Malgré une expulsion et une meilleure deuxième mi-temps après son passage à 10, le Dijon FCO peut s’en vouloir de ne rentrer de son déplacement chez le Stade Briochin qu’avec le point du match nul. Il devra notamment se remettre en question dans sa capacité à faire céder des blocs adverses très reculés, car il est susceptible d’en rencontrer plus d’un encore cette saison en National…
LE MATCH
Stade Briochin – Dijon FCO : 0-0 (0-0)
Au Stade Fred-Aubert (Saint-Brieuc), le 22 août 2025, coup d’envoi à 19h30.
Expulsion : Bernard (55e) pour le DFCO)
L’ANALYSE
Alors que les locaux avaient plutôt bien entamé le match, pressant assez haut, les joueurs dijonnais ont finalement pu remettre assez vite le pied sur le ballon avant de développer leur habituel jeu de possession. La physionomie du match a toutefois changé peu après le début de deuxième mi-temps, quand Bernard a pris un second carton jaune pour une simulation dans la surface (d’après l’arbitre), nous contraignant à finir le match à 10 face aux 11 briochins.
Après l’exclusion de notre défenseur, l’équipe a étrangement redoublé d’ambitions offensives. Nous avons alors vu les joueurs aller de l’avant, les latéraux continuer de se projeter, le coach préférant sortir un milieu plutôt qu’un attaquant. On conviendra que face à une équipe qui jouera sans doute le maintien et guère plus, c’était bien le minimum de continuer à aller chercher la victoire, même à 10. Mais on ne peut pas être certains que les staffs d’autres grosses équipes du championnat aurait eu la même volonté.
Même s’il faut pondérer sur notre assise défensive, en rappelant notamment que le Stade Briochin a proposé fort peu de choses pour nous mettre en danger, on notera tout de même que le DFCO est toujours difficile à bouger. L’axe (dont la composition a évolué par la force des choses), a plutôt bien fait son travail, et nous nous sommes assez peu fait déborder sur les côtés malgré la présence de deux pointes très vives et remuantes. Le milieu de terrain a également mis l’impact nécessaire, et a su garantir l’équilibre de l’équipe, tout en assurant des récupérations rapides.
L’équipe a été à l’aise pour faire circuler le ballon, peut-être trop à l’aise même puisque la prise de risque a été minimale. Nous avons constaté ce vendredi que nos joueurs avaient peiné à se créer des occasions franches. C’est à l’approche de la surface adverse, dans les 30 derniers mètres, que l’équipe a montré le plus de difficultés ce soir. Ces difficultés sont de plusieurs ordres, d’ailleurs : au début de match, la recherche de la profondeur était vite avortée par des passes manquant de précision. De ce fait, Ntamack a été bien peu utile. Le bloc adverse est ensuite descendu assez vite après le début de match, ne nous laissant presque plus d’espace.
Le DFCO toujours invaincu
Un autre souci, qui devrait pouvoir se régler, c’est que l’équipe a montré de l’empressement et de la fébrilité devant. Passes mal ajustées, mauvais choix et pertes de balle se sont multipliés, gâchant trop souvent les rares situations obtenues. Les centres étaient souvent imprécis ou mal coordonnés avec les déplacements de nos attaquants dans la surface. On pourrait penser sans mal que le système en losange est trop stéréotypé, ce qui est sujet à débat çà et là sur les réseaux sociaux. Mais c’est peut-être davantage dans le manque de justesse dans les dernières passes et les derniers gestes qu’il faut chercher le mal. Les situations offensives sont mal exploitées, alors qu’il y avait clairement la place de marquer. Et on a senti chez certains joueurs un manque de patience, pourtant indispensable dans ce genre de match.
Lors de cette 3e journée, l’entrée des offensifs sur le banc a redonné un peu de tonus à l’attaque, dans un contexte certes différent puisqu’il y avait un peu plus d’espaces en attaque après le rouge, le stade Briochin ayant rehaussé son bloc de quelques mètres. Enfin, il faudra aussi s’améliorer sur les coups de pied arrêtés, puisqu’aucun corner n’a été converti en but dans ce match si cadenassé, alors que nous avons bénéficié d’un très grand nombre d’entre eux.
Il y a évidemment une grande part de frustration après le match de ce soir, disputé contre une équipe que l’on aurait objectivement dû dominer. Toutefois, nos rouges n’ont toujours pas encore perdu et une victoire la semaine prochaine face au Paris 13 à domicile serait synonyme de bon début de saison, le meilleur depuis que le club est descendu en National. Si nous parvenions à prendre 8 points en 4 matchs, nous rattraperions un rythme de promu. Clin d’œil du destin ou non : on notera que 5 points après la J3, c’est aussi le nombre d’unités que l’éventuel champion Nancy avait réussi à glaner l’an passé…
Les résultats du soir nous montrent d’ailleurs que le championnat n’est aisé pour personne. Hormis Versailles, dont il faut signaler le bon début de championnat et qui est une équipe sur laquelle il faudra compter dans la lutte pour la montée, les autres équipes de tête calent également. À Baptiste Ridira et aux joueurs d’élever le niveau d’efficacité et de créativité de l’équipe, puisqu’on sent malgré tout qu’elle possède des armes qu’elle n’avait pas la saison passée. Attendons également de voir sur le terrain les dernières recrues, en lesquelles nous plaçons nos espoirs pour réaffirmer la concurrence et tirer tout le monde vers le haut.
