Après un exercice 2024-2025 historique en Première Ligue, terminé à la 4e place derrière les trois immenses favoris du championnat, la section féminine du DFCO va connaître de grands changements. Mais elle nous aura rendus fiers et inscrit son nom à tout jamais parmi les équipes ayant accompli les plus beaux exploits de l’histoire du football dijonnais.

Les secrets d’une réussite majeure
Dès le départ de la saison 2024-2025, après un maintien acquis aisément tout en étant loin de concurrencer les meilleures équipes de Première Ligue, nous sentions que le DFCO féminin pouvait nous épater. Ses matches amicaux très réussis, son recrutement ambitieux et très malin de joueuses étrangères de talent mais aussi la conservation de nombreuses cadres ou joueuses prometteuses laissait penser que cette année, Dijon pouvait faire encore mieux. Mais nous étions loin d’imaginer que malgré les problèmes financiers des uns et les déboires des autres, nous verrions nos Bourguignonnes terminer 10 points au-dessus de clubs historiques comme Montpellier ou Fleury, et seulement 2 derrière le Paris FC !
Mais les pions étaient en place et Dijon, mieux que toute autre équipe hors du top 3 indéboulonnable, a su développer son football. L’oeuvre d’un Sébastien Joseph avec un an et demi de recul après ses premiers pas dans la Cité des Ducs, qui savait parfaitement ce qu’il lui fallait à chaque poste pour pouvoir performer. Surperformer, même, puisque peu des joueuses de l’effectif sont référencées au haut niveau. Mais celles qui ne l’étaient pas le sont devenues, et les plus expérimentées ont parfaitement tenu leur rang, à l’image de Viktoria Pinther ou de Noémie Carage.
Un effectif au diapason
Quand il fallait une travailleuse acharnée pour créer le surnombre ou permettre un repli plus serein, Léna Goetsch ne rechignait jamais à l’effort et était imitée par Meriame Terchoun dont la saison n°3 aura été la meilleure, de très loin. Quand il fallait mettre le feu sur les ailes ou créer du danger en une touche, Declercq, Picard, Krezyman ou Wang avaient régulièrement la bonne idée pour servir Jedlinska ou Wu au moment adéquat. Sans parler d’une défense solide comme un roc, rassurée par deux gardiennes de talent et une charnière Taylor-Grec qui a dégoûté les attaquantes. Nous avons déjà cité tant de joueuses qui ne feraient pas tâche dans l’équipe-type de la saison, et pourtant, toutes les autres et le staff au complet ont également contribué à cet accomplissement majeur, qui ne se reproduira peut-être pas de si tôt. Nous aurions tant aimé voir nos joueuses aller encore une étape plus loin, mais elles se sont fort logiquement heurté à un plafond malheureusement encore trop difficile à traverser, représenté par l’ogre lyonnais qui nous en aura fait voir de toutes les couleurs.
Cette fin de saison douce-amère, avec la crainte de la suite, n’aurait toutefois pas eu le même goût si nous ne nous étions maintenus que sur le fil, en n’ayant pris aucun plaisir devant les matchs et sans n’avoir rien réussi de bien important. Au contraire, le DFCO a été acteur de ses matchs, aussi cohérent que possible et très dangereux dès que la ligne médiane était franchie. Et si Dijon va prendre un virage (forcé) à 90° qui va peut-être nous empêcher de capitaliser sur cette année record dans tous les domaines, une telle réussite marquera pour toujours une section qui, de la D2F à sa 4e place en 2025, a tous les mérites du monde pour avoir devancé des institutions bien établies en Ligue 1 masculine qui n’ont jamais réussi et/ou investi dans le sport féminin.
DFCO Féminin : et maintenant ?
De sources assez sûres et de ce que l’on a pu comprendre de notre entretien avec Pierre-Henri Deballon récemment, l’équipe féminine va voir sa masse salariale être drastiquement réduite (comme toutes les sections du club) ce qui risque de découler sur un exode massif de ses talents, à commencer par son entraîneur qui n’a plus a prouver ses qualités. Sans nommer les partantes qui ne se sont pas encore toutes manifestées, loin de là, nous savons que la plupart de nos meilleures buteuses et sources créatrices iront trouver un projet plus « ambitieux » ailleurs. Nous mettons ambitieux entre guillemets car même si nous ne visons pas la 4e place à nouveau, se maintenir dans l’élite avec ce qui sera potentiellement l’un des plus petits budgets de Première Ligue, avec des joueuses émergeant du centre de formation, sera un défi passionnant.
Bien sûr, cela ne sera pas forcément le cas si la vente de la section féminine, espérée par le président-actionnaire et par Sylvain Carric (manager général) a bien lieu. En effet, si un investisseur avec des moyens conséquent se sent prêt à acter cette dissociation et à faire du groupe féminin une entité à part, alors nous ne pouvons prédire pour le moment ce qu’il adviendra de cette équipe qui nous a tant impressionné, ni de la formation d’élite qui mérite d’être mise en avant. Mais une chose est certaine : sans vente actée à l’intersaison, Dijon repartira avec beaucoup de novices à ce niveau-là et devra placer sa confiance dans des jeunes joueuses de la région. Avec Lina Gay, professionnelle depuis 2024 et sous contrat encore deux saisons, en pierre angulaire ?
Un match d’exhibition et des adieux ?
Si, comme nous, vous n’avez pas eu votre dose de football féminin et que vous tenez à voir à nouveau l’équipe dijonnaise jouer – certes dans un cadre bien particulier, rendez-vous ce mardi au Stade Gaston-Gérard pour la rencontre mixte entre les deux équipes professionnelles du DFCO ! La rencontre, « vendue » comme une première dans le football de haut niveau, sera filmée par les équipes de Canal + pour la préparation d’un documentaire inédit. Les places sont gratuites, mais il n’y en aura peut-être pas pour tout le monde.
Le ☀️étant prévu, venez assister à une première dans le monde du football ⚽️
Rendez-vous 𝐜𝐞 𝐦𝐚𝐫𝐝𝐢 𝐚̀ 𝟏𝟖𝐡𝟒𝟓
Ta place gratuite 👉https://t.co/w4eywKiU8H#DFCO https://t.co/0d88niBVfQ
— Dijon FCO (@DFCO_Officiel) May 18, 2025
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