DFCO 0-0 Villefranche : franchement exaspérants

C’est pourtant en conservant son statut d’invincibilité que le DFCO descend du podium du National au terme de cette 6e journée ! Malgré une nette domination sur le terrain, les joueurs de Baptiste Ridira n’auront pas réussi à faire trembler les filets, se contentant de partager les points avec leur adversaire Villefranche. Un résultat qui est loin d’avoir la même saveur que vendredi dernier pour Dijon

Alexis Ntamack n’en revient pas : malgré une prestation aboutie, Dijon concède son troisième match nul 0-0 de la saison.

LE MATCH

Dijon FCO – FC Villefranche Beaujolais : 0-0 (0-0)
Au Stade Gaston-Gérard (Dijon), le 12 septembre 2025, coup d’envoi à 19h30.

Avertissements : Marcel (28e), Sbai (41e), Péan (73e) et Nagera (90+6e) pour le FCVB / Ndezi (44e, 74e), Diouf (62e), Ridira (82e), Delecroix (90e) et Obongo (90+4e) pour le DFCO.

Expulsion : Ndezi (74e) pour le DFCO.

L’ANALYSE

Au sortir d’un match compliqué à Michel-d’Ornano où elle n’avait pas été en mesure de cadrer une seule frappe – certes dans un contexte bien différent, la formation dijonnaise était attendue au tournant pour confirmer son bon début de saison. Dans un cadre plus idéal cette fois-ci, face à un adversaire plus faible et à domicile, les Rouges ont tout de suite fait parler leur supériorité sur le terrain, ne laissant pendant près de 90 minutes comme seule tentative caladoise cet engagement frappé directement en direction des cages de Delecroix. Complètement étouffés au milieu de terrain, et incapables de tenir le ballon face à l’arrière-garde dijonnaise lors de ses rares excursions, l’équipe rhodanienne semblait vouée à craquer complètement face aux vagues Rouges incessantes, majoritairement portées par Alexis Ntamack.

Alors que l’armada dijonnaise semblait parfaitement en place, tout a basculé avec la sortie sur blessure de Paul Bellon, ô combien précieux en ce début de partie, et cette dizaine de minutes perdues pour les sorties coup sur coup du milieu dijonnais et de Ouedraogo du côté des visiteurs. Au-delà de la perte d’un très bon élément, ce fait de jeu a marqué un véritable tournant sur la physionomie de la rencontre, le rythme devenant alors de plus en plus haché, atténuant logiquement la domination dijonnaise. Malgré tout, les Bourguignons n’ont pas baissé leur garde et ont continué à ne laisser que des miettes, écœurant les Caladois sur le moindre contre tenté.

Alors que les entrées de Barka et Domingues semblaient apporter un vent de fraîcheur, prêt à enfin faire sauter le verrou adverse, l’expulsion de Ndezi l’a rapidement fait tourner. Ce fait de jeu majeur a même fait craindre aux supporters les plus habitués un scénario catastrophe, si courant chez les équipes qui ne parviennent pas à concrétiser leurs multiples occasions. Au final, il n’en sera rien, malgré quelques frayeurs sur les ultimes minutes de la rencontre obligeant Delecroix à s’employer par deux fois pour sauver la face d’une équipe qui aura rendu une copie d’apparence presque impeccable, mais en passant complètement à côté du sujet principal en partageant les points.

Une équipe impuissante

Le terme peut paraître dur si l’on prend un peu de hauteur sur cette rencontre. Pris singulièrement, Dijon a effectivement manqué d’efficacité et a buté sur un Péan aussi vigilant que chronophage, tout en faisant preuve de maîtrise dans l’exécution de son style de jeu. De nombreuses occasions créées, un milieu de terrain quasi-intraitable et une défense robuste sont autant d’éléments qui nous permettent d’en témoigner. Cependant, interprété avec l’ensemble des 6 rencontres que nous avons pu observer jusqu’ici en tête, il est impossible de ne pas mettre en exergue le souci majeur de cette équipe : son incapacité à faire tourner les scénarios en sa faveur. S’il est parfois appréciable, comme la semaine dernière, d’être capable de tenir un 0-0 pour ramener un point à l’extérieur face à un concurrent direct, il est plus inquiétant de voir le même résultat survenir lors de rencontres contre des adversaires bien plus faibles comme le Stade Briochin, ou Villefranche en particulier à domicile. Car oui, si Dijon veut assumer pleinement son ambition de remonter en Ligue 2 cette saison, alors il doit gagner ce genre de matchs. Sans négociation possible.

