e) pour le DFCO.

 

  • 3e : Dijon entame parfaitement son match, le centre de Makutungu à l’intention de Parsemain au point de pénalty est dégagé en catastrophe par un défenseur yvelinois.
  • 7e : Jovany Ikanga vient ouvrir le score à la suite d’une longue et somptueuse ouverture de Mendy, dont la trajectoire a été mal anticipée par l’arrière-garde versaillaise, déjà 1-0 !
  • 19e : première véritable occasion pour les visiteurs, avec un face-à-face bien négocié de la part de Delecroix.
  • 30e : le buteur du soir subit une faute aux abords de la surface de réparation. Au sein du mur, un début de bagarre éclate. Suffisant pour déconcentrer le coup-franc plein axe de Marié ? Peut-être.
  • 31e : sur le corner qui suit, Vargas-Rios combine parfaitement avec le capitaine dijonnais au sol, qui permet à Yanis Chahid, oublié en position préférentielle, de doubler la mise au tableau d’affichage avec un peu de réussite (2-0) !
  • 40e : Alexandre Parsemain est parfaitement lancé dans la profondeur et voit l’occasion de s’offrir un 1 contre 1 avec Renot. Malheureusement, si les intentions sont les bonnes, le contrôle ne l’est pas.
  • 43e : dernière action chaude de la mi-temps à mettre au crédit de Versailles, avec Delecroix qui capte parfaitement une tête de Calvet sur corner et permet à son équipe de préserver le break.
  • 54e : Dijon semble très mal revenu des vestiaires, ou Versailles en est très bien sorti, plus présent dans notre moitié de terrain. Une frappe au ras du poteau que Delecroix ne semblait ne pas avoir vu se doit de mettre leurs sens en alerte…
  • 58e : … surtout avec une telle frayeur, Baghdadi s’offrant une situation de 1 contre 1 avec notre portier ! S’il parvient à l’effacer, il hésite beaucoup trop face aux retours de Titebah et Bernard et sa tentative de passe rebondit finalement dans les gants de Delecroix, revenu sur sa ligne.
  • 67e : la reprise de volée somptueuse de Kodjia pour réduire le score est signalée hors-jeu. Ouf…
  • 78e : les Rouges tentent une percée dans la défense versaillaise avec Parsemain qui essaye de prendre de vitesse la charnière adverse pour se remettre en position de tir, mais se retrouve bien vite esseulé : Dijon n’a toujours pas frappé au but sur la seconde moitié.
  • 86e : fraîchement arrivé sur le rectangle vert, Jules Meyer temporise un ballon aux abords de la surface pour le glisser dans les pieds de Parsemain, qu’il ne parvient pas à l’exploiter.
  • 90e+4 : Dijon continue de bâtir une forteresse dans sa moitié de terrain. Le seul tir bourguignon dangereux depuis la mi-temps sera tiré d’ici, Meyer tentant de profiter de la position d’un Renot bien trop éloigné de ses bases. Elle ne sera pas cadrée, mais Dijon monte tout de même sur le podium de National au terme d’un match au goût doux-amer, qui n’en reste pas moins une victoire 2-0 !

Double face

L’entame de match de notre équipe semblait ne rien laisser au hasard : elle était déterminée à offrir du jeu, pressant les visiteurs dans tous les compartiments, avec cette volonté de toujours aller de l’avant, que le score soit vierge ou que nous menions déjà de deux buts. Suppléés par un Delecroix qui a su parfaitement capter les deux seules tentatives cadrées (licites) du match, les Rouges ont fait parler leur supériorité sur le terrain en ouvrant rapidement le score, punissant instantanément une erreur défensive. Pas moins roublards, ils doublaient la mise à la demi-heure de jeu avec une superbe combinaison sur corner. Par la suite, les joueurs avaient toujours la rage au ventre, en témoignent les nombreuses récupérations, parfois musclées, opérées par les milieux de terrain. Le DFCO, qui nous avait tant habitué à pécher dans le dernier geste, semblait transformé et se muait en un véritable rouleau compresseur, désireux de rester accroché au wagon de tête. Il nous montrait alors que la persévérance et le travail finissait par payer, ayant inscrit 2 buts, sur 3 tentatives cadrées, sur 4 tirs au total. Cliniques.

