En se déplaçant sur le terrain d’un AS Nancy Lorraine leader du championnat et invaincu sur ses terres, privé de nombreux joueurs, le DFCO avait de la confiance à gagner et pas grand chose à perdre. Mission plus que réussie avec à l’arrivée une victoire précieuse, arrachée au terme d’un match où les Dijonnais ont fait honneur à cette expression trop galvaudée : « mouiller le maillot ».
LE MATCH
AS Nancy Lorraine – Dijon FCO : 0-1 (0-1)
Au Stade Marcel Picot (Nancy), le 20 septembre 2024, coup d’envoi à 19h30.
But : Mendy (17e) pour le DFCO
Avertissements : Ebonog (90e+8) pour l’ASNL / N’Chobi (90e+8) pour le DFCO
- 4e : Lenny Montfort sort bien au devant des attaquants nancéiens, s’empare du ballon et rassure sa défense d’entrée
- 12e : double occasion dijonnaise ! Djaé hérite d’un bon ballon en profondeur dans la surface, il tergiverse et perd le cuir qui revient jusqu’à Ikanga qui frappe à l’entrée de la surface. Son tir est contré par la défense mais revient sur Djaé qui frappe en angle fermé : c’est détourné en corner par Sourzac !
- 16e : l’ouverture du score dijonnaise, sur un coup-franc excentré de Vargas-Rios côté gauche ! Son ballon parfaitement adressé au point de penalty est repri de volée, avec un peu de réussite, par Elydjah Mendy qui trompe Sourzac. 1-0 pour le DFCO !
- 24e : Cheick Touré est lancé en profondeur sur la gauche de la surface. Montfort sort bien pour fermer l’angle face à l’attaquant nancéien, poursuivi par Sylla, dont la frappe trouve le petit filet extérieur.
- 35e : Nancy a clairement repris l’ascendant depuis une dizaine de minutes et obtient un coup-franc bien placé dans l’axe. C’est tiré par Bokangu mais ça manque un peu de puissance et Montfort, bien sur la trajectoire, peut se saisir sereinement du ballon.
- 41e : Ikanga travaille côté gauche et parvient à adresser un excellent centre au 2e poteau. Moco reprend à bout portant en angle un peu fermé mais Sourzac s’interpose. Le break était tout proche !
- 55e : situation très chaude dans la surface dijonnaise avec Expérience à la baguette sur son côté gauche, mais l’arbitre signale heureusement une position de hors-jeu, alors que le but dijonnais était grand ouvert.
- 57e : sur un coup-franc nancéien aux 30 mètres, Thiaré peut reprendre le ballon de la tête mais manque de précision pour inquiéter Monfort. Le danger se rapproche.
- 65e : Gomel, tout juste entré en jeu, frappe un coup-franc lointain qui atterrit parfaitement dans la surface. Tout heureux de ne voir aucun nancéien dévier le ballon, Monfort peut s’en emparer.
- 70e : Sylla manque son contrôle puis perd son duel face à Bouabdelli, qui peut filer seul au but. Monfort sort à toute vitesse, plonge dans les pieds de l’attaquant et parvient à arracher le ballon ! Quelle intervention !
- 78e : sur une nouvelle offensive lorraine, Evans est servi à l’entrée de la surface et décoche une frappe puissante qui frôle le petit filet extérieur. Le DFCO tient encore, mais pour combien de temps ?
- 85e : N’Chobi, lancé en profondeur, résiste au retour de Thiaré et peut glisser le ballon à Parsemain, qui s’ouvre le chemin du but et frappe dans une position excentrée. C’est détourné en corner par la défense.
- 90e+6 : Gomel, servi à l’entrée de la surface, reprend en demi-volée. Le ballon s’envole au-dessus cages et des tribunes de Marcel-Picot.
- 90e+8 : au bout du bout, les hommes de Baptiste Ridira s’arrachent pour conserver leur avance et obtenir une victoire précieuse à bien des égards ! Dijon gagne son deuxième match de la saison.
Plus qu’un test…
Se déplacer sur le terrain d’une équipe candidate à la montée et installée dans le fauteuil de leader, c’est déjà un défi en soit. Mais le faire avec un effectif décimé par les blessures et un début de saison poussif dans les résultats – bien que convaincant dans le jeu – ça relève presque de la gageure. C’était un tout cas l’occasion rêvée de voir ce que ce groupe a dans le ventre.
