Brest 3-1 DFCO : David, fais-moi mal

Quelle torture que de regarder les matchs du DFCO en ce moment. Mais on commence à s’y habituer. Quelle recette appliquer pour rendre ces moments encore plus douloureux ? Programmez un match un mercredi soir à 19h, une confrontation face à Dall’Oglio et vous obtenez un cocktail parfait pour vous flageller devant votre TV.

LE MATCH

Pour se déplacer en Bretagne, Linarès a fait quelques choix forts, comme le fait de titulariser Assalé seul en pointe, et de replacer Baldé sur son côté droit. Sammaritano est à l’opposé, et le trio du milieu se compose de Lautoa en sentinelle, Celina et Ndong en relayeurs. On compte toujours sur la charnière Coulibaly / Ecuele-Manga, mais Chafik est l’addition surprise à droite. Peut-être enfin une bonne raison de regarder le match, tant que Fouad est sur la pelouse.

Des mouettes comme fond sonore, pour cacher la tristesse d’un stade désespérément vide. C’est ainsi que nous sommes accueillis au stade Francis-Le-Blé pour suivre une rencontre entre les deux équipes les moins en forme de Ligue 1. Ces duels d’estropiés réussissent généralement mal aux Dijonnais, qui avaient réussi à perdre contre tous les 20e qu’ils ont affronté cette saison (Strasbourg, Lorient, Nîmes) et les a très bien relancé dans la course pour le maintien. Et malgré sa méforme apparente, Brest possède des éléments comme Mounié, Cardona et Lasne, qui nous ont toujours posé problème lors de nos rencontres.

C’est d’ailleurs Irvin Cardona qui est le premier à alerter Racioppi, après un centre très bien dosé venant de la droite, il voit sa tête plongeante passer à côté des buts. Dans la foulée, le coup franc tiré par Romain Perraud s’envole dans les tribunes. Dans l’autre sens, Ngonda et Sammaritano combinent, et le latéral congolais trouve Assalé le long de la ligne de touche. Pressé par deux Brestois, il parvient tout de même à adresser un centre à ras de terre pour Celina, mais dans un angle trop fermé pour espérer quoi que ce soit. La frappe est contrée, le corner qui s’ensuit ne donne rien.

Dijon à la peine, Brest à l’abordage

Les approximations dans les contrôles n’aident pas les Dijonnais à pénétrer les 30 mètres adverses, d’autant plus que l’équipe semble comme coupée en deux une fois le ballon dans les pieds. Les attaquants sont durs à trouver, tandis que les ailiers et défenseurs latéraux sont occupés à manger leur ligne de touche.

Le coup-franc de Sammaritano est facilement géré par la défense brestoise, et Jean Lucas ne se prive pas pour donner une merveille de passe en profondeur pour Honorat, qui prend de vitesse Ngonda et le bat à l’épaule. Le défenseur abandonne bien vite, et laisse Racioppi gérer le face à face, de la meilleure des manières, en écartant bien les jambes… Brest 1, Dijon 0. Rien à redire, on prend un but sur chaque tir en ce moment.

On dirait que cela fait une heure de jeu, mais seulement 20 minutes se sont écoulées. Regarder Dijon, c’est comme entrer dans la salle du temps de DBZ

Nouveau contre du SB29, Lucas donne un ballon idéal à Mounié dans le dos de Coulibaly, mais il manque le cadre de justesse (23e) alors que l’homme du tableau d’affichage était sur le point de faire passer le score à 2-0 ! Et ça n’aurait pas été immérité.

Les Bourguignons enchaînent faute sur faute, ça m’arrange j’avais autre chose à faire que regarder le match, au moins l’écran ne demande pas autant d’attention… Les coups de pied arrêtés se succèdent, et Mounié est trouvé sur le corner suivant. Complètement seul, l’attaquant brestois a tout le temps de prendre son élan et dépasse Ngonda de 3 mètres pour aller smasher sa tête dans les buts de Racioppi, impuissant (2-0, 27e).

C’est alors qu’on pense passer une nouvelle soirée sans joie qu’Assalé vient nous libérer. Chafik envoie un centre en cloche de très loin côté droit après un coup-franc mal négocié, Coulibaly est à la déviation de la tête et donne à l’ivoirien de quoi contrôler et finir à 1 mètre des cages, grâce aux maladresses brestoises (2-1, 29e) ! Est-ce le moment de se réveiller ?

