Sonné d’entrée par un outsider malingre mais coriace, le Dijon FCO est tombé de très haut ce 31 octobre 2025 contre le FC Fleury. Cette soirée d’Halloween complètement gâchée a été l’occasion de raviver de mauvais souvenirs et de retrouver d’anciens démons, mis au placard mais jamais bien loin, pour ces Bourguignons ayant laissé leur âme au vestiaire lors de cette J12 de National.

LE MATCH
Dijon FCO – FC Fleury 91 : 0-1 (0-1)
Au Parc des Sports Gaston-Gérard (Dijon), le 31 octobre 2025, coup d’envoi à 19h30.
But : Vogt (7e) pour le FCF91.
Avertissements : Obongo (71e) pour le DFCO / Aubourg (22e, 59e), Lambèse (39e) et Lavigne (55e) pour le FCF91.
Expulsion : Aubourg (59e) pour le FCF91.
Un mauvais thriller au Nord des Péjoces
Ils l’ont fait ! Après avoir reçu (légitimement) toutes les louanges du monde suite à leur succès à Versailles, les joueurs du DFCO ont goûté deux fois de suite à la défaite, en Coupe de France et en National 1, contre des adversaires très largement à leur portée. Preuve que la série d’invincibilité de l’équipe dijonnaise n’était vraiment pas si importante que ça, ce ne sont ni des concurrents à la montée ni de riches opposants de National qui ont réussi à la faire vaciller, mais des joueurs modestes qui n’ont eu que peu d’efforts à fournir pour protéger leurs cages des tentatives largement insuffisantes de nos protégés. Pour espérer retrouver le goût de la Ligue 2, une équipe se doit non seulement d’éviter la défaite dans ce genre de matchs mais aussi et surtout de s’imposer devant son public régulièrement, ce n’est pas négociable.
L’entraîneur des visiteurs a rappelé que les Vignes s’épanouissaient en Bourgogne, après les nombreuses vendanges de locaux aussi peu inspirés et précis qu’ils étaient adroits et efficaces les semaines précédentes. Ce contraste impensable fait naître en nous cette immense amertume de découvrir que notre équipe est soit bien plus faible que nous l’imaginions, soit en train de choisir ses matchs et ne se mobilise pas autant lors des réceptions de clubs sans prétention que des déplacements chez les favoris à l’accession.
Comment expliquer, sinon, que les dix premières minutes de cette rencontre face à de bien médiocres floriacumois eurent été autant dominées par les promus ? C’est clairement la fragilité et l’absence de réaction dijonnaise après quelques instants de flottement en entame de match qui ont mené au but adverse, conditionnant notre équipe à courir après le score devant son public dans un scénario des plus défavorables. Comment expliquer, encore, que le DFCO soit devenu si inoffensif après l’expulsion du jeune Hugo Aubourg ? Que les nombreux centres de nos joueurs de couloir aient été si facilement captés par le (certes grand) gardien adverse Alette, qui n’a jamais connu meilleur niveau que le N2 avant août ? Ou encore que nos coups de pied arrêtés furent si peu inspirés, presque parodiques à ce stade, quand la pression se faisant croissante sur le but adverse ?
L’infamie de trop
Ainsi, et presque sans caricaturer, Dijon aurait pu jouer deux, trois ou quatre matchs de suite à ce rythme sans même marquer un but hors-jeu, tant la prestation sur la pelouse aura été pauvre. La source de notre colère n’est peut-être pas autant due à la première défaite en championnat – qui devait bien arriver un jour, nous ne sommes pas dupes – que de la manière dont celle-ci s’est déroulée. Le tout seulement 6 jours après un revers déjà outrageux, sur lequel nous étions prêts à passer l’éponge en cas de rebond en championnat, contre une formation de Régional 1…
À ce stade, et même si rien n’est encore catastrophique au classement avec la victoire de Sochaux contre Versailles et l’exemption d’Orléans, nous avons du mal à imaginer d’où viendra le renouveau pourtant nécessaire pour que cette équipe se remette en selle après ces récentes humiliations. Le mot est dur mais il semble juste tant les deux claques (pour reprendre les mots de Ridira) font mal, coup sur coup, après un début de saison pourtant si bon. Sans honneur, ce DFCO n’ira pas beaucoup plus loin et devra se résoudre à laisser une fois de plus d’autres équipes prendre les tickets de la montée sans l’attendre. Reste à savoir si nos Dijonnais en ont trouvé cet été. Le doute est toujours permis.
