Qui parmi les supporters du DFCO s’attendait à autre chose ? Ils ne devaient pas être nombreux ceux qui, même secrètement, espéraient un exploit face au PSG. Pour tout le reste, le résultat est tout sauf une surprise : quatre buts encaissés, un DFCO qui n’a pas vraiment existé et une différence de niveau abyssale. Et encore, l’addition aurait pu être plus salée.
LE MATCH
David Linarès décide de reconduire sa disposition en 5-3-2 comme face à Lens. Si la ligne de défense est exactement la même que la semaine passée, le milieu et l’attaque sont tout autres. Kamara est suspendu, Ndong malade, Chouiar et Lautoa sont écartés du groupe pour ce match. On retrouve alors Diop en sentinelle entouré de Celina et Dina, derrière un duo classique Konaté-Baldé. Petit plaisir sur la feuille de match avec le retour de Yacine Benzia, même s’il n’entrera pas sur la pelouse.
Au moins, nos cœurs de supporters auront été épargnés de tous faux espoirs. Le PSG marque dès la 6e minute sur sa première incursion sérieuse. Mbappé se joue de Coulibaly et lance Diallo, qui sert Kean dans l’axe. Le jeune italien élimine Panzo d’une feinte de corps et parvient à frapper du pointu avant l’arrivée de Ngonda. Une attaque maîtrisée, chirurgicale, face à des Dijonnais désarmés et surclassés.
La déroute défensive sur ce but sera répliquée au fil du match. Sur chaque phase défensive, les joueurs sont comme désorientés, à la fois par les mouvements des Parisiens largement supérieurs, à l’image d’un Mbappé survolté, mais aussi par un dispositif pas encore tout à fait assimilé collectivement.
Le 5-3-2 permet quand même une bonne utilisation de la largeur du terrain par l’équipe, ce qui permet à Celina et Dina d’avoir plus d’espaces au cœur du jeu mais aussi de voir un peu plus à l’avant les latéraux Ngonda et Boey. C’est une contre-attaque que Dijon se fournit une bonne presque-occasion, quand Konaté dribble Marquinhos mais percute Kehrer, l’arbitre ne siffle pas.
Finalement, les Dijonnais n’auront que peu de fois l’opportunité de s’aventurer près de la surface adverse. Les Rouges jouent les contre (évidemment) et le PSG n’hésite pas à monter en surnombre, forçant les Dijonnais à reculer (évidemment). Les Parisiens ronronnent et n’ont pas besoin de forcer, ils n’ont qu’à faire tourner le ballon jusqu’à trouver une ouverture, souvent en profondeur sur Mbappé.
Aucun suspens
C’est d’ailleurs lui, le meilleur buteur du championnat qui marquera le but du break sur penalty (0-2, 32e), accordé après une main de Celina sur une frappe de Kehrer. Le contre-pied est parfait, Racioppi saute du mauvais côté. Rien d’autre à signaler avant la fin de la première période hormis un but refusé pour hors-jeu à Draxler.
On le répète mais vraiment, ce qui est bien avec ce match, c’est qu’au moins on n’a pas eu le temps de se faire des idées. Dès le retour des vestiaires, les Parisiens contrôlent et enchaînent les passes, combinent sur le côté gauche de la défense dijonnaise et ça finit sur un doublé de Mbappé, servi alors qu’il est tout seul entre Écuélé-Manga et Coulibaly. Le génie français aligne le petit filet d’une frappe du gauche et tue le suspens (0-3, 51e).
Vraiment, vraiment aucun suspens
La promenade de santé continue pour les visiteurs tandis que le DFCO souffre, replié, recroquevillé dans sa moitié de terrain à subir la bastonnade tranquille de son adversaire. Quelques opportunités sur corner, ou quelques contres morts dans l’œuf. Les entrées en jeu et le passage en 4-4-2 avec l’entrée de Dobre à la place de Panzo n’y changeront rien. Paris est tout simplement loin au-dessus.
