DFCO 1-0 Orléans : résurrection

Longtemps frustré par son propre manque d’efficacité dans une partie qu’il a encore dominée, Dijon décroche trois points et étend sa série d’invincibilité à Gaston-Gérard. Le tout avec des gamins sur le terrain et un but victorieux du plus prometteur d’entre tous : Rayane Messi.

Le jeune Rayane Messi a fait chavirer le Parc des Sports dans le bonheur pour sa grande première à la maison.

Le match

Dijon FCO – US Orléans : 1-0 (0-0)
Au Parc des sports Gaston-Gérard (Dijon), le 12 avril 2024, coup d’envoi à 19h30

But : Messi (88e) pour le DFCO.

Avertissements : Ariss (55e), Temanfo (83e) et Etoga (90e+1) pour le DFCO / Agounon (53e), Solvet (81e) et Soumaré (90e+5) pour l’USO.

Expulsion : Camara (63e) pour l’USO.

  • 2e : coup-franc excentré obtenu et frappé par Fdaouch. Le ballon arrive dans la surface, s’ensuit un cafouillage dans lequel Temanfo est tout proche de pouvoir frapper à bout portant mais Orléans se dégage.
  • 14e : Chahid contre une tentative de Solvet à l’entrée de la surface et le DFCO par en contre, avec un bon travail à deux entre Nassi et Irié. L’attaquant dijonnais efface un défenseur, pénètre dans la surface mais est repris in extremis.
  • 18e : énorme occasion pour Orléans ! Berthier est très bien lancé en profondeur, il résiste au retour de Drouhin puis l’efface d’un crochet mais sa frappe dans la surface est trop molle et captée sereinement par Risser !
  • 27e : belle frappe de Goujon de l’extérieur de la surface mais Risser est vigilant et se détend pour repousser puis capter le ballon en deux temps.
  • 30e : trouvé plein axe par Moco, Hamada se bat bien et parvient à décaler Fdaouch côté gauche, dont la frappe en première intention fuit le cadre des buts orléanais !
  • 35e : dans l’axe, Nassi effectue une bonne remontée de balle, il sert Fdaouch qui tente la frappe décroisée de l’extérieur de la surface mais, cette fois encore, ça passe à côté.
  • 40e : coup-franc plein axe tiré par Nassi, c’est dévié de la tête par Drouhin dans la surface et le ballon arrive sur Irié, excentré côté gauche. Gêné par le tacle d’un Orléanais, il ne parvient pas à cadrer.
  • 43e : Irié repique dans l’axe depuis la droite, il résiste à Solvet et décale Fdaouch, qui tente la frappe en angle fermé. C’est repoussé par Viot mais ça revient dans les pieds du tireur, qui centre au point de penalty. Irié dévie de la tête mais ça manque de puissance et de précision pour inquiéter le portier d’Orléans.
  • 56e : après une bonne ressortie de balle de Chahid, Irié est lancé en profondeur dans la surface par une excellente passe de Nassi mais Viot sort à la rencontre de l’attaquant dijonnais et remporte son face à face.
  • 59e : à s’arracher les cheveux ! Sur un long dégagement d’Ariss, Irié est trouvé dans la surface mais sa frappe trop croisée frôle le montant !
  • 63e : N’chobi, tout juste entré en jeu, est lancé par Moco et prend de vitesse Camara, qui fauche l’attaquant dijonnais en position de dernier défenseur alors qu’il venait d’entrer en jeu ! L’arbitre n’hésite pas et sort le carton rouge.
  • 65e : Irié se charge du coup-franc. Sa frappe en force transperce le mur mais Viot est sur la trajectoire.
  • 73e : à la conclusion d’un gros temps fort dijonnais, Etoga décoche une énorme frappe de l’extérieur de la surface, qui frôle le montant de Viot !
  • 86e : c’était écrit, ça ne pouvait être que lui ! Ariss côté gauche décale Fdaouch qui centre dans la surface. N’Chobi, au duel, parvient à transmettre le ballon à Rayane Messi, qui se met en position de frappe et glisse le cuir au ras du poteau grâce à sa spontaniété (1-0) !
  • 90e+6 : le stade exulte et célèbre un précieux succès 1-0, qui aura mis longtemps à se dessiner mais qui est amplement mérité, célébrant ses jeunes et vaillants joueurs.