Mais alors comment expliquer, sans aucun changement opéré à la mi-temps, une telle liquéfaction collective sur la seconde période ? Difficile à dire d’un point de vue extérieur. Bien sûr, psychologiquement, Dijon était dans un fauteuil ; le break était fait et Delecroix venait d’écœurer l’adversaire juste avant la pause, nous jouons à domicile avec la meilleure défense de National et l’avant-garde yvelinoise semblait douter à tous les niveaux. Si bien que nous avons pu les voir exprimer énormément de frustration tout au long de la rencontre. Dans ces conditions de grand favori à la conquête des 3 points, voir un peu de relâchement n’est pas illogique et les consignes ont peut-être été de gérer cette fin de rencontre en se montrant défensivement imperméables et solidaires – des valeurs que l’on sait chères au coaching staff et vraisemblablement transmises à ce groupe.

Pour autant, on peut également voir le verre à moitié vide, et se dire que le rapport de force s’est complètement inversé, au point non plus de gérer cette fin de rencontre mais de la subir. Les statistiques tendent en ce sens : car si le partage du ballon est relativement équitable, Versailles a tiré 14 fois (7 fois plus qu’en première période) en direction des cages de Delecroix, bénéficiant notamment de nombreux corners, là où Dijon ne s’est que trop peu souvent aventuré dans les 30 derniers mètres, et n’a vu comme seule tentative que cette frappe inespérée de Meyer dans les ultimes secondes de la rencontre.

Si rien ne semble vraiment rationnaliser ce volte-face à la pause, ceux qui préféreront voir le verre à moitié plein tireront comme conclusions de cette treizième journée de National que ce Dijon-là est capable de se montrer intransigeant dans tous les compartiments du jeu, en s’adaptant au rythme de la partie. En associant à cette rigueur défensive le réalisme que les joueurs ont été capables d’afficher, le club dispose de toutes les ressources nécessaires pour s’épanouir dans cet exercice 2024-2025. Il ne pourra de toutes façons pas se passer de réitérer les efforts collectifs produits lors de cette seconde mi-temps s’il souhaite jouer le haut, voire le très haut de tableau.

Au bout du compte, qu’importe le camp dans lequel on se trouve pour interpréter cette seconde mi-temps, car si le spectacle n’a pas forcément été au rendez-vous, il le fut dans les 45 premières minutes, et avec un troisième succès de rang. Cette équipe, notre équipe, a fourni un match réussi dans lequel tout le monde peut trouver son compte. Et c’est comme ça qu’on l’aime.

@CM_Tadryel

LES NOTES

L’Homme du match : Yanis Chahid (8)
Dans un milieu bien garni, en qualité comme en quantité, il a parfois dû batailler pour avoir sa place mais n’a jamais baissé les bras. De plus en plus en jambes au fil des matchs, il a attaqué pied au plancher cette rencontre face à Versailles, aussi précieux dans l’orientation du jeu qu’incisif à la récupération, et a fini par être fort logiquement récompensé de tous ses efforts par son 4e but sous les couleurs dijonnaises. Et par un titre d’Homme du match décerné par Le Dijon Show, ce qui disons-le est bien plus prestigieux. Remplacé à la 90e par Lembezat, qui a cherché à apporter un peu de folie dans les dernières minutes.