LES NOTES
L’Homme du match : Abdoul Diaby Malick (6,6)
Quelle belle façon de répondre aux critiques après un match gâché contre Rouen la semaine dernière par une passe ratée à son gardien ! Dans cette rencontre pas évidente où la gestion de profondeur a été la clé de part et d’autre, le jeune défenseur dijonnais est sorti du lot pour avoir bien contrôlé les percées briochines et s’être mis au niveau du National 1, au moins pour ce soir. Alors que Bernard sera suspendu et Mendy semble en instance de départ, il aura au moins sa chance à nouveau la semaine prochaine et l’occasion de confirmer les belles promesses entrevues.
Delecroix (6,2) : en-dehors d’une sortie loin de ses cages assez inquiétante, le gardien de but a fait son travail avec sérieux même s’il n’a pas été beaucoup mis en danger.
Moco (6,3) : l’un des meilleurs éléments dijonnais depuis le début de la saison confirme qu’il faut compter sur lui en 2025-2026. Peu aidé par ses partenaires, le latéral droit a été l’auteur de bonnes courses et dédoublements qui auraient mérité mieux. Replacé en défense centrale après l’expulsion, il a semblé à l’aise.
Bernard (4,2) : match correct finalement terni par un retour aux vestiaires prématuré. En zone mixte, le coach du DFCO indiquera que les acteurs et l’arbitre de la rencontre ont trouvé le deuxième carton jaune pour une supposée simulation assez dur, et qu’un penalty aurait très bien pu être accordé à la place…
Diallo (6,3) : des chevauchées fantastiques, une volonté remarquable de débloquer la situation… mais que de déchets et de mauvais choix dans les derniers mètres ! Dommage, puisque de ses gestes défensifs jusqu’aux abords de la surface bretonne, Ismail a fait tout ce qu’il fallait faire.
Ndezi (4,8) : des ratés et un manque d’inspiration qu’on n’espère pas voir devenir une habitude chez ce milieu de terrain qui a occupé cette fois un rôle plus défensif, mais avec aussi plus de responsabilités dans la relance. On attend plus de fantaisies de la part de Ndezi. Remplacé à la 70e par Bellon, dont l’entrée a apporté fraîcheur, dynamisme et projections comme attendu. On ne serait pas surpris de voir la concurrence jouer à ce poste-là et le remplaçant devenir titulaire, ne serait-ce que pour tester…
Marié (4,9) : bien plus en vue dans la dernière demi-heure avec l’ambition d’occuper à la fois le poste de milieu latéral et celui de n°10, comme Lembezat à l’opposé, le capitaine aurait dû être cette clé passe-partout pour déverrouiller le score vierge, mais n’a que trop peu réussi à atteindre ses coéquipiers offensifs.
Vargas (5,1) : si son sauvetage sur un contre éclair nous rapporte factuellement un point, on peut estimer qu’on en perd deux notamment car il a trop peu touché le ballon face au jeu ! Trop souvent isolé et trop haut sur le terrain, le franco-argentin a été muselé sur son ancienne pelouse et n’a pas fait preuve de son habituelle créativité.
Lembezat (3,5) : premier mauvais match de la saison pour notre meneur, et on espère bien que cela sera le dernier avant longtemps ! Trop seul, trop peu inspiré, il aurait dû venir chercher des ballons plus bas pour arriver lancé et tenter des une-deux avec Domingues, entre autres, quand les adversaires nous laissaient tout le loisir d’avancer jusqu’à leur ligne médiane… Remplacé à la 79e par Khatir, qui a été l’auteur de quelques bons gestes offensifs et défensifs pour sa première apparition officielle avec Dijon.
Domingues (3,8) : match caractéristique du début de saison de l’ancien cannois, avec une très grosse occasion sur corner, quelques remises intéressantes mais globalement une stérilité qui le décevra tout autant que nous. Remplacé à la 79e par Tavares, qui a failli marquer en effleurant du pied un centre en profondeur… Son heure viendra !
Ntamack (3,1) : pour sa première titularisation, Alexis Ntamack écope de la pire note de la soirée. Pas parce qu’il a été particulièrement mauvais, mais surtout parce que les locaux ont parfaitement bloqué ses rares tentatives, déjà peu nombreuses en raison de la tactique adoptée par le club promu. Son profil sera plus utile contre des oppositions ambitieuses. Remplacé à la 70e par Barka, malade cette semaine mais qui s’est très rapidement mis en évidence dans sa capacité à improviser et à donner le tournis aux défenseurs.
@No_vak
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