Les bases de l’avenir

À la fin de la saison, le DFCO ne connaîtra pas autant de bouleversements que l’été dernier mais plusieurs joueurs quitteront malgré tout le club. On peut douter de la poursuite de l’aventure pour des joueurs comme Congré ou Mendes. Risser retournera à Strasbourg. Irié et Messi seront certainement vendus pour remettre à flot les finances du club. Fdaouch et Makutungu sont pistés à l’étage supérieur et, pour ces joueurs ayant émergé sur le tard, des offres de Ligue 2 ne pourront sans doute pas se refuser.

Certains de ces départs laisseront incontestablement un vide. Mais le DFCO pourra compter sur une jeune génération en train d’émerger et de nourrir de sérieux espoirs pour l’avenir. Entre blessures, périodes de méformes et fiasco concernant plusieurs éléments recrutés pour être des titulaires en puissance, nombre de jeunes issus de la formation ou de la réserve ont eu l’occasion de faire leurs preuves avec l’équipe première. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont su saisir leur chance. Avec comme parfait symbole ce match contre Orléans où le DFCO alignait d’entrée 8 joueurs qui n’avaient jamais joué ou presque en pro (ou au niveau N1) avant cette saison, avec une moyenne d’âge de 21 ans et des poussières.

Messi, symbole de la nouvelle génération

Bien sûr, l’histoire retiendra le but libérateur de Rayane Messi, plus jeune joueur à avoir porter le maillot de l’équipe première et qui marque le but de la victoire dès sa deuxième entrée en jeu avec les pros. Mais que dire de la performance livrée par Ben-Chayeel Hamada, véritable pile électrique au milieu de terrain, infatigable pour se projeter vers l’avant comme venir gratter des ballons ? Comment également ne pas souligner le nouveau match de patron de Cyril Etoga, qu’on l’on n’imaginait pas avoir plus de quelques minutes de temps de jeu au début de la saison ?

On pourrait encore citer Zoran Moco, décisif sur l’action qui entraîne l’expulsion de Camara, ou les copies sérieuses d’Ariss et de Chahid. Bien sûr, tout n’était pas parfait. On a vu, notamment pendant la première demi-heure, que le peu d’automatisme et le manque de maturité tactique de ce onze si jeune entraînaient une forme de fébrilité et un manque de liant dans les schémas de jeu. On a pu constater également un manque d’expérience et de roublardise sur certaines actions, pour mettre le pied ou chercher la faute au moment opportun. Tout cela se réglera avec le temps. 

Car c’est bien là ce qu’il faut retenir de ce match. Avec une telle génération de jeunes, le temps joue pour le DFCO. Si quelques-uns partiront peut-être vers de nouveaux cieux à l’été, il sera alors temps de réfléchir à leurs remplaçants. Mais les fondations d’un avenir meilleur pour le club porteront très probablement certains des noms qui ont foulé ce soir la pelouse de Gaston-Gérard. Et nous avons failli oublier : avec tout ça, nous sommes presque sûrs d’être maintenus et pouvons souffler, à cinq journées de la fin, en espérant que le groupe soit lui aussi soulagé et libéré de toute forme de pression.

@Gus21

Les notes

L’Homme du match : Loïc Etoga (7,5)

Il s’agissait-là de la septième titularisation du jeune camerounais dans l’entrejeu dijonnais sur les huit derniers matchs. Si le numéro 29 parvient à enchaîner les rencontres, même quand l’équipe relativement moins bonne, c’est tout simplement parce qu’il en est devenu l’un des rouages les plus importants ! Essentiel à la récupération, jamais avare dans son replacement et ses courses, celui qui représentait la médiane de l’âge des titulaires du soir (5 joueurs étaient plus âgés, 5 étaient plus jeune) a été assez proche de la perfection. Il ne manque au final qu’un but, qui n’est d’ailleurs pas passé loin en deuxième mi-temps, pour que cette performance puisse être nommée parmi les toutes meilleures de la saison, tous joueurs confondus.

Risser (6,7) : s’il a très peu été sollicité en deuxième mi-temps, le peuple n’oubliera pas ses deux très beaux sauvetages dans le premier acte, avec notamment un arrêt en face à face alors que Berthier avait tout le temps pour le battre. Très costaud, il sauve les siens et leur permet de se rebeller.

Moco (6,8) : comme la semaine passée, Zoran a impressionné par sa capacité à multiplier les appels, à soutenir les offensives, mais n’a pas été pris à défaut ce qui lui vaut cette jolie note fort méritée. Il est toujours imparfait techniquement, mais arrive à compenser avec ses trois poumons et le surnombre qu’il aide à créer dans les 30 mètres adverses.