Notre buteur reçoit le ballon à nouveau, pour passer à Celina sur la droite des buts de Larsonneur. Le Kosovar fouette le ballon de son pied mais manque le cadre. Si l’on est pas encore noyés, c’est bien grâce à Assalé.

Suite à cette petite absence, Brest se reconcentre et déroule son jeu de passe à nouveau. Le ODO-ball, comme on le connaît si bien, est si agréable à regarder que l’on oublie quelle équipe supporter. La frappe du latéral gauche Perraud s’envole dans les nuages, mais on sent bien qui a la maîtrise du match.

Et c’est Charbonnier qui récupère une relance complètement manquée de Racioppi, la glisse à Jean Lucas qui va la remettre intelligemment dans la course de Cardona, couvert du hors jeu par le positionnement douteux de BEM. Du bout du pied, il l’expédie dans la lucarne du gardien fautif (3-1, 40e).

Pour revenir au score, Celina se prépare à frapper un coup-franc tah Cristiano Ronaldo Manchester United, mais c’est Christian Rolland qui prend le dessus. Le ballon finit dans l’eau du port.

Rien à faire au terme de la première période, Brest est définitivement au-dessus et notre but anecdotique ne doit pas effacer notre prestation globalement immonde, indigne d’un club professionnel.

Comme si j’avais pris la mer…

Après la pause, aucun changement n’est opéré par David Linarès. Il a raison, l’équipe joue bien et est en confiance (non). Brest occupe rapidement la moitié de terrain dijonnaise, impose son tempo.

Chafik est un peu déstabilisé dans la surface, sans conséquence. Le latéral droit adresse une minute plus tard un centre extrêmement dangereux qui passe devant les cages du portier breton, mais personne pour envoyer le cuir au fond des filets… Le corner qui suit, comme d’habitude, ne donne rien. Mais on se rassure comme on peut : Yassine Benzia est à deux doigts de faire son entrée…

Celina oriente le jeu en direction d’Assalé qui a fait un bon appel dans la surface : son centre piqué en direction de Sammaritano est manqué par l’attaquant à qui l’air breton ne réussit pas tant que ça. Puis, Celina tente sa chance d’une frappe aux 20 mètres, c’est complètement dévissé de nouveau.

On joue à un rythme de sénateur, comme si on était le PSG avec trois buts d’avance. Il faut avouer que perdre 3-1 à Brest reste une belle performance quand on est Dijon en 2021 (la tristesse de cette phrase…).

Baldé s’infiltre dans la surface balle au pied et passe pour Assalé au point de penalty, mais c’est intercepté au dernier moment. Un corner dans la minute suivante pour mettre la pression sur les locaux, plusieurs ballons dangereux traînent dans la surface brestoise mais le gardien met un terme à cette légère période de domination en se saisissant d’un ballon aérien. Au final, même dans ces moments , nous sommes incapables de tenter la moindre frappe.

A contrario, Cardona lui peut tenter sa chance devant Racioppi après une jolie déviation de la tête de son coéquipier. Il était bien lancé mais ne trouve que le petit filet extérieur sur son tir en angle fermé (68e). Là est toute la différence entre les deux équipes, entre l’une qui frappe peu et sans conviction, et l’autre qui est souvent dans de bonnes situations et dont les tentatives ne passent jamais très loin.

Après un moment handball devant la surface de Brest, Ndong écarte sur Chafik dont le centre est repris par un dijonnais qui s’était jeté, mais Larsonneur est vigilant. L’arrière marocain fait des siennes et se montre dangereux, bien plus que Sacha Boey lors des dernières rencontres.

Konaté et Dina-Ebimbe apparaissent sur la pelouse juste après un tir lointain, sans trop de danger pour le gardien qui capte facilement le ballon. On était sur le point de s’endormir. Assalé, meilleur dijonnais sur la pelouse, et Sammaritano quittent le carré vert (78e).


Dina justement, qui pense pouvoir entrer dans la rotation d’une grande équipe européenne, nous prouve qu’il peut entrer dans celle de Dijon sans problème avec un joli passement de jambe inutile dans le coin de la surface des Rouges. Le ballon sort en touche après le pressing à trois du SB29.

