Les mêmes causes produisent les mêmes effets. En commençant le match avec peu de joueurs créatifs et surtout en attendant à nouveau d’être mené pour réagir, le DFCO a logiquement concédé une nouvelle défaite face à Lille, malgré une seconde période bien plus emballante. Mais à la différence des précédents revers, les Rouges ont cette fois retrouvé deux choses : de l’allant offensif, et le chemin des filets.
Les joueurs :
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Runarsson (5) : décisif sur la contre-attaque d’Ikoné, pas franchement sur le but de Luiz Araujo. Du coup, ça s’annule ? A peu près, ouais. Pas en veine sur le penalty, il avait choisi le bon côté. Globalement, pas responsable, pas non plus tout à fait décisif. Un peu tristoune, l’Alex.
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Rosier (3,5) : défensivement, ça va. Dans les courses et les appels, aussi. Mais au bout du compte, ça se termine par un centre en orbite lunaire. Frustrant. Un latéral qui ne sait pas centrer, c’est un peu comme un vélo sans selle : c’est pas très utile et au bout d’un moment, ça fait mal au cul.
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Ciman (5) : ok, il a failli mettre un but contre son camp en foirant une tête. D’accord, il se fait déposer par Ikoné sur l’engagement comme un vulgaire Franck Lebœuf. Mais à part ces deux moments, enfin un bon match. Un peu lent et imprécis dans les relances mais un prince des tacles glissés. Aller, encore un effort !
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Lautoa (2,5) : comme pour faire briller davantage la bonne partie de Ciman, il a foiré la sienne dans les grandes largeurs. Un smash digne d’un pivot de NBA en pleine surface puis un tacle aussi en retard qu’un train de la SNCF en cas d’imprévu (tout le temps, donc), et bim, deux pions dans les filets de Runi. C’est sympa d’aider les potes Wesley, mais la prochaine fois, paye plutôt ta tournée après le match.
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Haddadi (5) : avoir Pépé en face de soi, ne se faire enrhumer qu’une fois (ok, peut-être deux, ou trois) et claquer des récupérations de balles à la pelle le long de la ligne de touche. Ou la définition d’une copie pas si mal. Par contre, offensivement, des miettes. Dommage, car lui sait centrer.
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Balmont (5,5) : 39 ans dans deux mois et demi, une rupture du tendon d’Achille 6 mois plus tôt et 60 minutes très correctes face à une des équipes les plus rapides du championnat. Et à part ça ? Rien. Tu te tais et tu applaudis.
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Remplacé à la 59e minute par Gourcuff (non noté). Une lumière dans le crépuscule. Le chef d’orchestre d’une métamorphose. Intelligence de jeu, conservation de balle, orientation, placement. Une palette d’artiste. Ah et tant qu’on y est, je conchie tous ceux qui plaisanteront sur sa blessure de fin de match.
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Loiodice (5) : le meilleur pendant une demi-heure. Jeu vers l’avant, récupération et technique au milieu, le tout aux petits oignons. Puis un carton jaune qui a quelque peu fait tourner la sauce. Le spectre du rouge face à Lyon ? Probablement.
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Remplacé à la 77e minute par Keita (non noté). Premier ballon touché, un contrôle du genou en touche. Trop désordonné, il est rentré aux vestiaires avant d’être rentré dans le match.
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Abeid (5,5) : et bin voilà, palsambleu ! C’est ça qu’on veut Mehdi ! De la percussion, de ballons grattés, de la puissance, de l’impact. Et des bollocks pour aller tirer le penalty et mettre Gaston Gérard en feu. Le tout célébré avec un cœur à la tribune. Tout un symbole.
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Amalfitano (5) : Romain en ailier droit, ça rappelle les vendredi soirs d’il y a trois ou quatre ans. D’ailleurs, sa première mi-temps aussi (non, non, ce n’est pas compliment). Beaucoup mieux quand il revenu dans l’axe et a recommencé à jouer l’essuie-glace. Le passé, c’est le passé.