LES NOTES
L’Homme du match : Adel Lembezat (4,8)
Presque le seul à tirer son épingle du jeu dans une équipe méconnaissable, il a tenté de nous faire recoller au score avec une panoplie d’actions initiées ou conclues par ses soins – à défaut de réussir. Une bonne première mi-temps avant de perdre les pédales, notamment par précipitation.
Delecroix (4,8) : autre joueur à presque accrocher la moyenne, notre gardien n’a pas beaucoup de responsabilités dans cette défaite, n’ayant presque rien eu à faire de la soirée. C’est encore plus rageant de l’écrire que de le voir en direct.
Obongo (2,9) : il a clairement fait partie des maillons faibles de l’équipe. Là où il ne faisait pas tache quand elle tournait bien, le jeune homme a déçu sur les plans offensifs et défensifs y compris quand nous étions en surnombre. Remplacé à la 75e minute par Domingues, pour un passage en un 3-4-3 offensif qui n’a pas spécialement mis nos attaquants en valeur. Un comble.
Diouf (4,1) : sans avoir été particulièrement dépassé par les événements, on a connu Waly plus inspirés et moins frêle que cela par le passé. Attention à l’excès de confiance.
Bernard (4,4) : de bonnes interventions et anticipations qui ne suffiront pas à nous faire oublier la comparaison avec cette 11e journée héroïque de sa part, qui nous manque déjà.
Moco (2,9) : attendu depuis de longues semaines, son retour fait froid dans le dos tant il est loin du niveau affiché par Khatir et même par Diallo sur son mauvais pied. Il faut très vite réagir, ce n’est pas digne d’un cadre.
Marié (3,8) : entre bonnes idées et mauvaises exécutions, nous sommes plus tombés sur la version d’un Jordan veuf que sur notre Marié habituel en ce soir de célébration des morts-vivants… Remplacé à la 86e par Bellon, un revenant qui aurait peut-être mérité plus de temps de jeu s’il était capable de jouer davantage.
Ndezi (2,8) : dépassé sur de nombreuses situations, il comprendra – nous l’espérons – que son style de jeu soit devenu particulièrement agaçant pour le public au regard du scénario et qu’il aurait été de bon goût de faire plus simple, d’exécuter ses gestes plus vite. Remplacé à la 65e par Hamada, l’un des rares joueurs entreprenants et ayant eu un minimum de réussite après l’exclusion.
Chouchane (3) : on ne sait trop quoi dire sur la performance du Tunisien tant ses corners joués court (et mal) nous ont dégoûté du football. Inspiré par instants, il n’a pourtant jamais réellement eu de suite dans les idées.
Ntamack (2,4) : sans lui jeter spécifiquement la pierre, l’ex Toulousain et Grassois a montré ses limites lors de cette rencontre, alors qu’il avait pourtant l’espace de faire des dégâts avant la pause. Remplacé à la 65e minute par Tavares, qui rate quelques instants plus tard l’occasion d’égaliser, de faire se lever le stade et de relancer les débats. Encore une fois…
Barka (2) : méconnaissable et invisible ce soir, Yanis a choisi de se déguiser en fantôme. Un véritable bonheur pour les visiteurs qui se sont régalés toute la soirée, tandis que le portier Alette n’a pas eu de mal à arrêter ce penalty gentiment offert dans l’axe, au sol.
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