Il n’y a plus de temps à perdre. Encore cette semaine, le coach dijonnais le martelait en conférence de presse. Malheureusement, le club à la chouette semble prisonnier dans une boucle temporelle qui le condamne à revivre éternellement le même scénario à chaque match à l’extérieur. En déplacement dans le club de la capitale ce vendredi soir, le DFCO n’a pas trouvé la recette pour sortir de cette boucle, alors que le classement, lui, ne cesse d’évoluer.
LE MATCH
FC Versailles 78 – Dijon FCO : 2-0 (1-0)
Au Stade Jean Bouin (Paris), le 6 Avril 2024, coup d’envoi à 19h30
Buts : Prunier (39), Nadje (55e) pour le FCV
Avertissements : Hend (31e) pour le FCV / Fofana (46e), Parsemain (81e) pour le DFCO
- 22e : après un début de match relativement timide, le DFCO tente, à l’image de Souici qui arme un plat du pied qui sera légèrement dévié en dehors du cadre. Sur le corner qui suit, Zakaria Fdaouch sert son homonyme Ariss, qui réalise un geste de grande classe, et qui aurait pu rester dans les mémoires si Renot ne s’était pas interposé.
- 35e : alors que Irié semble filer droit au but pour tenter sa chance, Akueson reprend le dessus, mais sa mauvaise relance profite à Nassi, qui bute lui aussi sur une belle envolée du portier versaillais.
- 39e : comme trop souvent, Dijon se crée de bonnes occasions, mais ne les concrétise pas. Comme trop souvent, face à un adversaire au classement inférieur, Dijon va concéder l’ouverture du score. Sur un centre, Prunier et Ariss sont au duel, et vont tous les deux tomber, un peu plus favorablement pour le buteur versaillais, qui va venir tromper la vigilance d’un Robin Risser qui ne s’attendait sûrement pas à la scène qui se déroulait devant lui. 1-0 pour Versailles.
- 43e : jouant dans la verticalité, Souici s’appuie sur Irié, qui dévie en une touche de balle pour lui offrir une occasion de recoller au score, mais sa frappe est trop croisée et ne trouve pas le cadre.
- 55e : mal revenu des vestiaires, le DFCO semble moins souverain dans le second acte, et s’il ne parvient pas à chuter au score lorsqu’il domine les débats, il ne peut que craquer lorsqu’il est sous pression. Déjà alerté quelques secondes auparavant par Ali Hend, Robin Risser relance aux 6 mètres, avant que le ballon ne soit perdu par Irié, suffisant pour que Nadje tente sa chance, et envoie le ballon dans la lucarne du portier bourguignon, trop avancé pour essayer quoique ce soit. 2-0 pour Versailles.
- 70e : prochaine étape sur la longue liste des regrets, ce corner botté par Fdaouch pour la tête de Zoran Moco, qui vient rebondir sur Renot, et qui ne peut dégager correctement. Rayan Souici, qui a bien senti le coup à bout portant, et sans doute animé par une volonté trop importante de réduire le score, ne parvient pas à rabattre correctement le cuir qui s’envole dans le ciel parisien. Une double occasion au goût de défaite alors qu’il ne reste que 20 minutes pour mettre au moins deux buts..
- 74e : pas loin de friser la correctionnelle, Robin Risser voit son poteau lui sauver la mise sur une frappe croisée de Baaloudj. Les joueurs du DFCO se mettent rapidement en place dans leur surface de réparation pour éviter de prendre un énième but sur un de leurs temps forts.
- 80e : dans une tentative un peu désespérée, Fdaouch tente un centre au deuxième poteau après un long ballon reçu au bord de la surface versaillaise. Malheureusement pour lui comme pour nous, aucun de ses coéquipiers n’était présent.
- 90+4e : jouant son va-tout pour inscrire le but de l’honneur, Dijon continue d’être menaçant sur son côté gauche, mais à l’image de tout son match, et de beaucoup trop de matchs à l’extérieur, on sent qu’il n’y aura pas de concrétisation. 2-0 pour Versailles, score final.
Debout les campeurs et haut les cœurs..