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Saïd (2,5) : pas franchement mieux que sur ses derniers matchs. A sa décharge, vu son gabarit, tenter de jouer l’aimant à ballon en ayant le catcheur Soumaoro dans le dos, on a connu plus sympa comme mission. Mais ça n’explique pas pourquoi il semble si perdu sur la pelouse. Un peu triste.
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Remplacé à la 59e minute par Sliti (non noté). Un peu brouillon, sûrement trop pressé mais un bon souffle d’air frais quand même. Tout de suite, avec de la créativité et du culot, ça se passe mieux.
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Jeannot (4) : il bosse, il court, il propose, il tente, il défend. Bref, il se décarcasse et pas qu’un peu. Alors, ok, pas sûr qu’il parvienne à reclaquer plus de dix buts en une saison un jour. Mais pour aller à la guerre, on prend.
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Le match :
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Bon, on va commencer par le coup de gueule, comme ça ce sera fait : pourquoi donc, nom d’une putain de chiasse d’auxerrois, est-ce qu’il faut TOUJOURS que l’on attende de s’être fait poignarder le fion pour commencer à jouer comme on sait le faire ? La dernière demi-heure étendue à l’ensemble du match, c’est une victoire nette et sans bavure dans la musette. Mais non, il faut attendre d’avoir bien la tête dans le sac pour se dire que, oui, on le droit de jouer au foot, de bousculer l’adversaire, de lui mettre des taquets et de lui planter des buts.
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Bref, comme trop souvent, le DFCO s’est encore montré à réaction, attendant d’être doublement mené pour sonner la révolte. Si les intentions peuvent être en partie en cause, principalement après l’ouverture du score lilloise, c’est davantage le système de jeu qui est à incriminer cette fois. Olivier Dall’Oglio avait fait le choix (hautement défendable) de laisser souffler Naïm Sliti, très sollicité avec la sélection tunisienne, et prit la décision (plus contestable) de ne pas titulariser Yoann Gourcuff, pourtant auteur d’entrées en jeu remarquées sur les derniers matchs. Résultat, un système avec quatre milieux défensifs, des joueurs n’évoluant pas à leur meilleur poste (Amalfitano ailier, Jeannot sur le côté et Saïd seul en pointe sont autant d’hérésies) et, au final, un manque de créativité flagrant malgré une entame de match très sérieuse et volontaire. Et comme bien souvent, quand le DFCO ne marque pas, il finit par encaisser des buts. Cette fois, c’est Wesley Lautoa qui s’est glissé dans la peau du chat noir mais peu importe au fond. En ouvrant la marque, les Dijonnais auraient clairement fait pencher la balance en leur faveur.
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Comme un symbole, la double entrée à la 59e minute de Yoann Gourcuff et Naïm Sliti a totalement métamorphosé le visage du DFCO. Avec des joueurs techniques et créatifs, les Rouges ont affiché bien plus d’ambitions et surtout, ils ont, enfin, retrouvé le visage offensif, décomplexé et flamboyant qui a fait la réputation du club depuis son retour dans l’élite. Un visage que l’on avait plus vu depuis pas mal de matchs. Et même si le réalisme fuit encore les Dijonnais (17 tirs, pour 7 cadrés et un seul but sur penalty, tandis que Lille, avec 8 tirs et 3 cadrés, a marqué deux fois), ils ont également enfin retrouvé le chemin des filets, après plus de 500 minutes de disette. Le début d’une nouvelle phase ? On ne peut que l’espérer. Mais pour ça, il faudra impérativement faire cesser cette sale habitude consistant à n’agir que par réaction. Autrement, malgré les qualités évidentes d’une équipe qui a prouvé à quel point elle pouvait être dangereuse lorsqu’elle joue son jeu, le chemin s’annoncera bien chaotique.
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