Inconstant et parfois dominé, le Dijon FCO a au moins eu le mérite de rentrer de Caen avec un point au terme de son match nul, sans but, ce vendredi (5e journée de National). Si le résultat comptable n’est pas décevant, la prestation sur le terrain peut nous pousser à exiger davantage de cette équipe méconnaissable d’une semaine sur l’autre, prétendant à la montée.

LE MATCH
SM Caen – Dijon FCO : 0-0 (0-0)
Au Stade Michel-d’Ornano (Caen), le 5 septembre 2025, coup d’envoi à 18h30.
Avertissements : Diakité (59e), Mvila (59e) et Mandrea (69e) pour le SMC/ Lembezat (42e), Marié (53e), Vargas-Rios (73e) et Bernard (75e) pour le DFCO.
L’ANALYSE
Si vous aviez oublié que l’horaire de ce match avait été avancé à cause de celui de l’Équipe de France face à l’Ukraine (victoire 2-0 des Bleus), tant mieux pour vous ! Cela vous aura évité de visionner l’une des deux mi-temps décevantes de Dijon en Normandie ce vendredi soir, ou plutôt en fin d’après-midi. Un créneau peu pratique qui aura même empêché beaucoup de supporters locaux de pousser les portes de d’Ornano à l’heure, et qui est partiellement dû au refus de la direction dijonnaise de le décaler une heure plus tard pour arranger tout le monde. Si ça n’a pas été très bien reçu du côté du Calvados, on ne peut pas dire que le spectacle sur la pelouse aurait mérité plus que les dix mille âmes déjà présentes au stade et qui ont dû se tenir la tête à deux mains au moment d’en sortir.
En lisant ce débrief ou en regardant le résumé du match, abandonnez immédiatement tous vos rêves de voir le DFCO peindre un tableau similaire à celui de la 4e journée contre le Paris 13 Atletico (4-2). Bien loin de là, notre club a été incapable de cadrer un tir sur la pelouse du relégué, malgré sa défense remaniée et deux de ses titulaires absents. Ce qui n’est pas un drame en soi quand l’adversaire en question est aussi maladroit devant nos cages, ratant des occasions franches ou se heurtant à un défenseur ou un gardien inspiré. Telle est l’histoire de ce match que personne ne gardera en mémoire, mais qui permet tout de même aux bavards que nous sommes de tirer quelques constats doux-amers sur la qualité de notre équipe.
Premièrement, on notera facilement que les errements de la fin de la saison dernière n’existent plus. En effet, notre équipe répond présent dans sa capacité à garder ses cages inviolées et, alors qu’elle prend des buts dans des matchs qu’elle maîtrise (Rouen, Paris 13), elle arrive à ne pas en concéder quand elle est dominée comme en cette semaine de rentrée. Un paradoxe qui doit désormais être rectifié et nous permettre d’être plus régulièrement imperméables même quand les adversaires n’ont pas ou peu d’opportunités, comme à Saint-Brieuc, et de finir les matchs tranquillement lorsqu’on aura pris l’avantage.
À la limite, mais toujours dans les clous
Seulement voilà : ce championnat National est plein de surprises mais la qualité moyenne de ses attaquants n’en est pas une ! Malheureusement, les nôtres semblent encore se mettre trop régulièrement au diapason en ce début de saison et si nous sommes pour l’instant la 3e meilleure attaque du championnat ex aequo, certaines prestations ne sont pas suffisantes. Comme Ntamack à Saint-Brieuc, Domingues a traversé cette rencontre presque tel un fantôme alors qu’il avait l’occasion d’être une fois de plus le héros qu’il a été à Gaston-Gérard fin août. Cela ne pourra pas être le cas toutes les semaines, il faut l’accepter. Mais proposer si peu de danger collectivement sur 96 minutes alors que nous sommes en confiance doit être perçu par l’équipe et le staff comme un échec dans la préparation du match comme dans l’exécution. Espérons que cela serve de leçon.