Une équipe qui ne gagne plus à domicile contre une équipe qui ne gagne plus à l’extérieur, le tout dans un stade de rugby : tous les voyants étaient au vert pour que nous vivions un beau match nul ce soir, avec même deux buts si nous étions chanceux. La chance n’aura pas manqué au spectateur mais n’aura pas joué en la faveur des supporters dijonnais, car ils ont tous deux été inscrits par les locaux, qui renouent avec le succès pour la première fois de l’année civile sur leurs terres. Une finalité qui n’aurait rien d’illogique si nous étions dans le script d’un film..
Car le DFCO dispose de sa marque de fabrique en matière de matchs joués à l’extérieur, celle tout d’abord de nous montrer qu’elle est en capacité d’inquiéter autre chose que les meilleures formations du championnat, ce qui n’est pas difficile à croire compte tenu des qualités individuelles dont disposent certains cadres de l’équipe, qui se doivent, dans un match contre un adversaire de rang inférieur au classement, de tirer l’équipe vers le haut, aussi remaniée soit-elle. Certaines fulgurances ont existé, encore ce soir, laissant la porte ouverte à un doute, rapidement balayé par le gardien de Versailles, acteur tout aussi précieux que les buteurs dans leur succès du soir.
Mais si vous êtes un supporter assidu du club, alors vous devriez connaître la suite. Après la domination ponctuée d’un manque de réussite, ou d’un manque de justesse technique qui empêche nos attaquants de marquer, vient l’heure du but bêtement offert à l’adversaire, cette fois sur une situation rocambolesque qui laisse le jeune portier alsacien pantois, à quelques minutes de la mi-temps. La fin du match n’est plus qu’une formalité : les qualités des joueurs s’évaporent au fur et à mesure que les minutes s’égrainent, l’équipe n’arrive pas à s’en remettre et trois points supplémentaires s’envolent dans le ciel de la ville qui nous reçoit.
Mais tout n’est pas à jeter dans ce match, premièrement, l’infirmerie ne semble pas s’être alourdie après la rencontre, et si ce point peut paraître ironique, il ne faut pas oublier que l’équipe du soir était relativement bricolée de toutes pièces, et que les joueurs en phase de convalescence vont encore avoir un rôle majeur à jouer dans cette fin de saison. Pour ce qui concerne celle suivante, les entrées des jeunes Hamada et Messi ont été particulièrement appréciées, même si le deuxième serait suivi par d’autres équipes et pourrait servir de monnaie d’échange pour s’assurer le passage face à la DNCG l’été prochain. Enfin, comme toujours, on a pu voir de bonnes occasions, pas converties, comme trop souvent dans ces matchs-là, mais elles ont au moins le mérite d’exister, même si certains ratés peuvent sembler à la limite de l’intolérable (nous faisons référence à un tir à 20 cm de la ligne de but), et qui peuvent nous rappeler ce dont l’équipe est capable, accentuant la frustration de voir ces matchs non aboutis s’accumuler.
Un scénario qui peut sembler inquiétant à l’aube du prochain match contre Orléans, capital dans la course au maintien, mais qui devrait être aux antipodes de ce que nous avons vu ce soir car rassurez-vous : Dijon jouera à domicile, et si Dijon performe bien mieux dans son stade, c’est en grande partie grâce à ses supporters. Espérons que cette prochaine échéance permettra aux joueurs de retrouver la confiance, un mois après leur dernière victoire, et que la Chouette arrivera à sortir de son trou, pour que l’ombre de la relégation ne plane pas dans les têtes des supporters six semaines de plus.
@CM_Tadryel
LES NOTES :
Homme du match : Etoga (6,0) : un match assez convaincant, avec une bonne débauche d’énergie dans l’entre-jeu, pas mal de ballons récupérés et toujours un soucis d’essayer de jouer vers l’avant. Un peu surprenant de le voir sortir si tôt mais déjà sous le coup d’un carton jaune et parfois un peu nerveux, sans doute son coach a-t-il voulu éviter qu’il ne laisse ses coéquipiers à 10. Remplacé à la 60e par N’Chobi, nettement moins convaincant que lors de ses dernières entrées. Il s’est démené mais n’a jamais vraiment réussi à se mettre dans le tempo.