Et on a vu. De la confiance, du caractère, de la cohésion et de l’abnégation. C’est tout cela que l’on retiendra de cette victoire en terres lorraines, sans doute plus que le jeu proposé, pourtant assez cohérent. Car rien n’aura été facile dans cette partie. Si le DFCO est parvenu à dominer nettement les débats en première période, à ouvrir le score et à ne concéder que très peu de situations dangereuses, ce fut au prix d’un pressing aussi rigoureux qu’énergivore. Et lors du second acte, il a fallu batailler bec et ongles pour conserver ce petit but d’avance, face à des Nancéiens maladroits mais déterminés, alors même que les organismes paraissaient éprouvés par la débauche d’énergie consentie précédemment.
… un révélateur
Finalement, au-delà de l’impact physique, c’est bien au mental que le DFCO a arraché cette victoire. Les Dijonnais méritaient-ils de l’emporter à Marcel-Picot ? Sans doute moins que lors du déplacement à QRM où ils avaient été bien plus dominateurs tout au long de la partie. Mais le foot est ainsi, on n’obtient pas toujours la victoire lorsqu’on la mérite le plus, du moins dans le jeu. Il n’en reste pas moins que pour le mental de ce groupe, déjà solide pour autant qu’on puisse en juger, de tels scénarios sont particulièrement bénéfiques. Ils démontrent, comme le souhaitait Baptiste Ridira en conférence de presse, que ce DFCO est capable de battre n’importe qui et, plutôt important encore, qu’il est en droit d’assumer un statut d’équipe destinée au haut de tableau. De favori pour la montée, probablement pas, mais d’outsider crédible, très certainement.
Cette soirée en Lorraine a également permis de confirmer l’implication de bon nombre de joueurs. Rien d’étonnant au sérieux d’un Makutungu, au dévouement d’un Marié, à l’ardeur d’un Chahid, on avait l’habitude. Mais que dire, encore une fois, de la grinta apportée par Vargas-Rios ? Des retours défensifs et de l’agressivité au duel de Parsemain ? Et, la belle découverte du soir, de la maîtrise de Titebah ? Bien sûr, tout n’est pas parfait dans cette équipe, Sylla s’est encore laissé aller à quelques errements, Ben Fredj a fait une entrée plutôt moyenne, Moco s’est totalement délité lorsqu’il a été repositionné arrière droit… Mais ce genre de sous-performances individuelles sont le lot de toutes les équipes et s’estompent quand le collectif est au diapason. Toutes les incertitudes ne sont pas levées sur les forces et faiblesses de ce groupe. Ce qui est certain en revanche, c’est qu’il ne trichera pas. Et c’est déjà beaucoup. Reste maintenant à confirmer et à enchaîner à domicile face à un 3e promu, Aubagne, avant un déplacement à Orléans qui vaudra cher dans le championnat du haut de tableau.
@Gus21
LES NOTES
L’homme du match : Elydjah Mendy (8,1)
Quel match de notre défenseur central ! Par où commencer ? Il est encore buteur sur phase arrêtée et nous ramène les 3 points, mais on retiendra sa partition défensive qui nous semble finalement plus importante. Elydjah a été impérial dans l’axe, tant dans le domaine aérien que sur les interventions au sol. Il a régné dans les airs, coupé de nombreux centres et sur certaines phases, on avait l’impression de le voir partout. Le tout dans un style assez sobre, il a dégagé beaucoup de sérénité. Quelle recrue !
Montfort (7,4) : une belle prestation de sa part ce soir. Auteur de bonnes sorties face aux attaquants nancéiens, il intervient plusieurs fois sereinement. L’ensemble de sa prestation est de nouveau très satisfaisant, et il confirme le choix du club de lui donner la place de n°2. Son intérim en l’absence de Delecroix est pour le moment une réussite et on a le sentiment de pouvoir bien préparer l’avenir avec ce gardien.
Titebah (7,1) : un peu sur la réserve sur le plan offensif en début de match, il a finalement lâché les chevaux au fil du match. Il s’est montré rassurant dans son couloir, juste dans ses interventions défensives. Sur le plan technique, il assure et ses percussions vers l’avant ont mis l’équipe de Nancy sur le reculoir par périodes, durant la seconde mi-temps. Visiblement touché, il est sorti à la 69ème, remplacé par Hamada. C’est Moco qui a coulissé dans le couloir droit après sa sortie, alors que l’ex de l’ASNL a fait une entrée satisfaisante comme milieu droit, à un moment où il fallait tenir le score.
Sylla (4,3) : s’il a été au niveau, sobre et propre sur le plan défensif la majeure partie du temps, on notera toutefois quelques frayeurs, des pertes de balles dangereuses, comme à la 70ème minute, obligeant Montfort à remporter son face-à-face. À la 80ème, il commet une faute évitable et sur le coup franc suivant, il sort le ballon de façon autoritaire. Voilà qui symbolise assez bien son match. C’est surtout la comparaison avec son camarade gaucher qui le fera souffrir. Pour un joueur qui ne sera a priori pas titulaire quand Bernard sera remis, sa prestation reste tout de même correcte, mais il faudra purger son jeu des gestes dangereux, fautes grossières ou passes ratées dans ses 30 mètres.