Après un nouveau but de Draxler refusé pour juste hors-jeu (74e) et l’aggravation du score de Danilo sur corner (82e), les Rouges vont jouer un peu plus désinhibés. Entré pour la fin de rencontre, Sammaritano ramène de l’envie et de l’agressivité dans le pressing, Dobre sa bonne volonté et sa vista (on l’a vu cette passe en roulette). On aura pour finir une frappe loin contrée de Baldé et une tête d’Écuélé-Manga avant un dernier « frisson » (ouhh le clean sheet…) par un tir de Celina arrêtée par Keylor Navas.
Le DFCO n’aura pas fait illusion et s’incline logiquement et lourdement sur sa pelouse face aux étoiles parisiennes, en manque de points dans la course au titre. Pas d’exploits, une défaite sans suspens, pas désillusions ni même de tristesse en plus sur cette nouvelle journée de Ligue 1 sans victoire. Allez, c’est sûrement bientôt fini.
– @EtienneLVK
LES NOTES
L’Homme du match : Dina-Ébimbé (3.3)
Si vous vous demandez ce que l’on a bien pu fumer pour couronner EJDE ce soir, c’est que vous n’avez pas bien regardé le match : nous n’avons simplement pas mieux sous la main. On aurait tout de même pu nommer les LB12 ou Éric Carrière qui n’auraient sûrement pas fait pire que les 15 Dijonnais du jour. Remplacé par Sammaritano (75e), qui a eu trop peu de temps pour nous refaire un entrée comme contre Rennes en 2019.
Racioppi (2.6) : Pas à l’aise dans ses cages, on l’a souvent vu bien mieux supporter la pression que ça, surtout que Paris jouait dans un fauteuil royal, sans forcer. 5 tirs cadrés, 4 buts, que dire de plus ?
Boey (2.4) : POURQUOI FAIS-TU LA PASSE AU LIEU DE TIRER ? MAIS POURQUOI ON NE TITULARISE PAS CHAFIK A LA PLA-wowwww, excusez-moi je me suis un peu énervé là non ?
Écuélé-Manga (2.3) : élève assidu, mais très timide et ne participe pas en classe. On attend un réveil de Bruno pour le 3e trimestre.
Coulibaly (2.7) : «On est tous des hommes après tout» avait-il déclaré à la mi-temps. Peut être, mais ceux en face étaient plusieurs crans au-dessus de toi ce soir, notamment Mbappé qui t’inflige un petit-pont juste avant le but de Kean.
Panzo (2.3) :
Remplacé par Dobre (61e), dont une passe fantasque aurait fait se lever tout la tribune Est (si elle était ouverte), c’est dire à quel point nous sommes tombés bien bas.
Ngonda (2.4) : a réussi l’exploit d’être à la fois le meilleur et le plus mauvais sur le terrain, en même temps. Il faut dire qu’une attaque Mbappé – Kean – «Glody-Marcelo-5-Roulade-Ngonda», ça a de la gueule.
Diop (2.8) : quel intérêt de titulariser encore un joueur qui n’en a visiblement rien à faire du club, qui ne joue même pas bien et qui sera parti dans 3 mois ? Ok, les clubs SM sont fermés à cause de la crise sanitaire, mais là c’est vraiment trop douloureux. Remplacé par Marié (71e), ici pour prouver s’il le fallait que la Côte d’Or n’est pas aussi riche en talents que la région parisienne.
Celina (3.4) : peut-être plus doué avec ses mains qu’avec ces pieds ce samedi, il aurait été un bon choix à mettre dans les cages… Ah si, une frappe limpide en fin de match sortie par Navas, qui avait vraiment décidé de nous dégoûter du football pour de bon.
Baldé (2) : il est bien loin l’homme providentiel qui plantait un doublé contre Brest dans cette même enceinte il y a un an. Certes, le contexte est différent, mais même lui semble baisser les bras par moments. C’est juste triste.
Konaté (1.6) : Si sa remarque en conférence de presse sur le nombre ridicule de ballons qu’il reçoit est vraie, pas sûr qu’il pourrait faire mieux s’il en avait plus… Enfin, laissons lui le bénéfice du doute. Remplacé par Assalé (61e), qui a failli se blesser sur sa première accélération.
MOYENNE : 2.5
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