Puis, c’est Le Retour du Roi, à la 83e. Non, je ne vous parle pas de l’œuvre de Tolkien, mais de l’entrée de Benzia, pour peut-être enfin pimenter notre fin de saison. Il était temps ! Mais personne sur la pelouse n’en veut encore, Dijonnais comme Brestois semblent avoir hâte que l’arbitre donne les trois coups de sifflet. Sauf que Brest est 12e et presque sauvé, tandis que le DFCO est 20e, sans fierté.

Dijon s’incline donc pour la 17e fois en 28 journées. On a l’habitude, mais ça fait toujours aussi mal. De son côté, Racioppi a encaissé 7 buts sur les 8 derniers tirs cadrés qu’il a concédés. RDV dans 11 jours pour DFCO-Bordeaux, peut-être l’un des derniers «Clasicos viticoles» avant longtemps…

Rendez-vous demain jeudi soir à 20h30 avec @BrestOnAir en live sur twitch LeDijonShowTV, pour parler du match, se lamenter sur notre sort, regretter Dall’oglio et bien d’autres discussions encore…

Par @No_vak

LES NOTES

L’Homme du match : Assalé (5,8) :

Son meilleur match, et de loin, sous les couleurs dijonnaises, récompensé par un but mérité. Imaginez s’il avait le même rendement toute la saison… Non, en fait, n’imaginez pas, ça va vous faire du mal.

Remplacé à la 78e par Konaté (non noté), auteur d’un coup du scorpion qui puait le vieux Scorpio Rouge.

Racioppi (1,5) : autant sur le premier but, on peut comprendre que voir Ngonda se faire déposer en trois pas ait de quoi le laisser collé à sa ligne. Autant sur le troisième, pas d’excuse. Même lui semble avoir baissé pavillon… Dur !

Chafik (4,6) : rien, ni le covid, ni les années, ni les passages sur le banc, ni le niveau cataclysmique de ses coéquipiers ne semble capable d’émousser sa détermination. Un des seuls, aussi, qui se battra jusqu’au bout. Bordel, prolongez-le !

Ecuele-Manga (2,8) : deux ou trois interventions solides mais aussi beaucoup d’imprécisions et de placements douteux Aller, pas grave, un bon petit bain mousseux et au lit !

Coulibaly (2,9) : pas beaucoup mieux dans le jeu que son capitaine mais une grinta qui met un peu de baume au cœur. Limite parfois pour la Ligue 1, mais pas loin d’avoir ce qu’il faut pour faire un très cohérent capitaine de Ligue 2.

Ngonda (0,8) : Même pas 1 de moyenne chez nous ce soir. Oh Glody, si tu savais ; tout le mal, que tu nous fais ; oh Glody, s’il te plait ; il serait temps d’changer d’métier

Ndong (3,3) : mettre les doigts dans une prise, ça donne des coupes de cheveux improbables, mais aussi des matchs comme ça : sur courant alternatif. Capable du pire comme du meilleur, il a parfois semblé au bout du rouleau. Nous aussi Didier, nous aussi…

Lautoa (3,1) : loin d’être convaincant sur les phases défensives, mais loin d’être inintéressant dans le jeu. Bref, le monde à l’envers. Si même ces repères là tombent, comment voulez-vous qu’on s’y retrouve ?

Remplacé à la 83e par… Yaaaaassine Benziaaaaa (10) !! Peut-être la seule bonne nouvelle de cette fin de saison dijonnaise (en plus d’une vraie bonne entrée en jeu). Et un espoir pour la saison prochaine ?

Celina (3,3) : quelques éclairs par intermittence, mais à des années lumières de ses premiers matchs sous l’ère Linarès. A perdu autant de talent qu’il a gagné de barbe. Pfff… même mes vannes deviennent pourries.

Sammaritano (2,9) : sevré de ballon pendant une partie du match, moyennement inspiré quand il en a reçu, il n’a pas compté ses efforts mais a semblé sans solution. Osef, on le pardonne vu ses récentes déclarations.

Remplacé à la 78e par Dina-Ebimbe (non noté), plus agressif qu’inspiré. On va se dire qu’au moins, il avait faim.

Baldé (2,3) : à force de dézoner et de vouloir se balader partout, on l’a trouvé nulle part. Au final, un nombre famélique de ballons touchés, aucune situation intéressante et une copie insipide. Reste dans ton couloir la prochaine fois Mama !

– Par @Gus21

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