Temanfo (6,1) : il est assez dur de noter la prestation du capitaine puisque même s’il n’a pas fait d’erreur et qu’il n’a pas concédé de but, on n’a pas trop vu son apport ni défensif ni offensif dans cette partie, en dehors de son occasion en tout début de match. Son carton jaune va nous embêter puisqu’il sera suspendu au prochain avertissement, mais on reconnaît volontiers que son expérience a sans doute été cruciale dans une équipe qui en avait si peu.

Drouhin (5,7) : complètement battu dans un moment qui aurait pu faire basculer le match, le défenseur central de retour de blessure est épargné d’une plus mauvaise note par sa meilleure deuxième mi-temps et surtout par son gardien, lui permettant de ne pas figurer dans les replays les plus humiliants de la 29e journée. Une petite erreur sans frais qui, au fil de son apprentissage, apparaîtra de moins en moins souvent dans son jeu, on l’espère.

Ariss (6,6) : replacé à son poste de formation et sans doute son poste de prédilection, Zak’ Ariss a très bien tenu le couloir gauche et déjà démontré les progrès effectués et l’espace d’une demi-saison de football plus ou moins régulier en pro. Il n’a que 19 ans, mais n’a vraiment pas grand chose à envier à l’un de ses concurrents, Fofana, au profil plus offensif mais clairement moins bon pour défendre les buts.

Chahid (5,6) : un cran en dessous de la plupart de ses coéquipiers, l’un des plus jeunes sur la pelouse n’a pas non plus fait tâche mais souffre de la comparaison avec ses deux coéquipiers au milieu. Un match malgré tout sérieux dans un rôle d’électron libre au milieu de terrain, souvent en 6 devant la défense pour participer à la relance, parfois plus haut. Remplacé à la 74e minute par Messi, pour qui l’histoire est absolument magnifique. Longtemps retardé dans son intégration du groupe pro en National à cause d’une blessure puis des matchs internationaux, le jeune mais très mature attaquant de l’Équipe de France U17 a fait parler la poudre dès sa première apparition sur la pelouse de Dijon, avec un but plein de spontanéité qui démontre toutes ses qualités et qui a fait le tour du monde, en à peine douze heures. Dans un championnat aussi peu médiatisé que le National, ce n’est pas anodin.

Hamada (6,9) : première titularisation en National et déjà de très nombreuses promesses pour l’ancien joueur de Nancy, qui apprend à vitesse grand V les subtilités du métier ! Oui, il n’est pas encore assez costaud par moments comme sur la longue ouverture orléanaise à la 18e qui aurait pu finir en but et sur laquelle il harcèle, en vain, le milieu de terrain adverse. Mais sur 95 minutes, on n’a rien trouvé d’autre à lui reprocher. Il y a un certain talent en ce jeune homme pour éliminer sur ses prises de balles et ses accélérations qui sera très certainement utile à l’équipe dans les mois (et années ?) à venir.

Nassi (5,4) : timide en début de partie, celui qui était malgré lui l’un des joueurs les plus expérimentés à ce niveau parmi les 16 dijonnais sur la feuille de match est monté en puissance et a délivré plusieurs offrandes qui, dans un monde idéal, auraient fini au fond. Remplacé à la 62e minute par N’chobi, dont l’entrée est absolument ébouriffante. Une expulsion provoquée, une passe décisive (maladroite) et au global une volonté de se racheter d’une première partie de saison ratée, ce qu’il arrive plutôt bien à faire.

Fdaouch (5,4) : et si le MVP de la saison perdait sa couronne dans le sprint final ? Nous n’en sommes pas encore là mais cela fait quelques rencontres à présent que Zakaria Fdaouch, en plus de ne pas marquer ni faire de passe décisive, est moins tranchant. Peut-être est-il simplement plus surveillé et plus vite dépossédé du ballon, mais il y a tout de même certains mauvais choix et mauvais tirs qui ont pu nous agacer ce vendredi soir. Ne soyons pas trop mauvaises langues : c’est grâce à son centre que Dijon arrache deux points de plus en toute fin de partie et ça, ça ne se voit pas dans les statistiques. Il est aussi là, l’apport de notre ailier gauche.

Irié (6,5) : non, vous ne rêvez pas, un avant-centre qui n’a pas été décisif dans une partie aussi frustrante est bien noté sur Le Dijon Show ! Peut-être est-ce un nouveau vent de fraîcheur apporté par toutes ces nouveautés, sur le site, sur le terrain et autour du club, mais Cyriaque – qui a tenu pratiquement un match entier à haute intensité – a rendu une vraie bonne copie, physiquement et techniquement parlant. Ceux qui pensaient que sa sortie prématurée par Tavenot deux semaines plus tôt serait mauvaise pour son mental se sont complètement trompés. Remplacé à la 89e minute par El Khamali, auteur d’une très jolie percée alors que Dijon subissait un peu plus après avoir marqué.