Même si tout bien considéré, prendre un point à Caen est tout sauf une mauvaise opération. À présent, et avec un match de plus contre un concurrent direct mis derrière nous, le DFCO reste invaincu en National 1 et ces trois nuls frustrants, parfois décevants, se transforment en une troisième victoire sur le plan comptable et en un neuvième point plus qu’apprécié. Pas encore suffisant, mais assez pour se satisfaire d’être dans le bon wagon et de ne pas flancher même quand les éléments sont contraires. Il s’agit d’un résultat à bonifier impérativement à domicile contre le FC Villefranche, même sans trois de nos titulaires (si la blessure de Moco l’empêche de jouer) avec les suspensions prévues à l’avance de Marié et Lembezat, qui n’ont pas été les meilleurs dijonnais depuis le mois d’août mais qui ont tout de même un rôle prépondérant dans l’équipe. Les remplaçants sont appelés à la barre et on l’occasion de bouleverser l’ordre établi !
@Novak
LES NOTES
L’homme du match : Paul Delecroix (7,7)
Grosse prestation de notre gardien ce vendredi soir ! Si on ramène un point, c’est notamment grâce à sa prestation. Il est décisif dès le début de match en remportant son duel face à Diakité. Il réalise une belle horizontale sur une frappe dangereuse à la fin de la première mi-temps, et capte bien une tête adverse sur un coup-franc dangereux après la pause. Rassurant pour le DFCO, qui aura besoin d’un portier dans cette forme-ci s’il veut atteindre ses objectifs.
Moco (4,2) : un match « sans » pour l’international guadeloupéen, qui semble de plus s’être blessé à l’ischio, ce qui l’a contraint à sortir avant la fin du match. Il a été mis en difficulté au début de match et est coupable sur la première occasion (4e), avec une glissade inopinée qui offre un face-à-face à Caen. Il a corrigé le tir par la suite, mais sans vraiment rentrer dans son match, avec des sautes de concentration dommageables. Sur le plan offensif, son apport n’aura pas été aussi intéressant que lors de ses sorties précédentes. Remplacé à la 84e par Diaby Malick, qui s’est fait une frayeur dans les ultimes instants du match.
Diouf (6,1) : prestation dans la lignée de la précédente, en dehors de quelques rares bévues qui auraient pu coûter cher. Il a globalement été solide, remportant ses duels et mettant l’intensité défensive requise dans un match comme celui-là. Par moments, on a aussi vu une qualité de relance intéressante.
Bernard (6,5) : un jeu sobre de taulier, il a été fiable et efficace, à un poste ou c’est principalement ce qu’on attend de lui. Face à une attaque caennaise assez rapide, il a su faire parler son expérience et son placement pour ne pas se faire surprendre… sauf sur un oubli qui a autant étonné Gnanduillet (qui n’en profitera pas) ! Du vice défensif quand il fallait : Quentin tient encore son rang. Avec son compère de la charnière, ils constituent un socle sur lequel l’équipe peut s’appuyer.
Diallo (6,6) : encore une bien belle sortie de notre latéral, qui confirme son bon début de saison et donne le sentiment d’avoir réellement franchi un cap depuis la saison dernière. Il a encore eu beaucoup d’activité dans son couloir, et il a été bien en place sur le plan défensif. Tout juste pourrait-on noter qu’il a une tendance à se jeter un peu trop vite : parfois, cela permet un pressing gagnant ou une interception, d’autres fois cela ouvre un espace derrière lui. Mais son désir de défendre en avançant est l’une des grandes raisons pour lesquelles nous sommes encore invaincus.
