Versailles 0-2 DFCO : le château embué

Une animation proche de la perfection dans un événement très attendu cette saison a offert aux joueurs du DFCO une victoire référence à Versailles. Alors que chaque pion se met en place, Dijon se positionne comme l’un des épouvantails du National 1, gardant son invincibilité et obtenant une deuxième place bien méritée.

Parmi les joueurs dijonnais en grande forme, Adel Lembezat a encore fait la différence ce mardi soir.
Parmi les joueurs dijonnais en grande forme, Adel Lembezat a encore fait la différence ce mardi soir (photo Vincent Poyer/DFCO).

LE MATCH

FC Versailles 78 – Dijon FCO : 0-2 (0-2)
Au Stade Georges-Lefèvre (Saint-Germain-en-Laye), le 21 octobre 2025, coup d’envoi à 19h30.

Buts : Barreto (15e) et Lembezat (37e) pour le DFCO.

Avertissements : Santini (10e) et Odzoumo (20e) pour le FCV / Marié (13e) et Barreto (20e) pour le DFCO.

Plan de jeu bien huilé, entame rêvée

Ce soir, à l’extérieur et chez un très sérieux adversaire, Dijon a parfaitement abordé son match. Prévenus de l’enjeu, les joueurs ont été au rendez-vous dès la première minute, avec l’intensité que ce genre de match exige. Le pressing très haut de nos Bourguignons face à une défense souffrant de nombreuses absences a littéralement étouffé les Versaillais pendant les 15 premières minutes, et abouti très logiquement à l’ouverture du score. Ce début de match à sens unique où le DFCO a su concrétiser sa domination nous a mis dans les meilleures dispositions pour la suite, et il faut saluer la capacité de l’équipe à être efficace dans de tels temps forts. Tactiquement, l’animation collective a muselé un FCV méconnaissable, notamment lors de la première mi-temps très réussie de nos joueurs.

Cette animation et les difficultés engendrées chez l’adversaire constituent une autre très bonne nouvelle dans cette soirée rêvée. En effet, on a déjà pu voir, çà et là, des critiques sur le système de Baptiste Ridira. Ce 4-4-2 losange « monolithique », qui a fait couler beaucoup d’encre, y compris au Dijon Show. Mais on peut aussi penser, après le match de ce soir, que la constance et la persévérance avec ce système de jeu paie. Parfaitement articulé pour contrer une équipe à 3 défenseurs en première mi-temps, avec des Dijonnais qui ont cherché à passer sur les côtés plus souvent qu’à leur habitude, il a d’abord mis sur le reculoir les pistons adverses. Quand notre adversaire du soir est passé à une formule plus offensive en deuxième mi-temps (quasiment un 4-2-4), le bloc équipe nous a permis de bien les contenir et de faire le dos rond sur leurs temps forts. Dans la gestion du match, parfaitement emmenée par des tauliers de gala (Bernard, Delecroix, Marié, Barreto…), Dijon a su faire preuve de la maturité nécessaire. De là à dire qu’on a vu ce soir une progression par rapport aux saisons précédentes, il y a un pas que nous franchissons allègrement !

Le voyage d’une équipe qui veut monter

Cette semaine, le Dijon FCO est officiellement la seule meilleure défense du championnat, avec 6 buts encaissés en 10 matchs. C’est aussi la deuxième attaque (17 buts et un match de moins que Rouen), alors que les offensifs parviennent à varier les buts et les situations. On pourrait quasiment s’en arrêter là, tant ces statistiques sont parlantes. On ne redira jamais assez à quel point être bon défensivement est important. Pour le moment, le DFCO est sur les bases d’une saison à 21 buts encaissés. Notre losange, pourtant réputé difficile à animer sur le plan défensif, fait son office de la même façon qu’en début de saison dernière, les occasions créées en plus. Les joueurs passent (Mendy, Makutungu, Titebah…) mais la solidité reste.

Par aileurs, on aime beaucoup cette capacité de défendre en avançant, affichée par une équipe qui a faim de ballon et qui souhaite imposer son rythme. Parallèlement, l’attaque semble s’être réveillée et nous n’avons pas vu ce soir les problèmes d’efficacité qui pouvaient nous faire avoir des regrets par le passé. Au-delà des chiffres et de nos impressions, il faut noter que l’animation offensive a elle aussi franchi un cap. La relation technique entre les joueurs n’y est peut-être pas pour rien, mais le jeu produit devient de plus en plus plaisant, comme cette transition parfaitement jouée en seconde mi-temps où nos joueurs se trouvent parfaitement entre les lignes, ce qui a bien failli se terminer par un nouveau but de la tête d’Hamada.