@novak

MOYENNE : 6,3

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Commentaires

6 réponses à “DFCO 1-0 Orléans : résurrection”

  1. Avatar de Gilles PACCAUD
    Gilles PACCAUD

    Honnêtement, si mathématiquement tout n’est pas encore joué, bien entendu que tout est acquis pour rester en National, mais de là à imaginer le début d’une belle aventure pour la saison prochaine, vous vous emballez un peu vite.
    Ce DFCO se constitue un socle autour de Fdaouch, Irié, maintenant Messi, et bien d’autres, et une fois encore, ce sera le financier qui plombera le tout avec des ventes pour passer la DNCG, avec des départs vers mieux, avec le besoin de temps de jeu … bref, une nouvelle équipe qui devra se trouver.
    A regarder les clubs qui carburent, et qui vont monter, ce sont ceux qui ont tout fait pour conserver une homogénéité. J’ai un gros doute à l’instant côté DFCO mais la reprise sera vite là pour une première réponse.
    Maintenant, pour l’ambiance pointée du doigt, ce stade est un des ceux avec la moyenne d’affluence la plus importante mais, comme qui de l’oeuf ou de la poule … qui des joueurs ou des supporteurs font un bon match. Parce que les supporteurs sont au taquet, les joueurs sont 100% efficaces ou parce que les joueurs montrent leurs qualités, auquel cas les supporteurs sont chauds bouillants ???

    1. Honnêtement, les supporters Dijonnais n’ont pas été au niveau pendant longtemps hier soir, ils se sont surtout emballés sur la fin et quand les Lingon’s ont entonné quelques chants… L’apport du public dijonnais est encore bien trop faible, sans vouloir le comparer à la Ligue 1 ou aux meilleures années de L2, on sait qu’il peut faire beaucoup mieux.

      1. Avatar de Gilles PACCAUD
        Gilles PACCAUD

        Nous ne sommes pas une ville de foot et pour autant les supporteurs sont capables de se faire entendre. Je me souviens d’un autre temps avec des matchs contre l’AJA, le PSG, l’ASSE, l’OL, Lens et surtout les Lingon’s au top. Attention aussi au fait qu’avec une seule tribune, il n’y a personne à qui répondre en face. Je ne compte pas la tribune des petits fours qui n’apporte rien.

  2. Avatar de TOSTAO 39
    TOSTAO 39

    Tout a fait d’accord avec Novak a propos de l’ambiance et il y a helas belle lurette qu »il n’ y en a pas dans ce stade sauf et un peu seulement quand les Lingons sont presents et encore quand tout va bien de leur cote et il n’y a qu »a voir pour les filles qui ont fait une belle saison avec une equipe bien constituee pour une fois dans toutes ces lignes sauf peut etre au poste d’avant centre . Sinon et la , je veux exprimer un certain ras le bol et je suis sur que d »autres pensent comme moi., pour une fois depuis longtemps que l’on tient une vraie perle avec le tout.jeune Rayane Messi , Delcourt et ses sbires ne peuvent.ils.vraiment rien faire pour le conserver une ou deux annees de plus ? Honte a lui et aux fameux dirigeants du DFCO ! Allez Dijon !&

    1. Avatar de Gilles PACCAUD
      Gilles PACCAUD

      Oui, l’ambiance n’est pas là, plus là, mais avant l’été 2018, elle était là. Avant l’été 2018, nous avions un stade presque plein et des tribunes qui se répondaient. Nous avions des joueurs qui enflammaient le stade. Nous avions du beau jeu. La recette est toute trouvée pour retrouver une telle ambiance mais je n’accepte pas les observations négatives venant du staff, presque en rejetant la faute sur les supporteurs si l’équipe ne va pas bien. Je le redis : qui de l’oeuf ou de la poule … Pour moi, le mal est ailleurs y compris dans la gestion ‘financière’ des joueurs comme du stock.

    2. Avatar de Gilles PACCAUD
      Gilles PACCAUD

      Les rumeurs vont bon train mais cela fuite aussi. La perle Messi va certainement garantir le passage serein devant la DNCG avec une vente attendue de 4M et comme Aubameyang lors de la saison 2008-2009, ce sera sur la pelouse de GG que leur carrière pro aura démarré. Entre une perle et l’avenir de tout un club, nul besoin de réfléchir longtemps malgré tout.

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