Bellon (7,3) : en l’espace de deux semaines, tout le monde est convaincu. La nouvelle recrue nous a gratifiés d’un nouveau match de très bonne facture. Non seulement il joue bien son rôle à la récupération, ayant le volume de jeu et la hargne nécessaire pour occuper ce poste, mais voilà en plus un jeune homme qui joue en levant la tête, avec beaucoup de justesse en particulier dans le jeu long, alors que plusieurs de ses passes ont idéalement lancé nos attaquants. S’il continue à proposer des prestations de la sorte, on va rapidement beaucoup l’aimer (spoiler : c’est déjà un peu le cas).
Ndezi (5,4) : le milieu gauche a fait un match plutôt solide au milieu, même si on a le sentiment qu’on pourrait en attendre plus de lui. Il met de l’impact au milieu, conserve bien son ballon, on sent qu’il pourrait parfois davantage simplifier son jeu et avoir moins tendance à ralentir les actions. Plus de spontanéité ! Remplacé à la 70e minute par Vargas-Rios, qui a fait une entrée dans son registre habituel, même s’il aurait pu éviter son carton jaune après une minute…
Marié (5,3) : Dr Jordan et Mr Marié, notre n°14 a clairement montré deux visages sur ce match. S’il a souvent été au four et au moulin, montrant sa grosse activité habituelle qui fait beaucoup de bien à l’équipe, il a par ailleurs gâché plusieurs de nos situations offensives, manquant de justesse dans l’utilisation du ballon. C’est toujours agaçant de voir un joueur courir partout, récupérer, distribuer le jeu, l’accélérer, aller de l’avant, réussir plusieurs belles transversales pour finir par rendre le ballon sur des passes totalement ratées dès l’approche de la surface adverse ou sur des coups de pied arrêtés mal négociés. Indispensable dans l’entrejeu, mais avec beaucoup trop d’erreurs dispensables, ce soir. Peut-être sa suspension lui permettra de souffler et de se remettre en question. On en veut plus, on veut du mieux !
Lembezat (4,9) : il a cherché à provoquer balle au pied, se montrant parfois dangereux, et a su occuper des positions dangereuses comme à la 64e où sa grosse frappe manque de peu la lucarne. Mais son influence sur le jeu n’a pas toujours été très évidente. En-dehors d’un bon dribble devant M’Vila, on aimerait voir plus de choses pour assurer plus de créativité et créer davantage de décalages. Remplacé à la 70e par Chouchane, qui aura été plutôt discret sur la fin de match. Espérons que Barreto apporte de la concurrence à ce poste.
Domingues (3,5) : s’i a cherché à proposer par ses déplacements, notre meilleur buteur a eu toutes les peines du monde à exister face à la défense de Caen. On l’a donc peu vu, même s’il a cherché à jouer le rôle ingrat qui semblait lui être dévolu pendant ce match. En bon attaquant de surface qu’il est, on aurait aimé le voir reprendre le caviar de Barka à la 66e. Une prestation très médiocre, au final, dans un match où il faut reconnaître que les défenses ont pris le pas sur les attaques. Il a été remplacé à la 84e par Tavares, qui a bien failli faire rentrer dans les cages un centre de Ntamack au premier poteau. Ce qui nous aurait assurément mis des paillettes plein les yeux…
Barka (5,2) : il a été remuant, notamment pendant la première mi-temps durant laquelle il est clairement l’offensif le plus dangereux du côté de Dijon. Sa frappe enroulée à la 19e pu nous faire perdre la voix si elle avait accroché la lucarne opposée. Même si ses statistiques ne sont pas très impressionnantes depuis le début de saison, c’est bien le joueur avec le plus d’influence sur le jeu offensif. Celui par qui on sent que les solutions peuvent venir. Il méritait une passe décisive juste avant d’être remplacé à la 70e par Ntamack qui aura tenté, souvent dans une position un peu excentrée, mais sans grande réussite. Mais comme à chaque entrée en jeu, il a su créer une très grosse occasion. On aimerait bien, d’ailleurs, voir ce dernier associé avec Barka et non le remplacer à l’avenir.
MOYENNE : 5.7
@Fabius
Laisser un commentaire