On pourrait disserter encore longtemps, tant le match de ce mardi soir a avivé la flamme dans nos cœurs de supporter. Si la saison est encore longue (nous allons seulement terminer le premier tiers), cette équipe nous donne cette fois-ci clairement envie de nous enflammer. À Versailles, nous avons vu un effectif qui sait faire face à des absences de titulaires. À Versailles, on a vu un groupe avec l’état d’esprit et l’assurance qu’on attend dans un choc de National. À Versailles, nous avons adoré voir nos joueurs au diapason, qui s’intègrent tous dans un collectif. Des offensifs qui ne rechignent pas à défendre, des joueurs qui se dépouillent. À Versailles enfin, on a vu un choc de haut de tableau, gagné par une équipe qui assume ses ambitions et qui a fait tout ce qu’il fallait pour se donner une chance de monter. Le match d’une équipe qui a peut-être bien franchi un cap décisif…

@Fabius

Aux anges pendant les célébrations, Quentin Bernard a été l'un des grands bonhommes de cette victoire majuscule.
Aux anges pendant les célébrations, Quentin Bernard a été l’un des grands bonhommes de cette victoire majuscule (photo Vincent Poyer/DFCO).

LES NOTES

L’Homme du match : Quentin Bernard (8,2)
Excellent dans ses interventions, QB a rappelé que ses initiales – qui coïncident avec le Quarterback de football américain – n’étaient pas usurpées ! Que de beaux ballons, passes longues et ouvertures dans la profondeur de la part de notre axial gauche, qui tirait d’ailleurs les coups francs éloignés à merveille. On peine à se rappeler d’un meilleur match de sa part sous nos couleurs, c’est dire.

Delecroix (7,9) : très peu testé en première période, le gardien de la meilleure défense du championnat ne s’est pas assoupi et a su garder ses cages inviolées malgré les incursions adverses nombreuses après la pause, avec notamment un face-à-face victorieux contre Ben Brahim. Quel match !

Obongo (6,2) : quand on regarde l’ensemble du match et des performances dijonnaises, celle du jeune Obongo ne saute pas spécialement aux yeux. Quand on prend en compte le fait qu’il ne s’agissait que de son troisième match à ce niveau et qu’il est aussi troisième dans la hiérarchie des arrières droits, on ne peut qu’être agréablement surpris de cette sortie qualitative chez l’une des meilleures équipes de National.

Diouf (6,3) : très solide et haut dans le premier acte, il a ensuite semblé perdre sa concentration à une ou deux reprise quand la pression se faisait plus importante sur le but du DFCO. Mais cela ne vient pas spécialement ternir un match très satisfaisant, dans la lignée de ses premières apparitions dijonnaises.

Khatir (7,1) : en-dehors d’un oubli sur le tard, il a fait vivre un véritable calvaire au meilleur joueur versaillais dans ce couloir gauche qu’il s’est approprié, sans aucune contestation possible.

Marié (7,4) : rapidement handicapé par un carton jaune, le capitaine ne s’est pas laissé démonter et a tenu la barre avec brio, sans se jeter. Une ancre qui permet au navire de garder sa position même à travers les pires tempêtes. Remplacé à la 89e par Lacroix, pour sceller le score et finir le boulot.

Ndezi (7,7) : de vilain petit canard vendredi, le n°18 est devenu le petit chouchou des commentateurs FFFTV qui l’observaient-là pour la première fois ! Il faut dire qu’avec bien plus de justesse et d’efficacité, tout en gardant son inspiration caractéristique, c’est un tout autre homme qui anime notre milieu de terrain. Juste bravo.

Lembezat (7,7) : très en jambes en ce moment, Adel arrive à marquer en deux temps sur un ballon qu’il vient gratter lui-même dans les pieds d’un adversaire. Même s’il aurait certainement pu être encore plus efficace, on retient de lui qu’il enchaîne désormais les prestations de grande qualité. Un plaisir pour nos yeux de supporters. Remplacé à la 70e par Chouchane, qui jouait n°10 sans avoir réussi à se mettre particulièrement en avant.

Barreto (7,8) : s’il n’a pu jouer que 45 minutes à cause d’une gêne derrière la jambe, le MVP du moment a récidivé et nous a mis dans de très bonnes conditions avec son but très tôt dans la partie. Il a ensuite continué à se montrer dangereux tout en récupérant un grand nombre de ballons. Remplacé à la mi-temps par Hamada (6,4), quelque peu imprécis dans le dernier geste mais toujours très remuant et menaçant.

Barka (6,6) : dans un rôle plus ingrat que d’habitude, notre meilleur buteur a été très sollicité de la tête et joué en une touche, faisant parfois des merveilles avec le peu d’espace dont il disposait. Remplacé à la 84e par Domingues, qui n’a pas eu beaucoup de temps pour s’exprimer.

Ntamack (5,1) : là où il a été parfois timide mais décisif deux fois contre QRM, il a été moins en vue et simplement moins efficace ce mardi soir. Pas facile d’enchaîner deux matchs si rapprochés en tant que titulaire à son âge, et sa prestation est loin d’être catastrophique. Remplacé à la 70e par Tavares, pour tenir un peu mieux ce ballon qui nous a échappé un moment et défendre les coups de pied arrêtés.

MOYENNE : 7

@Novak


Le Micro Show #22 : mercredi 22 octobre, à 19h30 !

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