Risser (3,1) : un match délicat. Un peu pris par surprise – de manière assez compréhensible – sur le 1e but, il est revanche beaucoup moins défendable sur le second. Certes, la frappe de Nade est magistrale mais le portier lui en offre l’opportunité en restant beaucoup trop avancé alors que son dégagement avait de suite été récupéré par Versailles. Il a par ailleurs semblé fébrile à plusieurs reprises.
Ariss (4,5) : dans une position inédite, il a fait de son mieux mais a régulièrement été en difficulté face au défi physique proposé par l’attaque versaillaise. Un peu malchanceux sur le premier but, il a néanmoins perdu plusieurs duels, même s’il a également réalisé de bons tacles dans les pieds adverses.
Temanfo (3,1) : intraitable en première période, il a été beaucoup plus en difficulté après la pause. Régulièrement pris dans le dos quand Versailles procédait en contre après avoir doublé la mise, il a très souvent failli se faire déposer mais est généralement parvenu à s’en sortir. Pas toujours serein et pas suffisant pour éviter la défaite des siens.
Makutungu (3,8) : un match assez sérieux, avec pas mal d’interventions propres, même si, comme Temanfo, il a plusieurs fois été à la limite, en particulier sur les débordements versaillais où il avait du mal à choisir entre couvrir l’axe ou son couloir. Son entente avec Fofana a été bonne, ce qui souvent permis de rattraper le coup.
Moco (5,6) : il a essayé beaucoup et réussi peu. Plein de bonnes intentions, il a toutefois été presque systématiquement muselé par la défense versaillaise, à l’exception de quelques bonnes combinaisons avec Irié en début de match. Replacé en arrière droit à l’heure de jeu, il a ensuite très bien tenu son rang en défense.
Fofana (4,3) : un match honorable pour un joueur pas dans les plans et qui ne sera plus au club dans quelques semaines. Il a bien fonctionné avec Makutungu, le couvrant au bon moment et proposant régulièrement des solutions de relance. Moins pertinent dans ses choix offensifs, avec pas mal de déchet technique. Remplacé à la 60e par Hamada, auteur d’une entrée franchement convaincante. En voilà un qui marque des points en vue de la saison prochaine.
Souici (3,4) : en trois actions, il a gâché une copie au demeurant correcte. Sur le 1e but versaillais, il est d’une grande passivité sur toute l’action et manque réactivité pour monter sur Leborgne, qui a tout le temps de centrer. Et bien sûr, il y a ces deux énormes occasions ratées dans des positions idéales dans la surface, où il n’accroche même pas le cadre. Bien sûr, il n’est pas avant-centre et on peut lui pardonner un raté. Un peu moins deux aussi énormes dans le même match. Remplacé à la 86e par Chahid, qui aurait mérité de rentrer plus tôt.
Nassi (3,3) : clairement trop léger au duel sur ce match. Simplement à cause d’un déficit de puissance physique ou aussi à cause d’une appréhension ou d’un manque de conviction ? La question mérite d’être posée. Bien dommage en tout cas car ses pointes de vitesse ont plusieurs fois déstabilisé la défense adverse. Mais sans tenir sur ses appuis, c’est vite difficile. Remplacé à la 60e par Messi, qui a fait ses premiers pas tant attendus avec le groupe pro dijonnais. S’il a indubitablement prouvé qu’il avait largement le niveau athlétique requis, il n’a guère eu le loisir de beaucoup plus se montrer.
Irié (5,0) : il a bien bataillé sur le front de l’attaque mais a régulièrement fait le mauvais choix dans le dernier geste. Le crochet de trop, la frappe au lieu de la passe… Couplé à pas mal d’imprécisions techniques, cela a nettement réduit son rendement, d’autant que l’arrière-garde versaillaise a assez vite compris comment le contenir. Remplacé à la 81e par Duville-Parsemain, qui n’est guère parvenu à exister.
Fdaouch (3,3) : très percutant pendant le début de la première période, il s’est éteint petit à petit au fil du match. Il a régulièrement essayé de porter le danger depuis son côté gauche mais est de moins de moins parvenu à prendre le meilleur sur ses adversaires. La fin de saison est vraiment compliquée pour lui.
@Gus21
Laisser un commentaire