Makutungu (6,8) : un bon match de Cédric, très caractéristique de son style de jeu. Pas d’étincelle, rien de bling-bling, pas de folie, mais quand on regarde de près son match, on voit une prestation défensive très solide, ne laissant que des miettes aux adversaires. Très dur à franchir dans le 1 contre 1, il est l’incarnation de la fiabilité.
Moco (5,0) : il a fait preuve d’une activité intéressante au milieu, et sa première mi-temps est positive. Il est d’ailleurs prêt d’ouvrir le score à la 41ème, sur un très beau centre d’Ikanga. Sa présence physique dans l’entrejeu a fait du bien face à une équipe disposant de bons gabarits. Après la sortie de Titebah, il a basculé au poste de latéral droit, où il a paru moins à son aise, tout en participant néanmoins à la bonne prestation défensive de l’équipe sur la fin du match ainsi qu’au clean-sheet.
Marié (5,9) : un match dans son style caractéristique, marqué par un pressing tout terrain en début de première mi-temps, et une grosse activité. Toujours dans un rôle de joueur de l’ombre, il a coupé beaucoup de trajectoire de passe. Légèrement blessé (une entaille à la cheville), il a été remplacé à la mi-temps par Chahid (5) à un poste de n°6 où l’on pourrait craindre qu’il soit parfois en difficulté du fait de sa petite taille. Mais il a pu faire preuve d’assez de justesse technique et d’activité pour tenir son rang, tout en créant une opportunité ou deux.
Vargas Rios (7,6) : ce joueur est la personnification même du mot « grinta », jusqu’à sa façon de célébrer la victoire avec le parcage après la fin du match. Très précieux au milieu de terrain, il a mis beaucoup d’énergie dans tout ce qu’il faisait. Sa fin de match est symbolique de ce qu’il apporte à l’équipe : dans un moment où la fébrilité menaçait de gagner les rangs dijonnais, il a su à la fois ne pas lever le pied et remettre de l’ordre dans le jeu dijonnais. Cerise sur le gâteau, il est passeur décisif ce soir. À l’instar de Mendy, son recrutement s’avère une grande réussite pour le moment.
Djaé (5,1) : en début de match, avec ses deux compères de l’attaque, il initie un bon pressing, étant décisif dans des récupérations hautes. Il a souvent cherché à provoquer balle au pied, parfois au détriment de choix collectifs qui aurait semblé plus judicieux. Il n’en reste pas moins que son potentiel technique et athlétique est intéressant, à un poste qui n’est pas forcément celui où il sera le plus à l’aise, en témoignent les quelques erreurs de jeunesse qu’on l’a vu y commettre. Il est remplacé assez logiquement à la 64ème par Ben Fredj qui aura fait une entrée assez terne, même si on a aperçu quelques fulgurances dans son jeu, comme cette passe dans les arrêts de jeu qui lancent bien Nchobi dans la profondeur, ou cette combinaison menant à une frappe d’HVR. Reconnaissons-lui le fait d’avoir été, dans l’état d’esprit, accordé avec ses coéquipiers.
Ikanga (5,8) : pour son deuxième match sous les couleurs dijonnaises, il a confirmé qu’il avait le niveau pour tirer tout le monde vers le haut, même si tout n’a pas été parfait. Il tergiverse dans la surface à la 13ème mais il a représenté une menace constante, par ses capacités de percussion en particulier. Son centre à destination de Moco à la 41ème aurait mérité d’être une passe décisive. Il a toutefois perdu en lucidité avec l’avancée du match, peinant ensuite à lever la tête quand il avait le ballon. Il est remplacé à la 82e par Nchobi, auteur d’une belle entrée pleine d’énergie. Si ce joueur semble ne pouvoir prétendre qu’à la rotation dans l’immédiat, on a de l’affection pour lui ici, et on sait qu’il se passera toujours quelque chose quand le jeu est dans son secteur.
Parsemain (5,6) : dans son registre, il a fait plutôt un bon match, pesant sur la défense par son jeu dos au but, il a aussi multiplié les courses et les mouvements devant sur le début de match. Il ne s’est pas montré avare d’effort au pressing, également. Un peu comme ses deux partenaires offensifs, il a peut-être manqué par moment de lucidité et de sens du collectif sur certaines actions. Peut-être que la jeunesse et le contexte en sont l’explication.
@Fabius
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