Delecroix (7) : jamais totalement passé à côté mais pas toujours rassurant cette saison, le portier dijonnais a livré cette fois une prestation sans fausse note. De la sérénité, des prises de balles propres, plusieurs interventions importantes et bien réalisées. Et un 3e clean-sheet amplement mérité.
Titebah (6) : pas mal mis à contribution dans son couloir, il tenu le choc avec beaucoup de constance mais a, par ricochet, eu plus de mal à apporter offensivement. Rien de rédhibitoire pour un joueur qui brille par sa régularité. Malheureusement sorti touché et remplacé à la 81e par Sylla, auteur d’une entrée sérieuse.
Bernard (6,6) : la force tranquille. Rien de clinquant dans ses interventions mais une réelle solidité et incontestablement une attitude de patron de défense. On aurait aimé le voir tenter un peu plus ses passes laser vers l’avant dont il a le secret mais on ne lui en tiendra par rigueur.
Mendy (7,5) : une ouverture en profondeur magistrale pour le but d’Ikanga et une nouvelle prestation convaincante en défense, où il a notamment dominé les débats dans le domaine aérien. Bref, encore une copie d’étudiant modèle. Ça devient une habitude.
Makutungu (6,2) : plus offensif qu’à son habitude en première période, et pas trop inquiété dans son couloir, il a en revanche beaucoup plus souffert en 2e pendant les temps forts versaillais, avec une grosse pression mise sur son côté. Mais il n’a pas craqué. Est-ce qu’on est surpris ? Non.
Souici (5,0) : une première période sérieuse mais un cran en-dessous de ses compères du milieu en terme d’intensité. Un deuxième acte bien plus convaincant dans l’engagement et les projections vers l’avant. Rien à lui reprocher mais on a eu ce petit sentiment qu’il en a un peu plus sous le pied que ce qu’il montre.
Vargas-Rios (5,8) : un peu moins en jambes que lors des derniers matchs, notamment en seconde période où il a eu beaucoup de mal face aux vagues versaillaises, mais rien non plus d’infamant. C’est un peu le problème de nous faire trop rêver, après, des matchs juste corrects, ça ne nous suffit plus. Remplacé à la 69e par Moco, présent dans les duels mais assez brouillon également.
Marié (6,9) : incontestablement, ce poste de numéro 10 le libère techniquement, en témoignent des gestes techniques qu’il ne tentait guère plus ces dernières années. On sent toutefois qu’il n’arrive pas à se mettre totalement dans la peau d’un meneur de jeu et qu’il est souvent aspiré vers l’arrière, par la volonté d’aider aux tâches défensives. Au final, ça donne un cocktail plutôt agréable, même si ça manque parfois un peu de liant. Remplacé à la 81e par Meyer, qui est venu rappeler toute la fraîcheur technique qu’il était capable d’apporter.
Ikanga (6,7) : remis en selle par son doublé en Coupe de France, il a retrouvé, avec cette ouverture du score chirurgicale, l’efficacité et le sens du but que le DFCO cherchait en le faisant venir. Encore une vraie marge de progression en revanche dans les transmissions, notamment le jeu en une touche et les passes rapides. Mais, sur ce match, le job est fait. Remplacé à la 69e minute par Djaé, auteur d’une entrée très brouillonne et peu convaincante.
Parsemain (6,1) : il a plusieurs fois manqué de lucidité dans le dernier geste, sans quoi il aurait certainement pu s’offrir un but. Toujours aussi généreux dans l’effort et pour proposer des solutions, il va simplement devoir apprendre à trouver le juste équilibre entre débauche d’énergie et temporisation pour gagner en lucidité.

MOYENNE : 6,5

@Gus21

 

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Commentaires

2 réponses à “DFCO 2 – 0 Versailles : imprenables”

  1. Je trouve vos remarques sur Marié et Meyer très justes : depuis plusieurs matchs on joue quasi avec quatre n°8 au milieu.

    C’est certainement lié à l’embouteillage qu’on a à ce poste, avec, en plus des quatre d’hier, Moco et Hamada qui ont le niveau pour être titulaires.

    Malgré tout, je pense qu’on devrait renoncer à titulariser l’un des quatre pour réinstaller Meyer en 10. C’est le seul joueur de l’effectif qui est autant porté sur la passe vers l’avant. Ça créera certainement de la frustration mais ça donnerait, je pense, davantage de variété à notre jeu.

    Qui sacrifier ? A Ridira de trancher…

    Sinon attention, dans le contexte où vous l’avez employé, on écrit « péché » et non « pêché ». 🙂

  2. Pécher * même 🙂

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