S’il est évident que la qualité de finition des attaquants du championnat de National n’est pas celle que l’on peut retrouver aux étages supérieurs, nous sommes tout de même en droit de nous questionner sur la qualité de l’animation offensive proposée par les Rouges ce soir, majoritairement pendue aux jambes d’un Ntamack qui aura particulièrement brillé individuellement dans la première demi-heure de jeu. Des situations procurées qui étaient cependant loin d’être des situations de buts « simples », et qui semblent exiger un alignement des étoiles qui nous aura échappé ce soir encore. Constat très triste lorsque l’on parle de l’équipe qui a outrageusement dominé la rencontre.

Pour pallier certains obstacles, les Dijonnais seraient également bien inspirés de ne pas se mettre des bâtons dans les roues systématiquement, que ce soit en terminant à 10, en provoquant des pénaltys ou en permettant à l’adversaire de quasiment remonter un écart de 3 buts à quelques minutes de la fin de la rencontre. Autant de petits détails qui, mis bout à bout, peuvent également expliquer les 4 matchs nuls en 6 matchs. Même si on ne peut pas vraiment se plaindre de l’abnégation défensive dont cette équipe fait preuve en ce début de saison, malgré les nombreux changements imposés par les ventes et blessures de nos cadres.

Avec un staff reconduit d’une saison sur l’autre pour la première fois depuis longtemps dans notre club, les bonnes questions devront désormais se poser sur la manière d’animer les rencontres. Sans nécessairement remettre en cause le 4-4-2 cher à Baptiste Ridira (même si la question mérite de se poser), cette difficulté à la conclusion ou la création n’est pas sans rappeler de nombreux débriefs qui ont déjà été écrits en 2024-2025. Comme un symbole, Dijon redescend d’ailleurs à cette maudite 4ème place au terme d’un match où la soupe n’était pas mauvaise, mais manquait cruellement de sel.

@CM_Tadryel

LES NOTES

L’Homme du match : César Obongo (6,2)
Prime à la jeunesse pour cette 6e journée de National ! Débutant parmi les professionnels, le défenseur latéral droit de 19 ans s’est fait remarquer positivement au sein d’une défense qui a tenu son rang et qui n’a jamais été débordée avant l’expulsion. Ses interventions très réussies et matures pour son âge ne laissent présager que du bon pour la suite, alors qu’il a dû faire face à des joueurs rapides et puissants. On ne demande qu’à le revoir !

Delecroix (5,7) : soirée très tranquille pour notre portier, qui a tout de même rassuré les siens à quelques reprises notamment sur des sorties en dehors de sa surface pour écarter des ballons en profondeur, et une parade précieuse dans le temps additionnel.

Diouf (6) : rien à signaler pour le nouveau roc dijonnais, si ce n’est ce carton jaune, peut-être nécessaire mais qui l’aura handicapé sur le reste de la deuxième mi-temps. Il n’a jamais été dépassé dans les duels aériens et aurait même pu contribuer à ouvrir le score sur coups de pied arrêtés, en vain.

Bernard (6) : moins dans les duels que son compère côté droit, le joueur de champ le plus expérimenté de notre effectif a bien assumé son rôle de premier relanceur et orienté le jeu depuis sa position reculée.

Khatir (6) : première titularisation convaincante pour l’ancien joueur d’Aubagne, auteur de centres réussis et de débordements dangereux dans les derniers mètres caladois. Rarement pris à revers, il a bien répondu présent.

Bellon (non noté) : auteur d’un début de match dans la continuité de ses premières apparitions, le milieu défensif a malheureusement dû céder sa place juste après la demi-heure de jeu à Chouchane (5,5), qui a pu profiter de cette occasion pour gagner du temps de jeu. S’il a pu impulser quelques combinaisons efficaces et été dangereux sur les tirs à mi-distance, il a manqué de constance tout au long de la partie.

Ndezi (3,2) : déjà l’un des Dijonnais les moins convaincants de la partie, il n’a pas su se maîtriser alors qu’il était déjà averti. Même si, depuis le stade ou notre télé, on était tout aussi frustrés que lui du scénario qui se dessinait…

Vargas-Rios (4,0) : loin d’être à son meilleur niveau, HVR n’a pas su enclencher une dynamique positive après deux matchs passés sur le banc et a manqué d’idées pour réellement faire la différence. Même si on retiendra ce centre vers Tavares qui méritait meilleur sort.

Barreto (4) : une titularisation imposée par la suspension de Lembezat et qui ne lui a malheureusement pas fait gagner beaucoup de points… en-dehors d’un coup franc très bien botté dans le deuxième acte, il n’a pas apporté le danger et surtout le déséquilibre qui était attendu de lui. Remplacé à la 69e par Barka, qui même en infériorité numérique a permis à Dijon de rester dangereux. Pas assez à notre goût, cela dit.

Tavares (5,5) : première titularisation depuis son retour et déjà nous retrouvons notre goléador comme nous l’avions quitté : poison pour les défenses, en particulier dans son jeu de corps et son pressing incessant, il a cependant manqué de lucidité pour mettre au fond une ou deux actions chaudes qui auraient permis de faire la différence. Mais on n’a pas boudé notre plaisir de le revoir à GG. Remplacé à 87e minute par Rombogouera, assez esseulé et dans un contexte difficile.

Ntamack (6.2) : ex aequo avec l’homme du match, il n’est pas nommé à la place de César Obongo pour la simple et bonne raison qu’il n’a pas rapporté de point à son équipe. Pourtant, sa puissance et sa vitesse lui ont permis de se procurer des occasions, des face-à-face et des situations de débordement intéressantes qui auraient dû nous permettre de marquer une fois ce soir. Cela dit, il aura été bien meilleur que lors de sa première titularisation à Saint-Brieuc. Remplacé à la 69e par Domingues, à deux doigts de marquer un but mémorable sur l’une de ses rares touches de balle, d’une volée très bien équilibrée.

@Novak

MOYENNE : 5,3

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Commentaires

3 réponses à “DFCO 0-0 Villefranche : franchement exaspérants”

  1. Avatar de rené Dumas
    rené Dumas

    Pour répondre à la personne qui parle de corner à la suite du carton jaune pour Péan le gardien de Villefranche : Point du réglement = c’est lorsque le gardien conserve plus de 8 secondes le ballon dans les mains qu’il y a corner mais pas dans la situation qui a motivé le carton jaune (gain de temps sur dégagement au pied. Dont acte

    1. Merci pour cette précision ! Donc l’évolution réglementaire n’est pas aussi importante qu’on le pensait. Les gardiens lâchant souvent le ballon au sol quand ils l’ont dans les mains pour continuer à gagner quelques secondes, ces abus concernaient bien plus souvent les dégagements sur coups francs et sorties de buts…

  2. Avatar de Pascal Colom
    Pascal Colom

    Salut Dijon show. Oui , on we devait de l’emporter hier d’autant plus que vendredi prochain , nous ne jouons pas cf Ajaccio ..Bonne première mi temps mais la sortie de Paul Bellon nous a.eté défavorable..Et dommage que notre Julio n’ait pu en claquer un petit ..Mais pour moi Villefranche est l’equipe la plus faible venue depuis le début de saison à GG ..Et puis cet arbitre quoi . OK il est jeune et son rôle n’est pas évident. Mais alors le clou avec ses assistants a eté le décompte du temps additionnel en première mi temps . Comment peut on donner entre la blessure de Paul Bellon et celle du joueur de Villefranche 3 mn tout juste alors qu’en fait il aurait fallu donner et cela aurait eté normal 3 minutes certes
    × 3 ?? On cherche toujours la reponse …

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